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samedi 27 décembre 2014

Maroc : Le ministère de l’Intérieur accuse l’AMDH de « porter atteinte à l’intégrité territoriale du royaume »

 Mohammed Jaabouk, 24.12.2014  
Les tensions entre le département de Mohamed Hassad et l’AMDH montent d’un cran. Le ministère de l’intérieur accuse l’association de défense des droits de l’homme de « servir un agenda obscur » et de « porter atteinte à l'intégrité territoriale du royaume ». Et du coup il menace de lui retirer le statut d’utilité publique qu'elle a depuis 2000.
Les services du ministère de l’Intérieur haussent le ton contre l’AMDH. L’ONG a révélé, mardi 23 décembre, avoir reçu une lettre très particulière de la wilaya de Rabat, enjoignant les camardes d’Ahmed El Hayej à se conformer « à l’article 3 du règlement interne de l’association ». Un texte qui, pourtant, précise que l'AMDH «  œuvre pour la préservation de la dignité humaine, le respect de tous les droits humains dans leur universalité et globalité et pour la protection, la défense et la promotion de ces droits ». Des objectifs partagés par un large éventail de la société civile marocaine.
« Atteinte à l’intégrité territoriale du royaume »
La wilaya de la capitale estime, dans son avertissement, que les activités et les positions de l’AMDH obéissent à des considérations « politiques », visant à « porter atteinte à l’intégrité territoriale du royaume et les intérêts des institutions de l’Etat », une allusion claire au un soutien de l'association aux thèses du Polisario. La missive accuse ensuite l’AMDH de vouloir « déstabiliser l’ordre général » et de « mettre en doute toutes les initiatives de l’Etat dans le domaine des droits de l’Homme ». La suite du réquisitoire accuse ouvertement l’ONG de servir « un agenda obscur » par l’ « encadrement des mouvements de protestations ». 
Compte tenu de toutes ces accusations, le ministère menace de retirer « le statut d’utilité publique » octroyé à l’AMDH le 24 avril 2000. Et pourtant, c’est le premier ministre qui est habilité à accorder un tel titre et non le département de l’Intérieur, comme l’indique le décret n° 2-04-969 du 28 du 10 janvier 2005portant la signature de Driss Jettou.

Une nouvelle phase de vives tensions s’annonce
Force est de constater que cette fois, les autorités se sont débarrassées de leurs réserves pour étaler publiquement leurs reproches à l’association. Une manière pour elles d’expliquer les raisons de la série d’interdictions des activités de l’AMDH. La teneur de la lettre de wilaya de Rabat annonce le début d’une nouvelle phase des vives tensions entre l’AMDH et le ministère de l’Intérieur. Le point de non-retour parait dépassé.
Cette escalade est la conséquence directe de la position exprimée, mardi 15 juin, à la Chambre des représentants par Mohamed Hassad. Le ministre estimait que sous couvert de défense des droits de l’homme, des ONG mettent en doute l’action des services de sûreté, aidées en cela par les multiples soutiens financiers qu’elles reçoivent de l’étranger.

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