par K.N., Aufait, 20/12/2014
Une étude nationale sur les violences sexuelles sur
les mineurs au Maroc montre que le phénomène ne cesse d’augmenter
d’année en année. Le document pointe surtout du doigt les mariages
précoces. Voici 5 chiffres alarmants issus de cette étude présentée
vendredi à Rabat.
- 11.599
C’est le nombre de cas d’abus sexuels sur mineurs qui ont été
officiellement enregistrés au Maroc entre 2007 et 2012, selon une étude
nationale sur les violences sexuelles à l’encontre des enfants, dévoilée
vendredi à Rabat. L’étude a été réalisée par l’experte marocaine Hind
Ayoubi Idrissi, sous la supervision d’une commission composée de
représentants des ministères de la Justice et des libertés et de la
Santé, de la Direction générale de la sûreté nationale et du Conseil
national des droits de l’Homme.
- 8.129
C’est le nombre de filles abusées sexuellement, soit 70%des enfants
victimes des violences sexuelles au Maroc entre 2007 et 2012.
- 35.152
Ce sont les actes de mariages sur mineurs, « forme de violence
sexuelle », explique l’étude, qui ont été enregistrés en 2013. C’est une
progression d’environ 92% du phénomène, quand on sait qu’en 2004,
seulement 18.341 cas ont été relevés.
- 26%
C’est le pourcentage de violences sexuelles ayant concerné des
mineurs au Maroc sur l’ensemble des cas d’abus sexuels enregistrés par
le ministère de la Justice et des libertés entre 2010 et 2012.
- 15 à 18 ans
C’est la tranche d’âge la plus touchée par les violences sexuelles, suivie par les 12 – 15 ans.
Élaborée suite à une série de « Focus groups » initiés aux villes de
Meknès, Casablanca et Marrakech, cette étude lève le voile sur de
nouvelles formes d’abus sexuels à des fins commerciales, à savoir la
traite des enfants à des desseins d’exploitation sexuelle, la
prostitution des enfants, l’exploitation dans le tourisme, le voyage et
la pornographie. Ces manifestations de la violence sexuelle sont très
peu documentées, précise l’étude.
D’autres formes surgissent au Maroc à travers le développement des
technologies de l’information et de la communication, dont les
sollicitations en ligne, via les réseaux sociaux notamment, indique
l’enquête.
Les chiffres dévoilés par cette étude ne reflètent pas la réalité, en
l’absence d’un système d’infirmation national regroupant des données
sur la violence sexuelle et vu le caractère tabou de ce phénomène, en
particulier chez les familles des enfants victimes, ont souligné les
participants.
K.N
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