De : Amussu Imider, 24/7/2012
Objet : Mouvement " Sur la Voie de 96 Imider "
Déclaration à propos des récentes arrestations
des militants d’Imider
A DIFFUSER LARGEMENT
Le jeudi 12 juillet 2012 les forces de la gendarmerie royale ont procédé à l’arrestation de cinq militants du mouvement " Sur la voie de 96 –Imider"- en se basant sur une plainte formelle déposée par l'entrepreneur responsable du projet d'extension de la maison des jeunes où il accuse les militants de former un gang criminel, de l’avoir agressé et détruit les matériaux de construction ainsi que la partie construite du projet.
Tous les prisonniers sont des acteurs associatifs engagés parmi la population d’Imider dans les actions qu’elle mène et qui ont culminé dans son sit-in ouvert depuis le mois d'août 2011 pour réclamer ses droits socio-économiques.
Voici la liste et le profil des détenus :
1. Bennaser Mohamed, 63ans, huit enfants, président de l’association Tifawt pour le développement et l’eau potable et membre du Comité local de l'Initiative nationale pour le développement humain; INDH ;
2. Lahcen Karim, 32ans, deux enfants, marchand de légumes et activiste dans la même association ;
3. Omar Taib, 42ans, six enfants, conducteur ;
4. Ljihad Mohamed, 32ans, un enfant, chômeur ;
5. Faska Laadad, 24 ans, célibataire, diplômé-chômeur (licence en études anglaises).
l’arrestation des
militants, les
populations, deshommes et des
femmes de
différentes tranches d'âge, se sont
rassemblées et se sont rendues dans une marche pacifique vers le poste de la Gendarmerie Royale, où ils ont tenu un sit-in pour exiger la libération immédiate des détenus.
Après l'interrogatoire des militants, la police judiciaire a rédigé contre eux des procès-verbaux contenant des aveux, comme d’habitude, fabriqués ainsi que des accusations en dehors de l’objet de ladite plainte : meneurs du sit-in, d’entrave à la scolarisation des élèves, et de sabotage des projets de développement inclus dans la politique de l'État.
Les mêmes charges fallacieuses retenues contre notre frère Mustafa Ouchtoubane et les autres détenus d’Imider qui croupissent dans la prison de Ouarzazate.
Ouarzazate comme un groupe de
terroristes armés, sous la protection de dizaines de
gendarmes armés de matraques, pour être ensuite renvoyés à la Chambre criminelle de la Cour d'appel le 14 Juillet et pour fixer l'audience au Jeudi 26 juillet.
Toutes ces manœuvres du Makhzen , visant à porter atteinte à la réputation de nos militants, ne feront que renforcer notre détermination et la constance de notre résistance sur le mont de la fierté (Mont-Alebban) jusqu'à atteindre la dignité et la justice sociale.
Dans ce contexte précis, nous rappelons à l’opinion publique nationale et internationale l’essentiel de nos revendications légitimes:
* La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus de la cause d’Imider ;
* La réponse immédiate à nos revendications légitimes.
Nous dénonçons :
* Les arrestations arbitraires des militants de la cause d’Imider ;
* La politique systématique de l’oreille sourde envers les revendications légitimes de la population.
Nous réaffirmons :
* L’innocence de nos détenus
* Notre attachement au pacifisme ; notre principe de lutte
* La légitimité de nos droits ;
Nous exprimons notre solidarité avec :
* Les détenus de la cause d’Imider et leurs familles
* Tous les détenus d’opinion libre et leurs familles
Nous appelons tous les organismes et toutes les organisations nationales et internationales des droits humains et toutes les consciences à soutenir notre cause juste et pour la libération des détenus.
Nous plaçons le makhzen au centre de la responsabilité de la situation que subit notre commune par ses actes inacceptables.
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La monarchie marocaine use de l'arbitraire à Imider
Par Afafa (Roubaix) Tamazgha (Paris)24/7/2012
Les associations Afafa et Tamazgha dénoncent des arrestations arbitraires de militants d’Imider par la police de la monarchie marocaine. Un autre militant, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté, lui, le 5 octobre 2011 et condamné, en première instance, le 1er décembre 2011, à quatre ans de prison ferme. La condamnation est confirmée par la cour d’appel de Ouarzazate le 13 février 2012, ne laissant aucune chance à ce militant.
Ces arrestations s’inscrivent certainement dans la stratégie de la police marocaine qui vise à intimider un mouvement qui tient et qui résiste maintenant depuis près d’un an. En effet, régulièrement, et ce depuis août 2011, des manifestations sont organisées par la population d’Imider pour dénoncer la holding SMI (Société de métallurgie d’Imider) qui exploite la plus grande mine d’argent d’Afrique. En effet, cette holding, filiale du groupe SNI/ONA [1] exploite la mine d’Imider depuis 1969 et fait des bénéfices parfois exorbitants alors que la population locale vit dans la misère totale. Pire, cette population est privée d’eau et assiste à l’épuisement de sa nappe phréatique. Les manifestants exigent, entre autre, que 75% des emplois soient réservés à la population locale frappée par un fort taux de chômage. Ils exigent ainsi à ce que leur territoire où est exploitée une mine d’argent qui produit une grande fortune puisse bénéficier d’infrastructures qui permettent aux citoyens de vivre dignement.
