Un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO) attribue au Maroc la première place en matière de
pêche de poissons et de fruits de mer au niveau arabe et africain. Les
dernières statistiques livrées à ce sujet par l’organisation onusienne
placent même le Maroc parmi les plus gros producteurs de poissons dans
le monde, puisque le royaume pointe au 18e rang avec un million de
tonnes, soit 4% de la production mondiale.
Mais le rapport onusien omet de dire que le Maroc doit ce classement à
l’exploitation effrénée des zones côtières du Sahara Occidental, comme
c’est le cas d’ailleurs pour toutes les ressources naturelles qu’il
recèle. Tout cela n’aurait pas eu lieu s’il n’y avait pas eu la
bénédiction des Européens qui ont renouvelé l’accord de pêche avec le
Maroc, sans trop se soucier des malheurs d’un peuple qui continue de se
battre pour sa liberté. Les deux parties se sont même montrées sourdes
face aux nombreuses initiatives de solidarité lancées par la société
civile européenne et des élus.
Le Maroc continue donc de piller les ressources halieutiques du Sahara
Occidental avec la complicité de l'UE, mais il pousse l’outrecuidance
jusqu’à s’en vanter. Pourtant, l’organisation onusienne n’est pas sans
savoir qu’aucun Etat au monde ne reconnaît l'annexion marocaine du
Sahara Occidental. Mais il n’y pas que le Maroc, la puissance
colonisatrice, qui pille sans se sourciller les richesses appartenant au
peuple sahraoui. L’Union européenne s’y met aussi.
Les autorités européennes continuent, en effet, de payer des millions
d'euros par an au gouvernement marocain pour permettre aux navires
européens de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara Occidental.
Tout récemment, des parlementaires britanniques ont dénoncé, dans un
rapport récapitulant leur mission dans les territoires sahraouis
occupés, en février dernier, les violations récurrentes des droits de
l'Homme dans cette partie du monde et la spoliation de ses richesses
naturelles par le Maroc et ses soutiens.
Dans un compte-rendu intitulé «Vie sous l'occupation», quatre
parlementaires britanniques, appartenant au groupe «The all-Party
parlementary group», racontent l'oppression par le Maroc des militants
pacifiques sahraouis des droits de l'Homme, dont certains sont connus
mondialement pour leur combat pour l'indépendance du Sahara Occidental, à
l'image d’Aminatou Haider. Là aussi, les parlementaires britanniques se
sont intéressés lors de leur mission dans les territoires occupés à la
spoliation des richesses naturelles dans cette région.
Concernant les ressources halieutiques, les membres de la délégation ont
indiqué dans leur rapport, citant des pêcheurs autochtones, que les
autorités marocaines délivraient «très peu» de licences d'exploitation
aux Sahraouis pour leur permettre de pêcher dans leur propre mer. Ils
ont évoqué également les «graves conséquences» engendrées par l'accord
de pêche conclu entre l'Union européenne et le Maroc, qui menace de
réduire considérablement les quantités de poissons dans les eaux
sahraouies, alors qu'ils constituent une source d'alimentation et de
revenu essentielle des populations locales. Mais tout cela ne semble pas
déranger outre mesure les autorités marocaines et leurs homologues
européens.
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