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samedi 13 février 2016

Danger au Sahara Occidental : Hausse des violations des droits de l’homme, selon des députés européen

Mise à jour samedi 13/2/2016







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Les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés se sont encore aggravées malgré les engagements pris par le Maroc, ont déploré des députés européens qui estiment que ces violations découlent directement de la non-application du droit de la population sahraouie à l’autodétermination.

Les parlementaires européens qui continuent à dénoncer les violations des droits de l’homme dont est victime la population sahraouie soulignent que les manifestations, toujours pacifiques, de la population sahraouie pour le droit à l’autodétermination sont «violemment réprimées». De nombreux militants sahraouis arrêtés sont condamnés au cours de procès inéquitables, ont affirmé des eurodéputés, relevant que la pratique de la torture et des traitements inhumains perdure. «Les libertés d’expression, d’association, d’information et de manifestation ne sont toujours pas respectées», ont-ils encore soutenu, regrettant que des délégations d’observateurs étrangers et des journalistes sont régulièrement expulsés. 
 Citant le cas du journaliste sahraoui Mohamed Benbari, condamné le 12 janvier dernier à six ans de prison par l'autorité d'occupation du royaume du Maroc, l'eurodéputée Paloma Lopez Bermejo a affirmé que son cas «apporte une preuve supplémentaire de la grave situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental». Cette eurodéputée a interpellé la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères, Federica Mogherini, sur les mesures à prendre pour veiller à ce que son intégrité physique et ses droits fondamentaux soient respectés et que, par conséquent, il soit acquitté, rappelant que ce journaliste avait été maintenu en détention depuis le 26 août 2015.        
«Il a été arrêté, torturé et emprisonné après qu'il était allé à un poste de police pour renouveler sa carte d'identité, en représailles pour son  activisme en faveur du peuple sahraoui sous occupation marocaine», a-t-elle écrit dans sa question adressée à Mme Mogherini. Au Sahara occidental, des restrictions à la liberté de réunion et de manifestation continuent d’être imposées plus qu’ailleurs, insistent les eurodéputés qui affirment que les manifestations politiques et de solidarité sont systématiquement interdites ou réprimées dans la violence par les forces de police qui agissent  en toute impunité. «La torture demeure également une pratique courante. De plus, la situation des droits économiques et sociaux est négligée, et les libertés individuelles et publiques sont limitées par des contrôles de police draconiens», ont-ils soutenu. Le 20 janvier 2016, une manifestation pacifique tenue à Bojador en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination a été violemment réprimée  par la police, faisant de nombreux blessés en plus de nombreuses arrestations arbitraires, a rapporté l’eurodéputé Paloma Lopez. Deux jours plus tard, a-t-elle poursuivi, une autre manifestation pacifique organisée à Laâyoune, en solidarité avec 19 jeunes chômeurs sahraouis en grève de la faim pour protester contre l'atteinte aux droits du peuple sahraoui, a été sévèrement réprimée avec une inégale brutalité.  L’eurodéputé Joao Ferreira a interpellé Mogherini sur les personnes blessées lors d'une manifestation demandant de l'emploi, une vie décente, et la fin de l'occupation du territoire du Sahara occidental, mais également sur une autre protestation, de diplômés chômeurs, qui a également été violemment réprimée.
La député européenne Ines Cristina Zuber a, quant à elle, insisté sur le cas du citoyen sahraoui Takbar Haddi qui a entamé une grève de la faim devant le consulat du Maroc à Las Palmas (Espagne) pour exiger la remise du corps de son fils, Mohamed Lamin Haidala, tué par des colons marocains à Laâyoune, capitale du Sahara occidental. 
L’eurodéputé a appelé l'UE à exercer une pression sur le royaume du  Maroc pour l’ouverture d’une enquête sur les évènements qui ont conduit à la mort de Mohamed Lamin Haidala et à traduire les responsables de sa mort en justice. «Dans son dialogue politique avec les autorités marocaines, l'UE a régulièrement  exprimé sa préoccupation à propos de la situation des détenus dans les prisons marocaines et son soutien à des mesures visant à lutter contre l'impunité dans les cas avérés de mauvais traitements», a écrit le conseil de l’Europe dans sa réponse.
«L'UE a également interpellé les autorités marocaines sur les mesures prises pour se conformer aux engagements internationaux des droits de l'homme, et demande régulièrement à ce que les ONG et les organisations des droits humains aient accès aux centres de détention», a-t-il ajouté.
La chef de la diplomatie de l'UE a, dans sa réponse à la question soulevée par les eurodéputés Lola Sanchez et Estefania Torres Martinez, affirmé que l'Union européenne soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte  d'arrangements conformes avec les buts et principes de la Charte de l'ONU.

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