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samedi 31 mai 2014

#FreeKoulchi : la jeunesse marocaine se mobilise pour les prisonniers politiques


Capture d'écran d'une vidéo d'un flashmob "Free Koulchi".
En un mois et demi, les autorités marocaines ont arrêté 11 militants du mouvement du 20-Février, dont un rappeur connu, suscitant une vague de protestations, à la fois sur le net et dans la rue. Mais, dépassant vite ces cas particuliers, la mobilisation s'est transformée en un "Free Koulchi" (Libérez tout le monde), qui demande la libération de tous les prisonniers politiques du pays.
Les premières arrestations ont eu lieu lors d'une marche organisée par les trois principaux syndicats du Maroc avec l'accord des autorités, le 6 avril dernier à Casablanca. Les activistes du mouvement du 20-Février (un mouvement de protestation né dans le sillage des printemps arabes) sont accusés de "violence envers un agent dans l'exercice de ses fonctions" et "participation à une manifestation non déclarée". Ils ont été condamnés à des peines allant de 6 mois à un an de prison.
De nombreux jeunes se sont mobilisés, sur la toile et à travers des flashmobs, pour dénoncer ces arrestations, en particulier celle d'Ayoub Boudad, surnommé Bart Simpson, étudiant de 19 ans et figure connue du mouvement.
Ayoub Boudouad, 19 ans, Free Simspon. Photo postée sur la page de soutien au jeune militant sur Facebook.
Le 22 mai, c'est au tour du rappeur contestataire Mouad Belghouat, alias "El-Haqed" (le rancunier), d'être arrêté au stade de Casablanca, officiellement pour "vente de billets de match au marché noir". Ce rappeur de 24 ans, connu pour ses chansons virulentes contre le pouvoir royal, avait déjà séjourné à deux reprises en prison, la dernière fois en janvier 2012.
Vidéo de l'arrestation du rappeur.
Ces dernières arrestations ont changé le mot d'ordre de la mobilisation. C'est aujourd'hui "Free Koulchi", "libérez tout le monde" en dialecte marocain qui circule sur les réseaux sociaux.
Contributeurs

"Officiellement, ces détenus sont des prisonniers de droit commun"

Khadija Riyadi est une militante de l'association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) et membre de la campagne "Free Koulchi".

Les jeunes qui ont été arrêtés n'en sont pas à leur première manifestation, ni à leur première arrestation. Depuis quelques temps, la police s'en prend systématiquement et presque exclusivement aux jeunes dans les manifestations, même lorsqu'elles sont autorisées. Ils visent les figures emblématiques du mouvement [du 20-Février] et cherchent ainsi à dissuader ceux qui seraient tentés de les suivre. Le message est clair : si vous vous mêlez de politique, votre avenir est compromis. Il fallait dénoncer toutes les arrestations de militants, pas seulement celles des leaders.
Vidéo de la campagne "Free Koulchi"
Le visage de la contestation politique au Maroc a changé ces dernières années, notamment grâce au mouvement du 20-Février. L'opposition était par le passé l'apanage d'une élite intellectuelle cultivée et politisée, mais qui n'était pas toujours représentative de l'ensemble de la société. Aujourd'hui, nombreux sont les prisonniers politiques qui appartiennent aux couches sociales les plus démunies, les plus marginalisées. Ils habitent dans les quartiers populaires des grandes villes ou même dans des villages reculés du pays. Il s'agit de jeunes sans avenir, sans emploi, qui ne sont pas liés au mouvement du 20-Février et qui sortent dans la rue de manière spontanée pour protester contre le système. Ces personnes-là sont aussi les plus fragiles car elles ne connaissent souvent pas leurs droits et la police peut leur faire signer n'importe quel aveu pour les inculper. C'est aussi la libération de ces anonymes que nous demandons.
"Avant, au moins, les militants étaient jugés pour ce qu'ils avaient vraiment fait"
On estime le nombre de prisonniers politiques au Maroc à 300, mais la plupart d'entre eux sont détenus comme prisonniers de droit commun. Comme cela s'est passé lors des dernières arrestations, la police fabrique des accusations bidons pour les condamner, ce qui est une pratique nouvelle au Maroc. Avant, au moins, les militants étaient jugés pour ce qu'ils avaient vraiment fait, par exemple pour les slogans qu'ils scandaient.
Le mouvement du 20-Février a vu le jour dans le sillage du "printemps arabe" mais les autorités marocaines en avaient limité la portée en organisant un référendum autour de la réforme constitutionnelle en juin 2011. Cependant, la contestation politique et sociale continue au Maroc, notamment à travers des mouvements de défense de l'environnement.

 https://www.facebook.com/l/3AQFJUvPsAQHfos8IW-pZQ5cLA7WJ7tnTEtgVbtPS2uWtrg/observers.france24.com/fr/content/20140529-free-koulchi-Maroc-prisonniers-politiques

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