Les citoyens, à l’unanimité, se sont ainsi organisés au sein du Mouvement sur la voie de 96 qui est le cadre légitime représentant de cette commune rurale de sept villages. Ils ont fait savoir leur objectif principal à savoir "l’accès à la jouissance des richesses de leur communauté et la défense de leurs droits légitimes en tant que citoyens".
Ce n’est pas la première fois que les populations d’Imider se mobilisent contre cette société qui participe à l’enrichissement de la famille allaouite. En effet, en 1996, et pendant quarante-huit jours, les villageois occupent les abords de la mine jour et nuit et manifestent régulièrement. La police intervient pour disperser les populations, elle brûle les tentes et détruit tout ce qui s’y trouve notamment la nourriture. L’intervention musclée des forces de répression marocaines a ainsi fait vingt-deux blessés. Vingt-trois personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées ; seize parmi elles ont été relâchées après la garde à vue et six seront condamnées à des peines de prison allant de un à deux ans.
Dix ans auparavant, en 1986, suite à la privatisation de la société, ses responsables avaient décidé de creuser un nouveau puits malgré le refus des habitants. Ces derniers tentent de s’y opposer et les autorités procèdent à l’arrestation de six agriculteurs qu’elles emprisonnent sans jugement pendant un mois.
Aujourd’hui c’est sur le mont Alban que des habitants des villages d’Imider ont installé un camp face à la mine, le long de la route nationale 10 qui relie Ouarzazate à Tinghir. Le camp est devenu un village et c’est à cet endroit que la population a partiellement coupé une conduite d’eau qui alimente la mine. Chaque jour se tient une assemblée générale où femmes, hommes et enfants s’expriment durant plusieurs heures.
Le camp vit de la solidarité des villageois d’Imider. Cette action qui, par ailleurs, réduit la production d’argent, est utilisée comme moyen de pression sur la direction de la mine par les villageois déterminés à arracher leurs droits.
Ce mouvement exceptionnel en Afrique du Nord mérite soutien et encouragement ; il serait injuste que le combat de ces courageux villageois du Moyen-Atlas ne puisse aboutir ! D’autant plus qu’il n’est pas exclu que la monarchie ait recours à la force et à la violence pour casser cette mobilisation. Un régime qui, à maintes fois, a fait preuve de barbarie est capable de tout pour protéger ses intérêts...
Ci-après le communiqué des associations Afafa et Tamazgha.
par Masin Ferkal.
COMMUNIQUE
Cinq militants amazighs, membres du Mouvement sur la voie de 96 ont été arrêtés jeudi 12 juillet par la police de la monarchie marocaine et seront traduits devant le tribunal de Ouarzazat le 26 juillet 2012. Il s’agit de Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.
Le Mouvement sur la voie de 96 organise des rassemblements sur la montagne d’Alebban à Imider, près de Tinghir (sud-est du territoire marocain), depuis août 2011. Ces manifestants pacifiques exigent de la Société métallurgique d’Imider (SMI) qui exploite la mine d’argent d’Imider d’embaucher parmi les habitants de la région. Ils dénoncent également la pollution de la région par des produits toxiques utilisés par cette société et préviennent quant au risque de l’épuisement de la nappe phréatique. A signaler que la majorité des actions de cette société sont détenues par Mohamed 6, le monarque alaouite.
En décembre 2011, un autre militant du Mouvement sur la voie de 96, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté et condamné à une peine de quatre ans de prison ferme par le tribunal de Ouarzazat.
Nous tenons à dénoncer ces arrestations arbitraires et exigeons la libération inconditionnelle des détenus Mustapha Ouchtoubane, Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.
Nous appelons à la solidarité avec ces détenus ainsi qu’avec l’ensemble des détenus politiques amazighs qui croupissent dans les prisons marocaines.
Afafa (Roubaix) Tamazgha (Paris)
Contact :
Afafa. E-mail : associationafafa@yahoo.fr
Tamazgha. Tel : 06.52.10.15.63 / E-mail : tamazgha.paris@gmail.com
http://tamazgha.fr/La-monarchie-marocaine-use-de-l.html
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La monarchie marocaine use de l'arbitraire à Imider
Par Afafa (Roubaix) Tamazgha (Paris)24/7/2012
Les associations Afafa et Tamazgha dénoncent des arrestations arbitraires de militants d’Imider par la police de la monarchie marocaine. Un autre militant, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté, lui, le 5 octobre 2011 et condamné, en première instance, le 1er décembre 2011, à quatre ans de prison ferme. La condamnation est confirmée par la cour d’appel de Ouarzazate le 13 février 2012, ne laissant aucune chance à ce militant.
