LIBERTÉ DE RÉUNION ET DE MANIFESTATION AU SAHARA OCCIDENTAL
Par 23/3/2015
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme
(Remdh) en a fait le constat au terme d'une mission effectuée du 14 au 21
septembre 2014 au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Les forces d'occupation marocaines ne font pas dans la dentelle. Tout ce qui
bouge est maté à coups de matraque. «Au Sahara occidental (occupé), des
restrictions à la liberté de réunion et de manifestation continuent d'être
imposées plus qu'ailleurs. Les manifestations politiques et de solidarité sont
systématiquement interdites ou réprimées dans la violence par les forces de
police qui agissent en toute impunité», souligne le rapport du Remdh, qui
souligne que la torture «demeure également une pratique courante». Le document
tombe à pic.
Dans un peu plus d'un mois, d'ici le 30 avril 2015, le Conseil de sécurité de
l'Organisation des Nations unies doit voter une nouvelle résolution qui doit
prolonger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour
l'organisation d'un référendum au Sahara occidental).
L'enjeu est de taille: il sera à nouveau question de la doter d'un mécanisme de
protection des droits de l'homme. Le Maroc s'y oppose fermement en actionnant
ses soutiens au sein du Conseil de sécurité (la France essentiellement). Le
Front Polisario, les associations de défense des droits de l'homme... le
réclament à cor et à cri. La réalité du terrain l'impose. La situation des
droits de l'homme est exécrable même à l'intérieur du Royaume. «Les autorités
marocaines tentent ainsi d'entraver le travail des défenseurs des droits de
l'homme, d'autant plus depuis les déclarations du ministre de l'Intérieur,
Mohamed Hassad, devant le Parlement marocain le 15 juillet de l'année dernière.
M.Hassad a en effet accusé les organisations non gouvernementales de subir des
influences étrangères et de compromettre la réputation et la sécurité du pays»,
indiquent les enquêteurs du Remdh qui ajoutent que «les poursuites engagées
contre ceux et celles qui dénoncent la torture relevaient d'une volonté
d'intimidation de même nature».
Est-ce l'ultime rapport qui mettra fin à l'impunité dont jouissent les forces
de répression marocaines? Si l'on en croit les rédacteurs de ce rapport qui
accable, encore une fois, le pouvoir marocain. Le processus serait déjà en
marche. «L'Union européenne (UE) devrait intégrer la composante des droits de
l'homme pour le Sahara occidental dans son accord de politique européenne de
voisinage (PEV) avec le Maroc et soutenir la mise en place de mécanismes
internationaux permanents pour contrôler et garantir le respect des droits de
l'homme dans le Sahara occidental» révèle le document du Réseau
euro-méditerranéen des droits de l'homme.
Faut-il croire que cette fois-ci les carottes sont cuites pour le Makhzen? Cela
paraît en tout cas vraisemblable. D'autant plus que le clou va davantage
s'enfoncer. Une délégation américaine conduite par le célèbre avocat, Gare Alan
Smith, a entamé depuis ce samedi une visite de travail dans les camps de
réfugiés sahraouis. Cela ne sera pas pour faire du tourisme. «Cette visite
permettra à la délégation de discuter avec la partie sahraouie les derniers
développements de la question du Sahara occidental, de la situation des
réfugiés...» rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie
datée du 21 mars 2015.
L'étau se resserre indéniablement sur le Maroc qui use de la force, de la
violence et de la torture pour faire taire la voix libre du peuple sahraoui. Le
dossier des droits de l'homme commence à peser un peu trop lourd entre Rabat et
la communauté internationale. La balance risque cette fois-ci de pencher du
côté du Front Polisario.
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