EuroMed Droits exprime sa profonde préoccupation concernant la
situation du journaliste marocain Ali Lmrabet, actuellement en grève de
la faim à Genève. Son travail de journaliste et son attachement à la
liberté de la presse lui ont valu depuis l‘an 2000 la fermeture des
journaux qu’il dirigeait, des amendes et finalement une interdiction
professionnelle et une lourde condamnation de prison. Ali Lmrabet a reçu
une dizaine de prix internationaux et fut l’objet d’une vaste campagne
internationale pour sa libération en 2005.
Le journaliste, qui a purgé les dix ans d’interdiction
professionnelle et avait annoncé publiquement la reprise de son activité
journalistique dans son pays, est désormais sans passeport dont le
renouvellement a été refusé.
Cette situation marque la volonté du gouvernement marocain de faire
taire une voix dérangeante alors que la liberté d’expression est un
instrument fondamental pour la consolidation d’un État démocratique et
est essentiel à l’éducation des citoyens et des citoyennes et contre
l’obscurantisme et l’intolérance.
Quelles que soient les arguties administratives mises en avant, il
s’agit bel et bien d’un retour d’anciennes pratiques tendant à faire
prévaloir l’arbitraire de l’Etat sur les libertés individuelles. Cette
sorte de pratiques arbitraires, dont la société civile est aussi
l’objet, se multiplie, contredisant les changements qui ont été engagés
au Maroc et portant atteinte à l’État de droit et aux dispositions
constitutionnelles.
EuroMed Droits demande au gouvernement marocain de délivrer, sans
délai, son passeport à M. Lmrabet. Il est essentiel, de manière plus
générale, que la société civile et les défenseurs des droits humains
retrouvent une liberté d’action totale et que le gouvernement garantisse
la liberté d’expression.
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