Par Mohammed Hifad, 6/6/2011
« Bard ou skhoune à My Ya3qoub ! »
Le régime au Maroc fait vivre les manifestants du mouvement du 20 février dans un état schizophrénique. Pour une manifestation sur deux , on les disperse à coups de matraques et ils en sont déjà au septième martyrs. Le cas le plus atroce et insoutenable est celui du safiote Kamal Omari décédé suite à ses blessures lors de l’avant-dernière manifestation du dimanche 29 mai 2011.
Les forces anti-émeutes sont omniprésentes avec leurs matraques , leurs carapaces de rhinocéros et leurs motos tous terrains pour les poursuites et pour se frayer un chemin au milieu des foules à la manière des chevaux de la police montée et encore plus efficaces. Les responsables soufflent le chaud et le froid et agissent dans leur sale boulot en fonction de la colère et du nombre de participants aux marches. Ces soldats policiers n’hésitent pas à isoler à sept certaines têtes « chaudes » pour les refroidir définitivement. Le double langage des responsables vis-à-vis des manifestants et du monde laisse perplexes les manifestants, mais les forces de l’ »ordre » n’arrivent pas encore à leur objectif , c’est-à-dire à les dissuader par la menace , la matraque et la mort à renoncer à leurs revendications.
On constate que la majorité des Marocains ne descendent pas encore dans la rue et l’absence de toute couverture objective de ces événements par les médias du Makhzen et de ses partis est manifeste. Ceux et celles qui ont répondu présent à l’appel de la commission royale se frottent déjà les mains et se distribuent les rôles exactement comme du temps de Hassan II dans l’ignorance absolue de ce qui se passe dans le reste du monde arabe comme si les Marocains étaient indignes de revendiquer eux aussi leur dignité et leur liberté. Le Roi est sûr de lui et ses amis Sarkozy, Ban Ki Moon, Clinton et bien d’autres l’avaient félicité et lui avaient exprimé, à qui veut l’entendre, toute leur solidarité après son discours du 9 mars 2011 qualifié d’historique par son entourage. Il fait fi des revendications des Marocains descendus dans les rues et ses subordonnés les traitent de tous les noms et leur font mener la vie dure au quotidien.
Bien des mesures, dont personne ne parle encore, sont prises en représailles contre les récalcitrants et nous sommes par exemple surpris par le rejet des demandes de crédits de certains retraités qui ont adhéré au mouvement du 20 février, de la part de la caisse marocaine des retraites. Les méthodes de l’époque de Hassan II reviennent en douceur et en cachette, de bouche à oreille, au fur et à mesure que la grogne monte dans la rue. Nous sommes sûrs que ce n’est pas là un exemple isolé. Le pouvoir use de tous les moyens pour imposer la constitution royale de Hassan II deuxième génération, pire que les précédentes à ne pas en douter un seul instant !!
Affaire à suivre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire