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mercredi 30 novembre 2011

Les autorités marocaines confisquent des terres collectives pour les offrir à l’émir de Qatar


L'Emir de Qatar et patron de la chaîne Al Jazeera
Par Ahmed Benseddik, 30/11/2011

OPINION. Le site d’information arabophone lakome a publié le 29 novembre 2011 une information qui soulève de nombreuses questions à un moment où le paysage politique et institutionnel au Maroc est censé connaitre des changements profonds : premières élections législatives dans la cadre de la nouvelle constitution, victoire du Parti de la justice et du développement dont l’un des thèmes favoris est le « sérieux » et la lutte contre toutes les formes de corruption et d’abus de pouvoir, nomination du SG du PJD, M. Abdelilah Benkirane pour former le nouveau gouvernement, poursuite des manifestations du mouvement du 20 Février réclamant en particulier l’instauration d’une vraie démocratie et une vraie séparation des pouvoirs.

Voici une traduction approximative de l’article :

« Le Maroc offre à l’Emir du Qatar une réserve de chasse de 45 000 hectares * »

Les autorités marocaines ont offert à l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, une réserve de chasse s’étendant sur une superficie de 45 mille hectares. Lakome a appris que la réserve est située près de la ville de Guelmim, à environ 10 kilomètres du centre-ville en direction de l’ouest vers le site Plage Blanche, située dans une zone nommée « Sweihat » qui fait partie des plaines de la région dite « Rak Lakhal ».

Lors de la visite du prince du Qatar du Maroc le jeudi 24 Novembre, l’aérodrome de Guelmim situé à seulement 15 km du site, a connu un mouvement d’engins et équipements vers la réserve. Selon des témoins de la région contactés par Lakome, l’endroit a été clôturé pour empêcher les populations locales, surtout les bergers, de s’en approcher. En effet, lorsque l’hiver est généreux en pluie, les plaines fertiles sont utilisées pour le pâturage au printemps.

Durant la dernière visite du roi Mohammed VI dans cette région, il avait lancé un projet pour la plantation de cactus, qui convient à son climat aride.

Les habitants disent que cette terre appartient aux tribus (statut de terre collective) et que les autorités l’ont confisqué sans compensation.

Ce n’est pas la seule réserve de la région, à quelque 200 km à l’est de Guelmim, il y a une autre grande réserve utilisée par des princes Emiratis dans la zone s’étendant entre le village de Foum El Hisn et la ville de Tata. Cette zone pastorale a été également clôturée pour empêcher les éleveurs de chameaux d’y accéder. Les émiratis y ont construit des villas composant ainsi une petite ville avec les équipements nécessaires, y compris le petit aéroport a été construit à l’entrée du nord-ouest le long de la route nationale, la plus importante de la région.

Les princes du Golfe ont l’habitude d’utiliser ces réserves - interdites à la population – pour pratiquer la chasse, surtout de l’outarde.

Le prince du Qatar et d’autres princes Émiratis ont assisté jeudi 24 novembre au Maroc à la signature d’un accord de financement du fonds des investissements touristiques au Maroc, dont le capital initial sera de 500 millions de dollars, et qui devra des investissements dépassant les deux milliards de dollars. Cependant la mise de départ ne dépasse pas 10 millions de dollars. »

Si les données de cet article sont justes, il y a quelques questions en vrac qui méritent une réponse :

Le terme « autorités » signifie quoi exactement ? La décision de mettre ces hectares à la disposition d’un chef d’Etat étranger ne peut logiquement être prise que par le chef d’Etat marocain. Dans ce cas, est ce que les prérogatives du roi, désormais limitées par la nouvelle constitution et en particulier son article 42, l’autorisent à disposer ainsi à sa guise d’un morceau du territoire national ?

Quelles pourraient être les motivations d’une telle décision ?

Quel est le fondement juridique de cet octroi de terrain ? Vente, location, don, prêt, échange, autre ?

La commune rurale a-t-elle été consultée ?

Quel est le statut foncier du terrain ?

Ensuite, si «Les habitants disent que cette terre appartient aux tribus (statut de terre collective) et que les autorités l’ont confisqué sans compensation? », où est l’état de droit et des institutions ?

* 45 000 hectares représentent 3.94% de la surface du Qatar.


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