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dimanche 5 juin 2011

Maroc, terrain de chasse pour pédotouristes





 Par Ali Amar, Slate, 2/6/2011

Le Maroc est devenu une destination privilégiée pour le tourisme sexuel qui se développe sur le terreau de la misère. Les scandales à répétition ont poussé des ONG locales à briser ce tabou. 

La bombe du philosophe français Luc Ferry sur un plateau télévisé de Canal+ dénonçant l'implication d'un «ancien ministre» dans une supposée affaire de pédophilie à Marrakech rappelle que les touristes sexuels ont fait du royaume l'un de leurs terrains de chasse privilégiés.
Marrakech

Mobilisée contre toutes les formes de pédocriminalité, l'association marocaine Touche pas à mon enfant, créée en juillet 2004, a beaucoup joué dans la prise de conscience tardive de ce fléau. En se constituant partie civile dans chaque affaire portée devant la justice, en organisant des campagnes de sensibilisation dans un pays où la tradition est permissive sur les abus sexuels contre les mineurs, elle a mis le sujet sur la place publique.

A la suite des déclarations de Luc Ferry, Najat Anwar, la présidente de Touche pas à mon enfant, a déclaré à Rue89 qu'elle avait l'intention de saisir la justice:

«Un responsable politique qui abuse de nos enfants, c'est inacceptable. Nous allons porter plainte contre X. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.»

Moulay Mustapha Errachidi, le conseiller juridique de l'association précise:

«Nous avions déjà entendu parler de cette affaire mais nous n'avions aucune preuve. On ne peut donc pas donner de nom. Mais nous n'allons pas laisser faire, ce n'est pas une situation normale. C'est un crime politique. Il faut enquêter.»

Le tabou tombe grâce aux ONG et aux médias
Agadir
C’est à l’aune de l'affaire du scandale pornographique d'Agadir de 2005, dans laquelle était impliqué un journaliste belge, que la société civile a fait en sorte que le tourisme sexuel ne soit plus un tabou au Maroc, pays très conservateur. Les associations locales militent pour fournir une assistance juridique, sociale et psychologique aux victimes d’abus sexuels. C’est grâce à leur vigilance que les autorités ont pu démanteler de nombreux réseaux de pédophilie impliquant des Occidentaux, mais aussi des touristes du Moyen-Orient.

Quelques semaines à peine après l'éclatement du scandale d'Agadir, une association (Anaruz) a vu le jour dans cette ville balnéaire pour venir en aide aux victimes, dont certaines étaient mineures. Un lobbying discret mais tenace a ainsi été exercé auprès des pouvoirs publics, des partis politiques et de l'ensemble de la société civile, pour demander la réhabilitation des jeunes filles jetées en prison et soumises à la vindicte populaire.

La chaîne de télévision espagnole Antena 3 avait diffusé en 2006 un reportage explosif sur le tourisme sexuel au Maroc. Le film avait été réalisé par quatre reporters déguisés en touristes, équipés d’une caméra cachée. On les voit passer devant une école à Marrakech et s’entendre dire par leur guide: «allez-y choisissez, celles que vous voulez» (parmi les collégiennes). On les voit encore solliciter une femme qui leur propose sa propre fille. La même année, la chaine française M6 réalisait une enquête similaire où l’on voit des rabatteurs de la place Jamaâ-El-Fna, à Marrakech, proposer des mineurs pour une poignée d’euros.

A l’époque, les autorités marocaines avaient décidé de prendre le problème à bras le corps avec un succès mitigé. De son côté, le Centre marocain des droits de l’homme avait lancé une campagne de dénonciation baptisée «Initiative nationale de lutte contre le tourisme sexuel au Maroc». Objectif: briser le silence sur ce fléau et sensibiliser les familles, les médias, les juges, les avocats et les agents de police aux droits des enfants. Les professionnels du tourisme ont eux aussi pris conscience du problème, mais ces actions demeurent encore timides.

Malgré les efforts de l’administration, la création en 1994 d’une police touristique, le jugement depuis 2001 pour des affaires de pédophilie et de prostitution de plus d’une centaine de vacanciers ou de retraités occidentaux ayant élu domicile au Maroc, le pays a encore un long chemin a faire pour pouvoir éradiquer ce phénomène.

Misère et impunité amplifient le phénomène
Ici, comme dans d’autres pays touristiques en voie de développement, la prostitution —notamment celle des enfants— est fille de la misère et de l’exclusion sociale. Le niveau de vie de la majorité de la population est si bas, la législation si laxiste, qu’un Européen peut abuser d’un mineur presque en toute impunité.

D’autres raisons ont amplifié le phénomène: la violation des droits socioéconomiques de l’enfant, l’absence d’éducation sexuelle et des droits de l’homme à l’école, l’éclatement de la cellule familiale et la maltraitance domestique, sans oublier le travail précoce des mineurs, le manque d’un plan d’action national pour l’enfance garantissant la non-violence à l’égard des enfants, et le manque de sévérité de la loi concernant le viol de mineurs.

