Ce sont des mots qu’on entend de plus en plus.
Le nombre de personnes qui agissent pour
le prouver, de différentes manières, toutes aussi appréciables les unes
que les autres, augmente considérablement.
Et alors et malgré que j’ai toujours
l’estomac noué depuis que nous avons vu Ali dans cet état au Maroc. Et
que ce douloureux sentiment qui s’accroche, qui ne veut pas me quitter,
auquel je n’arrive pas à trouver de nom qui pourrait le décrire…ne me
quitte pas.
Je me réjouis de découvrir que
l’affaire avance petit pas par petit pas, et cela malgré toutes les
embûches plantées de toutes parts.
On peut dire qu’au niveau médiatique
c’est la première fois qu’on parle d’Ali Aarrass, sur les plateaux de
télévision. Que grâce à cela des tas de personnes et pour ne parler que
des plus sceptiques, commencent enfin à se poser les bonnes questions.
Après plus de 7 ans de lutte, nous avons enfin droit à ce petit moment
de gloire.
Le passage de Reynders a du choquer pas mal de personnes
convaincues. Moi par contre, ayant appris « à force » de coups, je
savais que son intervention allait nous permettre de démentir tous ces
mensonges avancés à la télé. Ce qui fut le cas très vite, grâce à
l’intervention du président de la Ligue des Droits de l’Homme, Alexis
Deswaef, qui fut excellente. Nous n’avons pourtant jamais rien calculé.
Nous avançons sans nous laisser impressionner. Nous continuons notre
route, notre lutte avec la ferme intention de libérer Ali Aarrass. La
ferme intentions d’atteindre cet objectif qui semble si dur à atteindre.
Mais avec la volonté et la détermination qui est la nôtre, à Luk
Vervaet, à toutes les personnes faisant partie du Comité FreeAli
aujourd’hui, à toutes les associations travaillant pour les droits de
l’homme et contre le racisme, et avec le soutient si précieux de
beaucoup de citoyens pour qui la différence est ce qu’il faut et rien
d’autre, une grande richesse.
Le
chemin est encore long, mais il est parsemé d’espoir, de rêves (et je
pense à celui fait par notre cher ami Mohamed Ouachen, où il voit Ali
libre un mercredi). Ce long chemin est à coup sur utile à beaucoup de
choses qui se forment sans que nous nous en apercevions, à une union
solide qui aboutira incha Allah à du concret, du bon pour (comme le dit
Ali assez souvent) nos enfants, pour qui nous devons nous inquiéter. Ces
espoirs et rêves nous permettent de tenir. Ainsi que ces relations
établies qui nous rappellent que l’humain que nous sommes sait être là,
quand cela devient nécessaire. L’humain qui vient aider son frère, quoi
de plus normal…. mais pourtant se faisant si rare aujourd’hui.
Nous croyons que tout est possible, qu’il
suffit de vouloir le changement pour qu’il se produise. Le temps, il
faut le prendre. Il est long ? Et bien il faut apprendre à patienter, et
à persévérer. Sa durée ne doit en aucun cas être un élément
décourageant. Il faut voir le coté positif de la chose. A toute chose il
faut du temps pour que ça vienne, et ça dure ce qu’il faut que ça dure.
Nous
sommes malheureusement confrontés à trois états incapables de se
remettre en question, d’admettre leurs erreurs, de réparer leurs torts.
Ces états sont pris au piège de leur relation maléfique. Il n’y a pas un
pour rattraper l’autre, et leurs agissements sont immondes.
Les décideurs marocains toujours aussi
fidèles à eux, dans la tromperie, la tricherie, le mensonge et j’en
passe…. Essaient à tour prix de faire passer la victime pour menteur !
Le ministre des Affaires Étrangères qui
joue la politique de l’autruche, lâche et hypocrite, appliquant le deux
poids deux mesures… mentant sur les plateaux de télé. Manipulant et
veillant à convaincre les sceptiques que Ali Aarrass n’est pas
libérable, car il faut rester dit il « prudent » face au terrorisme.
Puis enfin, les autorités espagnoles
qui s’en lavent les mains, alors qu’ils ont commis l’irréparable. Ils
ont eu ce qu’ils voulaient à l’époque. En extradant cet homme innocent à
la torture, sans s’inquiéter du sort, qu’ils savaient que trop bien,
allait lui être réservé. Mais que comme les autorités belges n’avaient à
aucun moment montré la moindre attention envers lui, ils se sont donné
le droit de s’en débarrasser, moyennant des arrangements, amélioration
des relations avec le Maroc.
Jamais je n’abandonnerai mon très cher
frère que j’aime de tout mon coeur et pour qui j’ai eu si peur ces
derniers temps. Mon cher frère Ali Aarrass, qui est plus qu’un simple
homme et pour qui j’ai le plus grand respect et admiration. Qui n’a
jamais plié, jamais succombé ou cédé à quelque intimidation que ce soit.
Ali qui, je ne suis pas étonnée aujourd’hui, laissera son nom dans des
ouvrages traitant des inégalités et injustices flagrantes.
Je sais que quelques uns pensent que
nous n’avons pas choisi la méthode adéquate de lutte pour obtenir la
libération d’Ali Aarrass dans les plus brefs délais.
Je sais aussi, qu’ils avancent l’hypothèse qu’il fallait écrire au roi du Maroc pour demander sa grâce depuis le début.
Et bien je vais répondre en espérant que plus jamais on ne me revienne avec cette rengaine.
Les choix ne se font pas comme vous le
pensez, ils se font par la personne qui a subi tous les torts, qui a
supporté toutes les douleurs et souffrances, en fonction de ce qui lui
semble être à la hauteur de l’injustice vécue par lui seul.
S’il décide de déposer plainte pour la torture subie, il revient à lui seul de le faire car c’est lui qui l’a supportée.
S’il décide de continuer à dénoncer tous les mauvais traitements, il y va de sa seule décision de le faire.
S’il décide d’être représentatif des cas
de torture au Maroc pour la campagne « Stop Torture » d’Amnesty
International, il en décide quand il veut et comme il veut.
Tout cela, avec les conséquences gravissimes qu’il encourt en le faisant, tenant compte du contexte bien entendu.
Sachez,
chers donneurs de leçon, qu’à partir du moment où l’insupportable est
récurrent et qu’on prend la fermer décision de ne jamais faire silence,
pour les raisons qui suivent :
– Parce qu’il arrive qu’un homme ait des principes qu’il tient à garder.
– Parce que cet homme a une foi en une vraie justice et qu’il sait que tôt ou tard elle finira par triompher.
– Pare ce qu’il refuse de faire partie de ceux à cause de qui tout va si mal dans le système qui le garde en détention.
Il a Dieu merci encore la liberté de penser, de décider de ce qu’il veut ou pas.
Je suis tout à fait en accord avec lui,
même si on risquait d’y rester, je préfère tout comme Ali ne pas avoir
fait partie de ceux qui cherchent la facilité, mais plutôt me battre
pour que justice lui soit rendue en ayant utilisé tous les moyens et
méthodes légales.
Je crains que si le Maroc va si mal, c’est parce que trop de personnes pensent qu’il faut céder au lieu de lutter.
A ceux là je dis : Ne vous inquiétez
pas pour Ali Aarrass. Il a foi en Allah et il a sa famille et ses amis
qui luttent pour sa libération.
Merci
Farida Aarrass
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