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mercredi 18 janvier 2012

Maroc : Les hommes de l’année 2011 pour « Alif Post »

Par Alif Post, 10/10/2012

Rabat.- Notre nouveau confrère électronique Alif Post, qui vient de vient de se lancer dans le rude chemin de l’information à travers le net, a choisi douze personnalités, organisations ou mouvements de l’année 2011.

Certains noms de cette liste n’auraient pas été les nôtres, tellement nous sommes méchants et acariâtres ; d’autres si comme, par exemple notre cher Mohamed Bouazizi, qui a eu droit à un tout petit texte alors qu’il méritait une encyclopédie pour les chamboulements qu’il a provoqués dans le Monde arabe grâce à son sacrifice.

Pour ce qui est du M20F et de l’AMDH, rien à dire. Chapeau bas, Messieurs !
Demain
Nombreux sont les critères qui servent à sélectionner les institutions et personnalités éminentes qui ont laissé une empreinte claire sur la vie d’un peuple au cours d’une année, cette diversité conduit souvent à des surprises. Certains organes ne choisissent pas une seule personnalité de l’année mais en sélectionnent dix ou vingt. Le journal Espagnol El Pais a publié il y a deux semaines une liste des 100 personnalités les plus influentes dans le monde hispanophone. Le journal électronique Alifpost avait commencé par choisir le mouvement du 20 février comme «personnalité de l’année 2011 au Maroc » puisque ce mouvement représente le phénomène qui a le plus marqué non seulement l’année passée mais les dernières décennies.

Le journal a ensuite décidé de sélectionner 12 personnalités et institutions qui ont laissé une forte empreinte durant les 12 mois de l’année 2011. Pour ce faire, il a adopté le critère de la diffusion médiatique réelle associée à une véritable valeur ajoutée politique et humaine, et non pas le critère de la capacité à faire du bruit pour le bruit comme c’est le cas de certains personnages. L’autre critère retenu a été le rôle déterminant joué, même s’il n’est pas forcément très visible par le grand public, et la capacité à prendre des décisions ayant eu un impact réel sur le peuple marocain durant l’année écoulée, sans être otage de tout dogmatisme ou idéologie.

Le jury était composé des membres de la rédaction d’Alifpost, aidés par un groupe de personnalités dont les conseils et avis ont contribué à faire les 12 choix conformément aux critères retenus. Alifpost ne s’est pas cantonné à des champs ou domaines : ainsi, personne n’a été retenu du monde culturel et sportif pour la simple raison qu’aucun nom n’a particulièrement brillé. Le Maroc n’a malheureusement pas « produit » en 2011 un autre Said Aouita, ni un autre Hicham El Guerrouj ni une autre Nezha Bidouane.

Nous présentons si dessous la liste retenue des personnes et organismes qui ont émergé au cours de l’année 2011, avec des références à leurs réalisations et actions majeures. Nous tenons à souligner qu’il n’y a aucun classement ni préférence : tous ont eu un fort impact, c’est tout.

Mouvement du 20 février : Phénomène le plus marquant dans l’histoire Marocaine ce des dernières décennies : Il a réorganisé en profondeur le champ politique et ses composantes et aura un impact profond sur l’avenir du peuple Marocain. L’échiquier politique devra désormais compter avec cet acteur.

Le roi Mohammed VI a laissé ses empreintes sur l’année 2011: il a modifié la Constitution a un moment délicat pour éviter les tempêtes politiques, a fixé le calendrier des élections et nommé un nouveau gouvernement. Que l’on soit d’accord ou non avec ses décisions, il demeure et incarne le vrai pouvoir dans le pays et contrôle le rythme du jeu politique.

Prince Moulay Hicham Ses déclarations prémonitoires à l’hebdomadaire Français le Nouvel Observateur et ensuite au quotidien Espagnol El País, en janvier 2011, ont révélé la fragilité de la thèse de l’« exception Marocaine ». Le 20 février a confirmé sa vision : le printemps arabe a atteint le Maroc. Ses prises de positions et ses idées ont reçu une attention considérable au Maroc et à l’étranger et son nom est devenu parmi les plus recherchés sur Internet et Google en particulier. Ses déclarations à la chaîne de télévision France 24, commentant l’annonce de la révision constitutionnelle par le roi Mohammed VI, ont enregistré le plus fort taux de visite sur Youtube, dépassant tous les personnages officiels Marocains. En 2011, le prince a confirmé les convictions qu’il défend depuis le milieu des années 1990 et qui lui ont valu une exclusion systématique. Il a continué à publier ses articles dans la presse internationale pour défendre ses idées.

