L’urgence de la laïcité

La création d’un Réseau laïque romand se donne pour mission de «rectifier les préjugés sur la laïcité»
Les membres fondateurs du Réseau laïque romand ont dévoilé leur existence vendredi à Lausanne. Elargissant à d’autres cantons le travail de la Coordination laïque genevoise, ces citoyens engagés visent à «rectifier les préjugés sur la laïcité» et prônent un Etat laïque.
«Depuis les attentats de Paris en novembre, les militants d’une société laïque sont parfois traités d’anti-religieux. Notre manifeste tend à préciser la définition de la laïcité et son application», explique Yves Scheller, de la Coordination laïque genevoise. Sur sa plateforme Facebook et prochainement sur un site web, le Réseau interviendra sur différentes problématiques de société. Les minarets? Les membres sont contre leur interdiction. La burqa? Contre son port, car ils y voient un problème de sécurité public. Le voile? Il faut distinguer son port par les représentants de l’État de celui des civils, disent-ils. Une fonctionnaire peut se voiler dans le bus mais doit se découvrir lorsqu’elle représente les institutions étatiques.

Un état laïque n’est pas un état athée

Quant aux élèves voilés, ceux-ci sont simples usagers d’une institution publique. Les membres décrètent qu’ils peuvent donc le porter, mais que l’école ne devrait pas les traiter différemment: pas de dispense de gym ou de menus spéciaux dans les cantines.
Car il s’agit avant tout de séparer catégoriquement l’Etat du religieux. En relevant cette singularité notoire: un Etat laïque, n’est pas un Etat athée. Son cadre est ouvert à toutes les convictions religieuses mais il ne reconnaît aucune confession, car celles-ci relèvent du droit privé à moins qu’elles ne menacent ou contreviennent au droit commun. Aujourd’hui, l’urgence de la laïcité est brandie par ces citoyens comme une réponse aux conflits sociaux.