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GENEVE (Suisse) -10/2/2016 L'application du droit international humanitaire sur
la question du Sahara occidental, au sein de la huitième édition de
"mémoire blessée" consacrée cette année à la cause sahraouie est le
thème d'une conférence tenue, mardi à Genève, en présence de la
représentante du Front Polisario en Suisse Maima Abdessalam et de
plusieurs spécialistes du droit international, a rapporté mercredi
l'agence de presse sahraouie (SPS).
Intervenant au cours de cette conférence, le professeur Eric David a
passé en revue le statut juridique de la question du Sahara occidental
et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à
l'indépendance, a indiqué l'agence.
Pour sa part, le directeur de l'Institut de droit international à
l'Université de Genève, le professeur Marco Sassouli, a présenté un
exposé sur la conformité de l'application des Conventions de Genève au
Sahara occidental, à la lumière de la signature par le Front Polisario
du Protocole additionnel à ces conventions, dénonçant ainsi
l"'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies par le
régime marocain".
Intervenant au nom de l’Association des Familles et des Disparus
Sahraouis (AFAPREDESA), Mme Abida Mohamed Mazin, a condamné "les
disparitions forcées, la détention arbitraire des Sahraouis dans les
territoires occupés du Sahara occidental de la part des autorités
marocaines", appelant à "un mécanisme onusien devant garantir la
protection des civils sahraouis dans les territoires occupés contre la
répression marocaine".
L’AFAPREDESA, qui a été constituée en août 1989 dans les camps de
réfugiés sahraouis, exige la libération et le retour en vie des
prisonniers et disparus. Elle a établi une liste de 800 civils, hommes,
femmes et enfants, disparus et prisonniers. Certains hommes étaient
détenus dans des prisons marocaines depuis 1975.
L’AFAPREDESA dénonce également la répression, la torture, les
intimidations et les arrestations arbitraires des Sahraouis, par
l'occupant marocain, au mépris de leurs droits légitimes à
l’autodétermination et à l’indépendance.
En 1991, 300 disparus ont été libérés des prisons marocaines dans un
état de délabrement physique avancé. La liste des disparus compte encore
526 noms et l’association continue de se battre pour obtenir leur
libération.
La conférence sur la question du Sahara occidental s'est tenue à Genève
en présence des membres du comité suisse de soutien au peuple sahraoui,
l’Ambassadeur de la Namibie au Conseil des droits de l'homme, la
présidente de l'Appel de Genève, les fonctionnaires du Comité
international de la Croix-Rouge ainsi que des professeurs, des étudiants
et de la presse internationale, a précisé l'agence sahraouie.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc
éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale
de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et
peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en
Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
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