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jeudi 28 janvier 2016

Début d'un bras de fer entre le ministère de la Santé et Zouhair Lahna, médecin humanitaire

OUARDI LAHNA

SANTÉ – Début d'un bras de fer entre le ministère de la Santé et Zouhair Lahna, médecin humanitaire auréolé par la presse pour ses actions auprès des victimes de la guerre en Syrie, qui vient d'ouvrir un cabinet médical gratuit à Casablanca.
Situé entre les quartiers périphériques Oulfa et Hay Rahma, le cabinet est destiné aux migrants et aux Marocains en situation précaire qui peuvent venir y recevoir des soins médicaux entièrement gratuits.
Alors que la pré-ouverture du cabinet a eu lieu le 15 janvier dernier, le ministère de la Santé a dépêché hier une inspection auprès du centre, "sans même me prévenir", fustige Zouhair Lahna.
"Ni le ministère de la Santé, ni le Conseil de l’ordre des médecins n’a reçu une demande d’autorisation pour l’ouverture de ce dispensaire. Il s’agit d’un exercice illégal de la profession. D’autant que cela favorise aussi la concurrence déloyale vis-à-vis des médecins et hôpitaux qui payent des impôts", explique au HuffPost Maroc le ministre de la Santé Houcine El Ouardi.
"Sur le principe, je n’ai rien contre l’ouverture de ce centre, à condition que cela se fasse dans la légalité et conformément à certaines normes, notamment techniques et logistiques", tempère toutefois le ministre.

Une initiative "qui dérange"
Pourtant, selon Zouhair Lahna, "la demande d’autorisation a été déposée sur le bureau du Conseil de l’ordre des médecins de Casablanca. Quant au ministère de la Santé, dans la mesure où il s’agit d’un cabinet privé, il n’est pas concerné par une quelconque demande d’autorisation de ma part".
"Est-ce qu’ils viennent vérifier ce qui se passe dans les hôpitaux publics? Je ne le crois pas. La véritable raison, c’est que l’idée de l’ouverture de ce cabinet, tout comme ma notoriété auprès des Marocains, dérange le ministère. Si j’étais un médecin méconnu qui fait peu de bruit et que je m’installais sans autorisation, il n’en aurait que faire", ajoute le médecin.
Zouhair Lahna déplore également le manque de collaboration du ministère de la Santé, qui devrait plutôt le considérer "comme un allié et me tendre la main au lieu de me mettre des bâtons dans les roues. Je suis là pour aider le système, non pas pour lui tirer dessus", estime-t-il.
Un secteur malmené par la privatisation?
En 2014, la publication du projet de loi 10-94 sur l’ouverture du capital des cliniques aux investisseurs privés non professionnels avait suscité une levée de boucliers auprès des professionnels de la santé.
Présentée par le ministre de la Santé Houcine El Ouardi, cette mesure, fondée sur la base d’un partenariat public-privé, se voulait une alternative au manque de ressources et d’infrastructures de base, un fléau qui sévit notamment dans les zones rurales du royaume. Des territoires où les cliniques privées se font rares, a contrario des pôles urbains du royaume.
"La privatisation à outrance du secteur de la santé ne va pas tirer notre pays vers le haut", prévient par ailleurs Zouhair Lahna.
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