par Salah Elayoubi, 6/3/2012
Au Maroc les gouvernements passent, la répression et la stupidité des gouvernants demeurent !
Le gouvernement Benkirane n’aura pas dérogé à ce qui régit les relations entre le makhzen et les citoyens marocains, depuis toujours.
La particularité des dictatures réside dans le fait que la privation de liberté d’un opposant et sa mise à l’ombre, ne signifient nullement la fin de son calvaire, mais le commencement d’un long processus de destruction physique et de déconstruction psychologique du détenu.
En langage stalinien, on appelait cela la rééducation. Celle-ci pouvait revêtir plusieurs formes qui allaient du travail obligatoire, à la déportation dans des goulags infâmes dont beaucoup ne revenaient jamais, en passant par les sévices physiques, les privations, la réclusion, l’isolement ou la proximité du condamné avec les pires criminels de droit commun.
Le traitement que le Maroc apporte à l’emprisonnement de ses détenus politiques constitue la preuve qu’il appartient bien au clan des dictatures. Non content de tendre des traquenards grossiers à ses opposants, il les poursuit de sa lâcheté jusqu’au fond de leurs cellules.
On l’a vu avec les grévistes de la faim de Taza, ou encore avec ceux de Fès, de Safi, et les autres.
Emprisonnés pour leurs convictions politiques et leur lutte pour l’instauration d’une véritable démocratie au Maroc, Azzeddine, Abdessamad, Omar et les autres ont entamé une grève de la faim illimitée, pour dénoncer les conditions d’incarcération inhumaines que leur infligent leurs geôliers, histoire de les obliger à faire amende honorable, à courber l'échine et renoncer à leur lutte.
Mouad l’indigné, Mouad le révolté, vient de se prendre, pour la deuxième fois, dans cette toile grotesque, tissée par le Makhzen, ce « Super-prédateur » préoccupé à mettre le pays en coupe réglée, à s’approprier ses richesses et réduire au silence ceux qui lui apportent la contradiction ou s’indignent de ses pratiques d’un autre temps.
La première incarcération n’était qu’une simple mise en bouche, comme se plaisent à lui promettre des geôliers qui lui reprochent ses déclarations, à sa sortie de prison. La machine à broyer semble, d’ores et déjà, avoir été actionnée, « en haut lieu ».
Au menu des réjouissances : privation de cigarettes, de téléphone, de visites familiales, de panier à provision, de promenades et promiscuité avec des co-détenus menaçants.
Mais le « Rossignol du 20 », ne manque ni de lucidité, pour avoir compris les sombres desseins de ses tortionnaires, ni de courage, pour frêle qu’il est, lui qui a déclaré à ses avocats:
- « Je préfère mourir plutôt que de me laisser humilier ! »
Le régime marocain semble définitivement réfractaire à la compréhension d’un postulat d’une simplicité, pourtant, enfantine : il n’aura jamais la paix, tant que régneront les injustices, la prédation, les confiscations, l’absence de libertés et la répression.
Nous ne composerons jamais avec nos bourreaux, nos exploiteurs et nos pillards, même s'ils pensent avoir triomphé, pour avoir acheté une infime partie d’entre nous, les lâches, les opportunistes, les corrompus et les autres qui gangrenaient nos rangs. Tout au plus se sont-ils ménagés un répit éphémère, au regard de l’histoire de l’humanité.
Pour un Mouad muselé, la patrie en enfantera des milliers d’autres, qui viendront grossir nos rangs et chanter, encore plus haut, notre indignation, jusque sous les fenêtres de ceux qui pensaient nous avoir amadoués, à force de stratagèmes ridicules…………..
Jusqu’à les emporter, vers le ruisseau !
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