Selon le sociologue Jamal Khalil:
«Le touriste vient au Maroc pour le sexe, pour la drogue, pour une gamme de plaisirs qu'il ne peut se permettre aussi facilement dans son pays d'origine. Les autorités marocaines savaient parfaitement cela mais elles laissaient faire, et la société fermait les yeux en se drapant derrière les préceptes de l'islam. On est obligé d'aller vers plus de réalisme, de pragmatisme, d'admettre que non seulement le tourisme sexuel existe, mais que le Marocain lui aussi est un consommateur d'alcool, de drogue, de sexe. Des réalités incontournables, qu'il faut désormais admettre pour en combattre les dérives.»

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  Opinions

Pleure Ô mon pays


Pleure Ô mon pays Luc Ferry, ex-ministre de l’Education Français a affirmé devant des millions de téléspectateurs, qu’un ministre français a été surpris dans une partouze avec des enfants à Marrakech, que l’affaire a été étouffée, que tout le monde le sait et que personne n’en parle. L’aspect Franco-Français ne me concerne pas ou si peu.

Par contre je suis révolté contre les autorités de mon pays. Ce ministre surpris par les flics et couvert, à Marrakech, l’a surement été par des responsables de haut niveau. Nous sommes en droit, c’est un minimum d’exiger des comptes. Et si nous ne le faisons pas, alors il faut arrêter de lever des pancartes réclamant la dignité.

La pédophilie est un des crimes les plus abjectes sur terre, ceux qui veulent le justifier en citant des civilisations si peu humaines, ou en citant des situations ou la faim justifie le moyen, sont des monstres qui veulent s’octroyer une franchise, un dédouanement dans le différentialisme.

Un ministre français a organisé des parties fines avec des enfants marocains à Marrakech. Des responsables marocains l’ont couvert. C’est un monstre qu’il faut emprisonner a vie, ce sont pire que des complices, des traitres a la Nation qui doivent être châtiés a ce titre.

Qu’on ne nous sorte pas l’histoire habituelle « c’est faux » ou « nous n’en savons rien ». Luc Ferry est un monsieur responsable, il a cité ses sources. « Les plus hautes autorités, et confirmés par les membres du cabinet ». Cela élimine le cas d’une patrouille de police qui se serait laissé corrompre. Le ministre en question aurait bien évidemment gardé cela pour lui. Nous sommes nécessairement face à une intervention de haut niveau et il nous faut savoir et châtier.


Nous dépassons le cadre de la prostitution entre adultes, ou des petits privilèges économiques. Cette affaire met en jeu notre conception de l’humain, et je l’assume, notre patriotisme. Tout enfant est sacré, mais que les autorités marocaines, mais que des officiels livrent des enfants marocains, a un étranger, m’est insupportable, parce que cela veut dire qu’ils sont capables de livrer tous les intérêts du pays, sans rechigner.

En France le scandale grossit et des noms sont livrés. Ici, militants des droits de l’homme, journalistes, doivent demander justice. Une association veut porter plainte contre X, je suis solidaire et je propose des sit-in à l’infini, jusqu’à ce que les responsables, aussi haut placés soient-ils, payent leur forfait innommable. Si nous ne le faisons pas alors nous sommes indignes de ce que nous revendiquons. Le Maroc solidaire, moderne et démocratique. 

http://www.goud.ma/
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Communiqué: Marrakech secouée et trahie


De : Abdellatif ZAKI, Président, Association pour le Tourisme et la Culture, 4/6/2011
Après le coup du café Argana, Marrakech vient d’être secouée dans sa dignité, sa cohésion sociale et sa culture d’ouverture, d’hospitalité et de générosité. Comme toutes les marocaines et tous les marocains nous avons été sidéré par les déclarations de M. Luc Ferry sur Canal + insinuant en que la ville Marrakech serait devenu le repaire de prédilection de tous les vicieux d'une certaine classe politique française qui y viennent pour assouvir leurs tendances criminelles les plus odieuses. La ville aurait été trahie et abusée par ses hôtes de marque.

M. Ferry n'étant pas homme à baliverner, ses propos doivent être pris très au sérieux par qui de droit. La réaction de la société civile marrakchi et marocaine ne s’est pas faite attendre. Les ONGs locales sont montées au créneau quelques minutes après les déclarations de M. Luc Ferry et les interventions de Me Yassine Krari du barreau de Rabat sont venues mettre les pendules à l’heure en interpellant les autorités compétentes aussi bien françaises que marocaines. Nous leur disons notre soutien et notre solidarité.
 
Par ailleurs, alors que le parquet de Paris a répliqué presque en temps réel, la réaction des autorités marocaines se fait toujours attendre. avec Nous continuons à l'attendre avec impatience.

La vigilance s’impose, la ville est attaquée sur tous ses flancs. Marrakchi et marocains sont toutes et tous invité(e)s à dire non ; préservons notre pays, chacune de nos villes ; protégeons chacun de nos enfants des nouveaux prédateurs du tourisme de la honte et du crime.  

Marrakech ne sera pas la retraite des obsédés sexuels ni le refuge des pervers.

Que la justice prenne son cours normal et que les coupables soient punis.

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