MAROC
29 OCTOBRE 1972
29 OCTOBRE 2011
Par la famille El Manouzi, 30/10/2011
DROIT À LA VÉRITÉ ET LA JUSTICE
« …si le disparu apparaissait vivant, il aura un traitement X. Si la disparition se transformait en certitude de décès, il aurait un traitement Z. Mais tant qu’il est un disparu, il ne peut avoir un traitement spécial. Il est disparu, un inconnu, il n’a pas d’identité, il n’est ni mort ni vivant »
Déclaration de Vidéla ( ex-dictateur de l’Argentine – responsable de milliers de disparitions et condamné à la prison à vie en décembre 2010 pour crimes contre l’humanité )
29 octobre 1972: enlèvement de Houcine EL MANOUZI, syndicaliste et militant politique, en plein centre de la capitale Tunisienne et transfert au Maroc dans le coffre d'une voiture diplomatique.
29 octobre 2011: 39 ans de séquestration dans l'enfer de la disparition forcée
En ce jour de commémoration de ce triste anniversaire, un grand hommage aux parents de Houcine, Hajja Khadija Chaou et Hadj Ali EL MANOUZI, pour le combat qu'ils mènent depuis 39 ans pour le droit à la vérité et la justice, et contre la pratique de la disparition forcée, la forme la plus ignoble de répression que l'humanité a connue.
La famille Houcine El Manouzi s’était engagée dans le processus de la mise en œuvre de la justice transitionnelle, comme moyen devant permettre de révéler la vérité, d’assurer les réparations et de promouvoir les réformes institutionnelles. Mais les limites que l’IER (Instance Equité et Réconciliation) s’est imposée ne lui ont pas permis de mener des investigations sur la disparition forcée de certains disparus, et notamment sur le cas de Houcine EL MANOUZI.
Fortement attachés à leurs droits à la vérité et la justice, et devant l’impuissance de l’IER à rétablir ces droits, les parents de Houcine ont déposé le 13 décembre 2010 une plainte auprès du procureur du Roi à Rabat pour l’ouverture d’une information judiciaire concernant le centre de détention PF3 et la disparition forcée de Houcine.
La procédure judiciaire est en cours, c’est l’un des bons moyens de défendre ce droit à la vérité et la justice. Les parents de Houcine l’ont saisi dans l’espoir que le Nouveau Maroc du 1 juillet 2011 offrira le cadre d’une justice impartiale et indépendante, deux conditions essentielles pour l’application de normes rigoureuses relatives aux preuves et aux procédures, la prévention des disparitions forcées et la lutte contre l’impunité.
L’oubli ne doit pas s’installer et la mémoire sociale ne doit pas être prohibée. Ne laissons pas la conscience historique se déformer. Face à l’ancienne terreur, une autre risque de s’installer c’est celle de la vérité qui est remplacée par l’amnésie, c’est celle de l’indifférence et de la résignation.
La lutte contre les effets pervers de l’impunité permet de sauvegarder la mémoire collective et historique qui privilégie la vérité, la justice et surtout la prévention de la perpétuation de nouveaux crimes.
Liberté pour Houcine. Longue vie aux parents de Houcine et rendez nous nos disparus
Casablanca le 29 octobre 2011
Courriel : Famille.elmanouzi@gmail.com
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