Abdelilah Benkirane : Ses manœuvres politiques dépassent le pragmatisme. Elles procèdent d’un vrai machiavélisme « islamiste » nouveau. D’une part, il s’est opposé au mouvement du 20 février, sans perdre une partie de l’opinion public qui a voté pour lui et l’a porté au pouvoir comme chef du gouvernement. D’un autre, malgré un fort discours critique à l’égard des proches du roi, il a obtenu quelques ministères de souveraineté.

Jamal Ben Omar: Au moment où la diplomatie marocaine a connu certains revers tels que l’abolition par le parlement européen de l’accord de pêche et le recul du rayonnement du Maroc à l’extérieur, ce diplomate marocain compétent a surpris ses compatriotes : il supervise des dossiers importants au sein des Nations Unies, y compris le printemps arabe et surtout la situation au Yémen. Ce fils du peuple qui a fui le pays pendant la dictature du roi Hassan II, après avoir passé des années en prison avec d’autres détenus de la mouvance Ila Al Amam, est devenu un des grands hommes de l’organisation des Nations Unies.

Mustafa Terrab : Le directeur général de l’OCP (Office chérifien des phosphates) a poursuivi son travail dans la discrétion et l’humilité. Les exportations de phosphates ont connu une croissance près de 40 % de 2011, devenant l’un des piliers de l’économie nationale. Le déficit commercial s’en trouve réduit. Par ailleurs, il a créé des emplois : au cours de l’année 2011 le nombre de recrutements annoncé par l’OCP dépasse les 5800. L’économie du pays lui doit beaucoup.

Karim Tazi: Les hommes d’affaires nous ont habitué à être toujours du côté du pouvoir, avec quelques exceptions comme Miloud Chaabi qui, il y a trois ans, a osé dénoncer comment des lots de terrains sont octroyés légalement à des sociétés proches du Makhzen. La vraie valeur ajoutée de l’homme d’affaires Karim Tazi est que son nom est devenu lié au mouvement du 20 février, malgré les menaces « indirectes » qu’il a subies.

Ahmed Benseddik : sa surprenante lettre au roi Mohamed VI déclarant retirer son allégeance a rappelé à l’opinion publique la lettre » l’Islam ou le déluge « adressée à Hassan II par Cheikh Abdel Salam Yassine, guide spirituel de la mouvance Justice et Bienfaisance. Les Marocains de 2011 ont été surpris par l’audace avec laquelle il a dénoncé l’injustice gratuite dont il a été victime. L’importance de l’acte de Benseddik réside dans son innovation qui renoue avec une ancienne tradition islamique: il a rappelé le droit de tout citoyen de s’adresser directement au roi de manière critique si ce dernier n’intervient pas pour corriger les injustices.

Bouchta Charef : Son cri sur Youtube à propos de la torture qu’il affirme avoir subie au siège des services secrets marocains a poussé le parlement, pour la première fois dans l’histoire de cette institution, à créer une commission pour enquêter sur les agissements de ces services. Il a aussi poussé des militants des droits de l’homme à manifester pour la première fois en face du siège de la D.S.T alors que dans le passé, rien que le nom de cet organe était en soi un tabou national.

Recep Tayyip Erdogan : Au cours des cinq dernières années, il a conservé sa popularité au sein de l’opinion publique marocaine comme l’un des plus grand leaders étrangers, selon les sondages effectués par l’occident dans sur le monde arabe. Le printemps arabe a fait chuter la côte de certains dirigeants aux yeux des marocains comme le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah et le président Iranien Ahmadinejad. Le premier ministre Turc est toujours respecté par les Marocains.

Mohamed Bouazizi : Ce nom restera dans la mémoire de cette génération et les générations futures des Marocains. Il a pénétré dans l’Histoire par la grande porte car il a déclenché la plus grande des révolutions dans l’histoire des arabes.

Association marocaine des droits de l’homme : elle a marqué l’année 2011 par les luttes de ses membres partout au Maroc. Les agents d’autorité les prennent très au sérieux. Pendant que le discours officiel et para-officiel couvre de maquillage politique la situation des droits de l’homme, la voix de l’AMDH s’élève pour dénoncer les violations. Sa crédibilité se trouve renforcée chaque fois que les rapports des organismes internationaux confortent ses propres rapports. Le choix de l’AMDH est aussi un hommage à sa présidente, Mme Khadija Riyadi, symbole de la femme marocaine militante.


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