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jeudi 23 juillet 2015

L’homme par qui la décoration de Hammouchi a été ajournée ... pour deux mois !

Par Rida Benotmane, 22/7/2015



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A droite, Eric Doligé, à gauche, Abdellatif Hammouchi

Il s’appelle Eric Doligé. Sénateur du Loiret (Centre de la France) et  membre du groupe Les Républicains. Selon le site Africa Intelligence, il a réussi à empêcher le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, d’être décoré de la légion d’honneur. Une cérémonie de remise des insignes prévue le 14 juillet dernier mais consignée après que le sénateur ait convaincu le Président de la République Française, François Hollande, son Premier ministre Manuel Valls et le grand chancelier de la Légion d’honneur Jean Louis Georgelin, de renoncer à cette décoration contre toute attente.
Le sénateur a poursuivi sa campagne le 15 juillet 2015 en intervenant devant le Sénat français à propos du projet de loi autorisant l’approbation du protocole additionnel à la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre la France et le Maroc.
Dans une question adressée au ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le sénateur Doligé a développé ses arguments contre l’adoption dudit accord. Un texte qui, selon lui vise à « mettre fin à la brouille avec le Maroc suite à l’enquête judiciaire engagée en France mettant en cause Monsieur Abdellatif Hammouchi, chef du contre-espionnage marocain ». Et de poursuivre : « J’ai rencontré nombre de français brisés dans les geôles marocaines et abandonnés par la France aussi bien au Maroc qu’en France ».
C’est que le politique français semble être un fin connaisseur des méthodes pratiquées par les services marocains. Au cours de cette séance au Sénat, il va même jusqu’à présenter la description de « la torture de base » lui ayant été rapportée par une centaine de citoyens franais qui ont eu à les subir au Maroc :

« La Première phase dure deux jours :
Le prisonnier est mis en cellule individuelle, face au mur, bandeaux sur les yeux et sur la bouche pour ne pas voir et ne pas être entendu. Menotté dans le dos et pieds enchaînés. Privé de ses vêtements et de nourriture.
Dans cette situation il subit quatre fois par jour la torture : violences sexuelles, pénétration avec bâton et autres objets. Plante des pieds cassées. Suspension au plafond par les bras durant 24h.
Durant cette mise au secret aucune question n’est posée.
 La deuxième phase dure huit jours :
C’est la phase de l’interrogatoire. Il commence après avoir humilié au maximum le prisonnier et l’avoir brisé. L’objectif est d’obtenir des aveux forcés, voire d’obtenir des avantages financiers. Car tout s’achète.
Le prisonnier a toujours  les yeux bandés et est nu : supplice de la noyade. Pas besoin de dessin sur la technique. Électrocution sur des parties choisies. Pas besoin de dessin non plus. Mise à genoux plusieurs heures sur une barre de fer. En général, on casse un pouce au passage et menace de casser le second.
Ces deux phases se déroulent à la prison tristement connue de Temara au siège de la DGST (Direction Générale de la Sécurité du Territoire).

La dernière phase qui peut durer des mois voire des années se déroule dans la prison de Salé 2 où l’on vous enferme à plus de 50 dans une cellule de 50 m². Bien sûr sans aucune hygiène, aucun confort ».
Rappelons que le fils du sénateur, Sacha Doligé, s’était installé au Maroc en 2006 pour se lancer dans la rénovation de maisons d’hôtes dans la ville de Taroudant avant de croiser le chemin du chef de la police d’Agadir. Ce dernier tentant d’obtenir des passe-droits auprès de l’entrepreneur français. Cette affaire qui avait défrayé la chronique en 2013 sera suivie d’une large campagne de solidarité en faveur de Sacha Doligé et son associé Pascal Gaillères après que les deux français eurent été privés de leurs pièces d’identité pendant vingt mois et empêchés de rejoindre leur pays.
A croire que la privation de pièces d’identité et donc de l’exercice des droits élémentaires de citoyenneté est devenue la sanction privilégiée du makhzen contre ceux qui lui tiennent tête.
C’est également le cas pour le journaliste Ali Lmrabet, qui, privé de ses papiers d’identité entame son 27ème jour de grève de la faim devant le Palais des Nations à Genève. Un acte de résistance amplement soutenu à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc mais pour lequel le pouvoir marocain continue de faire la sourde oreille.


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