Ces arrestations s’inscrivent certainement dans la stratégie de la police marocaine qui vise à intimider un mouvement qui tient et qui résiste maintenant depuis près d’un an. En effet, régulièrement, et ce depuis août 2011, des manifestations sont organisées par la population d’Imider pour dénoncer la holding SMI (Société de métallurgie d’Imider) qui exploite la plus grande mine d’argent d’Afrique. En effet, cette holding, filiale du groupe SNI/ONA [1] exploite la mine d’Imider depuis 1969 et fait des bénéfices parfois exorbitants alors que la population locale vit dans la misère totale. Pire, cette population est privée d’eau et assiste à l’épuisement de sa nappe phréatique. Les manifestants exigent, entre autre, que 75% des emplois soient réservés à la population locale frappée par un fort taux de chômage. Ils exigent ainsi à ce que leur territoire où est exploitée une mine d’argent qui produit une grande fortune puisse bénéficier d’infrastructures qui permettent aux citoyens de vivre dignement.
Les citoyens, à l’unanimité, se sont ainsi organisés au sein du Mouvement sur la voie de 96 qui est le cadre légitime représentant de cette commune rurale de sept villages. Ils ont fait savoir leur objectif principal à savoir "l’accès à la jouissance des richesses de leur communauté et la défense de leurs droits légitimes en tant que citoyens".
Ce n’est pas la première fois que les populations d’Imider se mobilisent contre cette société qui participe à l’enrichissement de la famille allaouite. En effet, en 1996, et pendant quarante-huit jours, les villageois occupent les abords de la mine jour et nuit et manifestent régulièrement. La police intervient pour disperser les populations, elle brûle les tentes et détruit tout ce qui s’y trouve notamment la nourriture. L’intervention musclée des forces de répression marocaines a ainsi fait vingt-deux blessés. Vingt-trois personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées ; seize parmi elles ont été relâchées après la garde à vue et six seront condamnées à des peines de prison allant de un à deux ans.
Dix ans auparavant, en 1986, suite à la privatisation de la société, ses responsables avaient décidé de creuser un nouveau puits malgré le refus des habitants. Ces derniers tentent de s’y opposer et les autorités procèdent à l’arrestation de six agriculteurs qu’elles emprisonnent sans jugement pendant un mois.
Aujourd’hui c’est sur le mont Alban que des habitants des villages d’Imider ont installé un camp face à la mine, le long de la route nationale 10 qui relie Ouarzazate à Tinghir. Le camp est devenu un village et c’est à cet endroit que la population a partiellement coupé une conduite d’eau qui alimente la mine. Chaque jour se tient une assemblée générale où femmes, hommes et enfants s’expriment durant plusieurs heures.
Le camp vit de la solidarité des villageois d’Imider. Cette action qui, par ailleurs, réduit la production d’argent, est utilisée comme moyen de pression sur la direction de la mine par les villageois déterminés à arracher leurs droits.
Ce mouvement exceptionnel en Afrique du Nord mérite soutien et encouragement ; il serait injuste que le combat de ces courageux villageois du Moyen-Atlas ne puisse aboutir ! D’autant plus qu’il n’est pas exclu que la monarchie ait recours à la force et à la violence pour casser cette mobilisation. Un régime qui, à maintes fois, a fait preuve de barbarie est capable de tout pour protéger ses intérêts...
Ci-après le communiqué des associations Afafa et Tamazgha.
par Masin Ferkal.
COMMUNIQUE
L’Etat marocain procède à des arrestations arbitraires
à Imider
Cinq militants amazighs, membres du Mouvement sur la voie de 96 ont été arrêtés jeudi 12 juillet par la police de la monarchie marocaine et seront traduits devant le tribunal de Ouarzazat le 26 juillet 2012. Il s’agit de Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.
Le Mouvement sur la voie de 96 organise des rassemblements sur la montagne d’Alebban à Imider, près de Tinghir (sud-est du territoire marocain), depuis août 2011. Ces manifestants pacifiques exigent de la Société métallurgique d’Imider (SMI) qui exploite la mine d’argent d’Imider d’embaucher parmi les habitants de la région. Ils dénoncent également la pollution de la région par des produits toxiques utilisés par cette société et préviennent quant au risque de l’épuisement de la nappe phréatique. A signaler que la majorité des actions de cette société sont détenues par Mohamed 6, le monarque alaouite.
En décembre 2011, un autre militant du Mouvement sur la voie de 96, Mustapha Ouchtoubane, a été arrêté et condamné à une peine de quatre ans de prison ferme par le tribunal de Ouarzazat.
Nous tenons à dénoncer ces arrestations arbitraires et exigeons la libération inconditionnelle des détenus Mustapha Ouchtoubane, Moha Bennaser, Karim Lahcen, Faska Laadad, Taïeb Omar et Moha Ouljihad.
Nous appelons à la solidarité avec ces détenus ainsi qu’avec l’ensemble des détenus politiques amazighs qui croupissent dans les prisons marocaines.
Afafa (Roubaix) Tamazgha (Paris)
Contact :
Afafa. E-mail : associationafafa@yahoo.fr
Tamazgha. Tel : 06.52.10.15.63 / E-mail : tamazgha.paris@gmail.com
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* Les détenus de la cause d’Imider et leurs familles
* Tous les détenus d’opinion libre et leurs familles