PHILIPPE HUGUEN/AFP La Croix, 20/7/15
Amélioration de l’habitat dans le bidonville, renfort de l’asile, mise à l’abri de ceux qui envisagent l’avenir en France : de nombreuses solutions sont en discussion pour rendre l’accueil plus digne.
C’est
une mission menée sans fard ni trompettes, qui se poursuit en passant
sous les radars, pour ne pas prêter le flanc aux polémiques. Le
ministère de l’intérieur va donner suite au rapport du préfet Jean
Aribaud et de Jérôme Vignon, remis le 1er
juillet au ministre Bernard Cazeneuve, pour sortir Calais de l’impasse sur la question des migrants.
« Le travail n’est pas terminé. Nous avons été chargés de mettre en place un comité de pilotage pour que les décisions soient concertées entre la mairie, l’administration et les organisations de solidarité », explique Jérôme Vignon.
Ce haut fonctionnaire espère que ses préconisations, avec l’appui du ministère, deviendront réalité. Comme la création d’un « centre de mise à l’abri » pour 200 personnes, à une centaine de kilomètres de Calais.
À l’intérieur même du campement, en revanche, aucune construction en dur n’est prévue. Le gouvernement, hanté par le souvenir de Sangatte, a toujours écarté cette option. La préfecture a en revanche lancé un appel à projet pour « renforcer le bâti ».
À la place des cabanes insalubres recouvertes de plastique, des tentes ou des abris modulaires, selon le coût, pourraient voir le jour avant la période de grand froid.
Autre chantier à mener : le renfort de l’accès à la procédure d’asile. Entre novembre 2014 – date à laquelle la sous-préfecture de Calais s’est chargée de recueillir sur place les demandes d’asile – et le 30 juin 2015, 853 demandes d’asile sont parvenues à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Ces requêtes ont surtout concerné les Soudanais (75 %), et dans une moindre mesure des ressortissants du Tchad, d’Érythrée, d’Éthiopie, d’Afghanistan et d’Albanie. Le taux d’accord est de 42 %. Pascal Brice, le directeur de l’Ofpra, assure qu’à son niveau, les choses ne peuvent aller plus vite : « Nous examinons les dossiers en moins de deux mois. »
> Lire aussi : Changer l’image des migrants en passant sur le Web
Car une fois en Angleterre, ils savent qu’ils seront plus rapidement tirés d’affaire. L’administration promet par conséquent de ramener à moins de deux mois le traitement des dossiers en préfecture.
Reste la piste diplomatique. La France pousse notamment les Britanniques à assouplir leur lecture du règlement de Dublin III sur la gestion des flux migratoires en Europe. Si les discussions aboutissent, les exilés seraient moins systématiquement reconduits en Grèce ou en Italie, points d’entrée en Europe où leur demande d’asile doit en principe être examinée.
> Lire également : À Bruxelles, l’Europe se déchire sur l’accueil des migrants
Jean-Baptiste François
« Le travail n’est pas terminé. Nous avons été chargés de mettre en place un comité de pilotage pour que les décisions soient concertées entre la mairie, l’administration et les organisations de solidarité », explique Jérôme Vignon.
Ce haut fonctionnaire espère que ses préconisations, avec l’appui du ministère, deviendront réalité. Comme la création d’un « centre de mise à l’abri » pour 200 personnes, à une centaine de kilomètres de Calais.
Remplacer les cabanes insalubres
Cet espace de « répit », où les migrants peuvent se poser pour étudier la possibilité de demander l’asile en France, Jérôme Vignon voudrait qu’il soit réalisé avant l’entrée dans l’hiver. Ce projet pourrait être inclus dans le plan de 1 500 places d’hébergement annoncé par le gouvernement en juin au niveau national, pour résorber les bidonvilles de migrants.À l’intérieur même du campement, en revanche, aucune construction en dur n’est prévue. Le gouvernement, hanté par le souvenir de Sangatte, a toujours écarté cette option. La préfecture a en revanche lancé un appel à projet pour « renforcer le bâti ».
À la place des cabanes insalubres recouvertes de plastique, des tentes ou des abris modulaires, selon le coût, pourraient voir le jour avant la période de grand froid.
Autre chantier à mener : le renfort de l’accès à la procédure d’asile. Entre novembre 2014 – date à laquelle la sous-préfecture de Calais s’est chargée de recueillir sur place les demandes d’asile – et le 30 juin 2015, 853 demandes d’asile sont parvenues à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Ces requêtes ont surtout concerné les Soudanais (75 %), et dans une moindre mesure des ressortissants du Tchad, d’Érythrée, d’Éthiopie, d’Afghanistan et d’Albanie. Le taux d’accord est de 42 %. Pascal Brice, le directeur de l’Ofpra, assure qu’à son niveau, les choses ne peuvent aller plus vite : « Nous examinons les dossiers en moins de deux mois. »
> Lire aussi : Changer l’image des migrants en passant sur le Web
Quatre mois d’attente pour un premier rendez-vous en préfecture
C’est en amont que les choses coincent. Aujourd’hui, un migrant qui sollicite la protection de la France n’obtiendra pas son premier rendez-vous avant quatre mois, pour déposer son dossier en préfecture. C’est pourquoi beaucoup d’habitants du bidonville préfèrent continuer leurs périlleuses tentatives de traversée plutôt que d’entamer des démarches ici.Car une fois en Angleterre, ils savent qu’ils seront plus rapidement tirés d’affaire. L’administration promet par conséquent de ramener à moins de deux mois le traitement des dossiers en préfecture.
Reste la piste diplomatique. La France pousse notamment les Britanniques à assouplir leur lecture du règlement de Dublin III sur la gestion des flux migratoires en Europe. Si les discussions aboutissent, les exilés seraient moins systématiquement reconduits en Grèce ou en Italie, points d’entrée en Europe où leur demande d’asile doit en principe être examinée.
> Lire également : À Bruxelles, l’Europe se déchire sur l’accueil des migrants
Jean-Baptiste François
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