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vendredi 10 septembre 2010

Coût de la rentrée scolaire au Maroc : Rush des riches et course aux bas prix

Par Khadidiatou Diop, Au Fait Maroc, 10/9/2010
 Des parents d'élèves chez un bouquiniste dans l'ancienne médina de Casablanca mardi 7 septembre 2010./K.A
La rentrée scolaire a un coût, et non des moindres. Coïncidant cette année avec l'Aid, elle vient s'ajouter aux dépenses des parents déjà bien éprouvés par les vacances estivales et le Ramadan. Reflet parmi tant d'autres des inégalités criardes que connaît notre pays, le coût de la rentrée varie entre 500 et 4.000 dirhams. Toutefois, pour les plus démunis, des initiatives louables permettent d'atténuer les charges.
L'initiative royale “Un Million de Cartables” en est à sa troisième édition. Aujourd'hui à El Jadida, comme un peu partout au Maroc, est célébrée la “fête de l'école”, qui donnera le coup de starter à la distribution de cartables au profit d'élèves issus de familles nécessiteuses. Cette année, ce sont pas moins de quatre millions d'écoliers et de collégiens qui recevront des kits complets pour leur rentrée scolaire. Comprenant cartable, manuels, stylos, ardoises, gomme, ces kits éviteront aux parents des élèves bénéficiaires de subir la saignée que représentent les dépenses de la rentrée. Cependant, une virée dans les différents points de vente à Casablanca fait ressortir le fossé séparant les bénéficiaires des autres qui dépensent jusqu'à 4000 Dh par enfant !
Le rush des riches...
Comme chaque année, ce sont les écoles de l'agence de l'enseignement français à l'étranger (la mission française) et certains établissements privés marocains qui ouvrent le bal. Il y a donc une semaine, les élèves de ces établissements reprenaient le chemin des classes. Côté parents, on se dirige vers les librairies et les grandes surfaces pour la sacro-sainte sortie d'achat des fournitures scolaires.
“Chaque année, il faut compter environ 3.500 voire 4.000 dirhams par élève et j'en ai trois. J'achète tout en librairie, c'est un peu plus cher, mais c'est de la qualité”, témoigne Fatima, mère de trois filles fréquentant toutes des écoles privées. Nous l'avons rencontrée dans une librairie du quartier Gauthier à Casablanca, avec entre les mains de longues listes de fournitures.
Plus loin, dans une autre librairie, Nadia est en pleine discussion avec son fils sur le choix d'un classeur. Le jeune homme qui vient d'en repérer un, autre que celui que sa mère a déposé dans son panier, ne démord pas de son choix. À l'usure, il obtient gain de cause.

... et la course aux bas prix pour les autres
Pour l'écrasante majorité de la population dont les revenus ne permettent pas d'investir des sommes aussi élevées dans des fournitures scolaires, elle trouve son bonheur chez les bouquinistes de Derb Sultan ou de l'ancienne médina de Casablanca où le prix des livres varie en moyenne entre 25 et 80 Dh. Il n'y a pas encore affluence en ces lieux, la liste des fournitures ne sera disponible qu'à la rentrée pour les établissements publics prévue mardi prochain, juste après l'Aïd, qui préoccupe également les chefs de famille.
Cependant, les livres d'occasion ne sont pas l'apanage des populations à faible revenu. Pour beaucoup, le recours à ces manuels permet de faire des économies. C'est le cas de Meryem, mère de deux élèves dans une école privée.
“Je leur prends des livres d'occasion. En premier lieu, je pose ma liste chez le bouquiniste car c'est 40% moins cher; je prends donc déjà ce qu'il y a et je complète en général dans une ou deux librairies maximum.”
Youssef, lui, est ouvrier. Nous l'avons rencontré dans l'ancienne médina où il achetait des enveloppes pour l'inscription d'une de ses filles au collège. Ce père de famille ne gagne pas plus de 2.000 Dh/mois. Pourtant, la rentrée, il l'aborde avec sérénité. Sa fille de neuf ans fréquente un établissement public et bénéficie chaque année de dons. “Je ne dépense pas grand-chose. À la rentrée, on lui (sa fille) remet des fournitures, reste à gérer le transport...”.
Mais plus que le coût élevé des manuels, c'est surtout leur disponibilité qui préoccupe autant les parents que les libraires pour qui cette période de l'année constitue la haute saison. La faute à qui? Aux écoles, nous répond sans hésiter un gérant de librairie de l'autre côté de son comptoir. Il n'a reçu que fin juin la liste des ouvrages au programme, et ses commandes passées un mois trop tard ne sont toujours pas livrées.
Le contrecoup de cette situation n'est rien d'autre qu'un va-et-vient incessant des parents dans les librairies et un véritable manque à gagner pour les libraires.

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