A la dérive totale, ce Maroc des prédateurs incultes qui n’ont aucun projet de société, s’enfonce de plus en plus dans l’Etat-de-Non-Droit. Les gesticulations de la réforme de la Constitution suivie de la plus trompeuse des élections législatives, n’étaient qu’un paravent de l’immobilisme le plus improductif pour ne pas dire tragique.
C’est que la tragédie se pointe à travers une gouvernance humiliante et dictatoriale. « Niet » contre tout ce qui bouge, tel est le fondement de ce pouvoir. Et le test engagé par la société civile, mettant à l’épreuve « l’ère nouvelle », est pertinemment concluant. En suscitant le débat autour d’un certain nombre de dossiers, l’ensemble de l’opinion publique en a pris pour son grade. Le suicide d’Amina Filali, mariée à son violeur, qui a soulevé indignation et colère partout dans le monde, n’a pas ébranlé l’arrogance des nouveaux apprentis sorciers au gouvernement marocain. Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, a déclaré que « l'article 475 du code pénal ne risque pas d'être abrogé, du jour au lendemain, sous la pression de l'opinion publique internationale ». Et d’ajouter, comble des combles : « Parfois le mariage de la violée à son violeur ne lui porte pas un réel préjudice ».
La revendication d’abrogation de l’article 475, ainsi que celle de l’article 490 du Code pénal qui condamne toute relation sexuelle hors mariage au Maroc se heurte au « niet » totalitaire. Mustapha Ramid, « ministre de la Justice et des Libertés », et son équipe ne dérogent ni à « la criminalisation de toute relation sexuelle entre homme et femme en dehors du mariage », ni à celle de l’avortement. Pour eux, c’est clair et limpide que « tout acte sexuel en dehors du mariage est considéré comme un acte de débauche, un crime ».
A cette crispation coercitive, il faut ajouter d’abord l’annulation de la gratuité de l’enseignement supérieur au titre de la prochaine loi de finances, au moment même où les députés exigent une augmentation de 4500 DH. Ensuite le projet de loi qui prévoit d'accorder aux militaires une immunité pénale contre toute poursuite judiciaire…
Cette attitude de « l’Etat opposant » et à aucun moment dialogique sur des bases du « contrat social », va trouver son point culminant dans la répression, arrestation, torture et traitement inhumain et dégradant envers les jeunes du Mouvement du 20 février… avec des emprisonnements arbitraires à la clef. Des témoignages sont fermes à ce sujet : les jeunes ont des traces de coups violents sur leurs corps, mais aussi des blessures béantes sur la tête exigeant des points de suture.
Tout indique que cet Etat ne respecte point le débat et ne connaît pas l’effort et l’intelligence de sortie de crise. Un Etat qui gouverne contre l’opinion, contre le bon sens, contre la modernité et contre les aspirations du peuple… à l’instar, sur le plan sémiologique, de l’assassin Bachar Assad et sa clique qui opèrent à travers la politique de la terre brûlée. « Après moi le déluge » semble être l’adage de ces ennemis de leurs propres peuples.
Et paradoxalement, dans ce contexte où les peuples sont décidés à en finir avec les tyrans, l’Etat marocain semble croire que la tempête ne balaye que les autres, alors que l’irruption volcanique, sœur siamoise des horizons hermétiquement bouchés, emportera toutes les constantes (attawaabitt) ennemies de la Dignité, la Liberté et la Justice sociale.
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