Les
autorités marocaines ont interdit vendredi 12 décembre, une caravane de
solidarité avec les victimes des dernières inondations organisée par un
groupe de dix-sept (17) associations, au prétexte qu’elle n’était pas
au bénéfice d’une autorisation de bienfaisance publique. Une mesure qui,
selon Omar Daoudi, avocat, serait illégale,
l’autorisation en question ne s’appliquant qu’à la levée de fonds et
leur manipulation et non aux dons en nature, dont il est question.
La cargaison destinée essentiellement aux sinistrés de Guelmim, Tiznit et Ifni a fait l’objet d’une saisie, alors même qu’elle était en cours de chargement, au quartier Yacoub El Mansour
à Rabat et les initiateurs ont été informés qu’ils devaient se munir
d’une autorisation légale, pour procéder à son acheminement aux
sinistrés ou rechercher avec les autorités un autre moyen de l’acheminer
aux populations concernées.
Dans un entretien accordé au site électronique Badil Info, l’un des responsables de la caravane, a rappelé que la mesure enfreignait l’Article 40de la constitution qui stipule que "Citoyens et citoyennes supportent
solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges
résultant des calamités nationales et des catastrophes naturelles. "
Ce n’est pas la première fois que le Makhzen s’en prend à une caravane de solidarité.
On se souvient qu’en février 2012, le pacha de la ville de Nador avait interdit une caravane de solidarité, organisée par un comité de dix-huit (18) associations.
Il
s’agissait de porter des couvertures, des matelas et des vêtements aux
habitants du Moyen Atlas, au plus fort d’un hiver rigoureux qui avait
fait plusieurs morts, dont des nourrissons. La même mesure avait été
prise contre une initiative du genre, une année plus tard, lorsqu’il
s’était agi de porter secours aux populations d’Anfgou,
que les intempéries et les chutes de neige avaient, une fois de plus,
coupées du reste du monde. Cette fois-ci les autorités avaient argué que
derrière ce genre d’initiatives pouvaient se dissimuler quelques
sombres desseins prosélytes d’extrémistes islamistes.
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