Par Diaspora Sahraui, 6/9/2010
Un détail important dans le conflit du Sahara Occidental se trouve dans la lettre adressée par l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l'ONU, Christopher Ross, au mal dénommé "club des amis du Sahara Occidental", qui n'a pas été assez discutée ni médiatisée. Pourtant, le contenu de la lettre est décisif pour en tirer les conclusions pertinentes sur la situation de ce conflit qui dire depuis 36 ans.
L'amerture y exprimée rappelle les échecs des diplomates précédents : James Baker et Van Walsum et le risque de voir, une nouvelle fois, un émissaire onusien jeter l'éponge. Mais le plus important est que M. Ross écarte toute nouvelle négociation en absence d'une volonté politique des autorités marocaines pointées du doigt comme la partie qui ne s'applique pas dans la recherche d'une solution et qui refuse d'envisager l'option de l'autodétermination stipulée par les Nations Unies comme seule solution au conflit. Au contraire, le Maroc s'accommode d'un statu quo dénoncé par le diplomate américain et qualifié de dangereux pour la région. Et pour susciter davantage de colère à Rabat, M. Ross rappelle qu'il faut respecter les droits de l'homme au Sahara Occidental constamment violés par le Maroc.
Ces accusations ont mis mal à l'aise les autorités de Rabat, qui ont riposté en s'attaquant à l'Espagne, une des parties qui ont reçu la demande d'aide de l'envoyé onusien. Une riposte violente condamnée par la société espagnole qui a décidé d'en finir avec les mascarades marocaines en annonçant une flottille dont le but sera de rompre le blocus médiatique imposée sur les territoires occupés de la RASD.
Pour le peuple sahraoui, c'est une victoire de voir comment les voyous du Makhzen tabassent les espagnols solidaires avec la cause sahraouie. Cela prouve le désespoir des gouvernants de Rabat qui sont poussés à bout à cause de l'échec qui a marqué leur politique depuis le décès de Hassan II.
Si Van Walsum avait été forcé par Bush Junior à s'aligner sur les thèses marocaines et à donner un rôle de vedette à l'autonomie marocaine, le nouvel envoyé spécial n'a jamais mentionné la proposition marocaine, ce qui veut dire qu'elle est enterrée à jamais, et il ne s'est jamais prononcé sur le conflit sans rappeler qu'il cherche une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Rabat se trouve dans une situation peu enviable, surtout si l'on tient en compte qu'il vient d'enregistrer d'autres échecs sur la scène diplomatique :
- L'accord de pêche avec l'UE expire en février 2011 sans que le gouvernement marocain n'apporte une réponse aux exigences européennes sur le bénéfice de la population locale de l'argent soutiré de ces accords.
- Les violations de droits de l'homme sont constamment dénoncées par les ONG's internationales et le Parlement Européen.
- Le harcèlement constant de l'Espagne et de l'Algérie n'a pas donné les fruits escomptés. L'Espagne, malgré le chantage français avec le dossier de l'ETA, ne lâche pas la position de l'ONU et en Algérie, les autorités algériennes, agacées par l'insolence de Mohamed VI, ont sorti le dossier de l'indemnisation des algériens expulsés du Maroc.
Les sorties violentes du roi et du gouvernement marocain sont un indice que la partie du Sahara Occidental est perdue et la position marocaine dans ce conflit traverse une mauvaise passe. Si non, comment expliquer l'acharnement du Maroc contre un pays, l'Espagne, qui, depuis l'avènement de Zapatero est devenu ambassadeur itinérant des thèses marocaines ?
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