par Salah Elayoubi, Lausanne, 21/5/2012
Communiqué numéro 3 du mouvement du 20 février pour la Suisse
La campagne d'arrestations, d’enlèvements et de condamnations qui s’est amplifiée au cours des semaines écoulées a été orchestrée et menée sur ordre du pouvoir, dans le seul but de museler, prioritairement, les artistes et les meneurs du mouvement, instaurer, accessoirement, la peur, parmi les militants de base et dissuader les autres de poursuivre leur campagne de dénonciation de la dictature du makhzen, de la répression des libertés et de la prédation économique du roi, de sa famille et de ses proches.
Ces comportements menés au mépris absolu de la constitution et des droits de l’homme, nous renvoient aux chapitres les plus sombres de l’histoire moderne du Maroc, particulièrement, aux années de plomb
Outre les militants qui mènent, dirigent, inspirent, encadrent et participent activement à la mise en œuvre des marches, des protestations, des sit-in et des autres actions et que la vindicte du régime poursuit, le tribunal de Casablanca a condamné, le 18 mai 2012, Younes Belkhdim, surnommé "le poète du peuple", à deux années de prison ferme et cinq mille (5000) dirhams d'amende, pour de prétendues violences contre les forces de l'ordre, la destruction de biens publics et la constitution de bande armée.
Le 11 mai 2012, soit une semaine avant ce jugement infondé, le tribunal de Ain Sebaa, condamnait Mouad Belghouat, Alias "Lhaqed", à une peine d'emprisonnement d'une année ferme, pour offense faite à un corps constitué. Le rappeur était, en effet, accusé d'avoir réalisé un montage vidéo représentant un policier marocain, la tête remplacée par celle d'un âne, sur fond d'un de ses raps, accusant la police marocaine de corruption.
Le mouvement du 20 février pour la Suisse, s'insurge contre cette répression ciblant des militants pacifistes. Il dénonce les méthodes violentes et illégales en usage chez les forces de l'ordre et les jugements injustes qui discréditent les prétentions du régime à une ouverture démocratique.
Le mouvement se solidarise totalement et inconditionnellement avec ceux de ses militants qui ont fait l'objet d'interpellations, d'arrestations ou de condamnations, dans l'exercice légitime de leurs droits à protester contre les injustices qui continuent de frapper le peuple marocain.
Le mouvement exige la libération de tous ses militants détenus, l'amnistie de tous ceux qui ont été condamnés et l'abandon de toutes les poursuites judiciaires et de toutes les charges retenues contre les autres militants détenus dans les prisons du royaume.
Le mouvement prend à témoin les organisations des droits de l'homme et les appelle, solennellement, à appuyer sa lutte jusqu’à l'instauration d'une véritable démocratie au Maroc.
Fait à Lausanne le 21 mai 2012
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