Prison Noire El Aaiun |
Bruxelles, 11 fév 2016(SPS)- Les violations des
droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés se sont encore
aggravées malgré les engagements pris par le Maroc, ont déploré des
députés européens qui estiment que ces violations découlent directement
de la non-application du droit de la population sahraouie à
l’autodétermination.
Les parlementaires européens qui continuent à dénoncer les violations
des droits de l’homme dont est victime la population sahraouie,
soulignent que les manifestations, toujours pacifiques, de la population
sahraouie pour le droit à l’autodétermination sont "violemment
réprimées".
De nombreux militants sahraouis arrêtés sont condamnés au cours de
procès inéquitables, ont affirmé des eurodéputés, relevant que la
pratique de la torture et des traitements inhumains perdure. "Les
libertés d’expression, d’association, d’information et de manifestation
ne sont toujours pas respectées", ont-ils encore soutenu, regrettant que
des délégations d’observateurs étrangers et des journalistes sont
régulièrement expulsés.
Citant le cas du journaliste sahraoui Mohamed Benbari condamné le 12
janvier dernier à six ans de prison par l'autorité d'occupation du
Royaume du Maroc, l'eurodéputé Paloma Lopez Bermejo, a affirmé que son
cas "apporte une preuve supplémentaire de la grave situation des droits
de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental".
Cette eurodéputée a interpellé la haute représentante de l'UE aux
Affaires étrangères, Federica Mogherini, sur les mesures à prendre pour
veiller à ce que son intégrité physique et ses droits fondamentaux
soient respectés, et que par conséquent il soit acquitté, rappelant que
ce journaliste avait été maintenu en détention depuis le 26 août 2015.
Au Sahara occidental, des restrictions à la liberté de réunion et de
manifestation continuent d’être imposées plus qu’ailleurs, insistent les
eurodéputés qui affirment que les manifestations politiques et de
solidarité sont systématiquement interdites ou réprimées dans la
violence par les forces de police qui agissent en toute impunité.
"La torture demeure également une pratique courante. De plus, la
situation des droits économiques et sociaux est négligée, et les
libertés individuelles et publiques sont limitées par des contrôles de
police draconiens", ont-ils soutenu.
Le 20 janvier 2016, une manifestation pacifique tenue à Boujdour en
faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination a été
violemment réprimée par la police marocaine, faisant de nombreux blessés
en plus de nombreuses arrestations arbitraires, a rapporté l’eurodéputé
Paloma Lopez.
Deux jours plus tard, a-t-elle poursuivi, une autre manifestation
pacifique organisée à La ville occupé d'El Aaaiun en solidarité avec 19
jeunes chômeurs sahraouis en grève de la faim pour protester contre
l'atteinte aux droits du peuple sahraoui a été sévèrement réprimée avec
une inégale brutalité.
La député européenne Ines Cristina Zuber a, quant à elle, insisté sur le
cas du citoyen sahraoui Takbar Haddi qui a entamé une grève de la faim
devant le consulat du Maroc à Las Palmas (Espagne) pour exiger la remise
du corps de son fils, Mohamed Lamin Haidala, tué par des colons
marocains à El Aaaiun , capitale du Sahara occidental.
L’eurodéputé a appelé l'UE à exercer une pression sur le Royaume du
Maroc pour l’ouverture d’une enquête sur les évènements qui ont conduit à
la mort de Mohamed Lamin Haidala et à traduire les responsables de sa
mort en justice.
"Dans son dialogue politique avec les autorités marocaines, l'UE a
régulièrement exprimé sa préoccupation à propos de la situation des
détenus dans les prisons marocaines et son soutien à des mesures visant à
lutter contre l'impunité dans les cas avérés de mauvais traitements", a
écrit le conseil de l’Europe dans sa réponse.
"L'UE a également interpellé les autorités marocaines sur les mesures
prises pour se conformer aux engagements internationaux des droits de
l'homme, et demande régulièrement à ce que les ONG et les organisations
des droits humains aient accès aux centres de détention", a-t-il ajouté.
La Chef de la diplomatie de l'UE a, dans sa réponse à la question
soulevée par les eurodéputés Lola Sanchez et Estefania Torres Martinez,
affirmé que l'Union européenne soutient les efforts du Secrétaire
général des Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste,
durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du
peuple du Sahara occidental dans le contexte d'arrangements conformes
avec les buts et principes de la Charte de l'ONU.(SPS).
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