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FRANCE : Les libertés en péril au nom du terrorisme ? Non merci !
4/12/15 – EuroMed Droits tient à faire part
de ses vives préoccupations quant aux restrictions actuelles et futures
des libertés publiques en France, à la suite des attentats terroristes
qui ont frappé la capitale française le 13 novembre dernier. Notre
organisation appelle les autorités françaises à respecter strictement
les principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité, et à
respecter en tout temps ses engagements internationaux relatifs aux
droits humains.
Notre organisation a exprimé son horreur des
attentats terroristes perpétrés à Paris et reconnaît le droit et le
devoir du gouvernement français à rechercher et poursuivre les
responsables, et à prévenir de nouvelles attaques.
Nous réaffirmons néanmoins, que la seule manière de
contrer le terrorisme, est de respecter au plus haut degré les
engagements en faveur des droits humains et de l’Etat de Droit.
Dans le cadre de l’état d’urgence (qui a été prolongé
de trois mois le 19 novembre passé), la France a accordé aux autorités
et aux services de police des pouvoirs très étendus. La police et les
services de renseignement ont largement recours à ces pouvoirs. Ainsi
plus de 250 personnes ont été assignées à résidence, et plus de 2000
perquisitions de maisons et commerces ont eu lieu ces dernières
semaines. Les raisons n’en sont pas toujours claires ni suivies de
poursuites judiciaires en matière de terrorisme, mais ont donné lieu à
des erreurs, des abus et des violences.
Des restrictions drastiques ont été opérées quant à
la liberté de manifestation dans le contexte de la Conférence du Climat
(COP21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre. C’est en
effet l’ensemble des marches et des manifestations qui ont été
interdites en France pendant la COP21, tandis que d’autres évènements
sportifs ou économiques demeuraient autorisés. Pourtant, les mouvements
sociaux jouent un rôle primordial en tant que contre-pouvoir mais aussi
comme force de proposition. Ils devraient pouvoir s’exprimer librement
dans l’espace public en de pareilles circonstances.
Ces interdictions générales ne pouvaient que conduire
à des affrontements comme à Paris où 341 personnes ont été interpellées
et plusieurs poursuivies.
De manière générale, il apparaît que l’action du
gouvernement entraîne une suspicion généralisée contre les personnes
pratiquant l’Islam puis s’étend à ceux et celles qui s’opposent à sa
politique, sans aucune utilité dans la lutte contre le terrorisme.
Les projets de proroger encore l’état d’urgence, de
modifier la constitution pour y inclure l’état d’urgence et d’accroître
encore les pouvoirs de la police sans aucun contrôle judiciaire ne
peuvent qu’augmenter notre inquiétude.
EuroMed Droits appelle le gouvernement
français à respecter les libertés individuelles et collectives et à
assurer la liberté d’expression et de manifestation. Les autorités
françaises doivent cesser de poursuivre des militants politiques pour
des faits qui n’ont rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Si
la lutte contre le terrorisme est une obligation pour tout état
démocratique, cela ne peut se faire au mépris du respect des libertés.
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