Sud-Ouest, Fouras, Charente Maritime, 30/8/2010
Une entreprise rochelaise exporte le savoir-faire apicole français dans une coopérative de réinsertion féminine, au Maroc.
Régis Lippinois tranquillise les abeilles avec de la fumée PHOTO D. J. |
Une passion commune, une idée simple mais brillante et une bonne dose de générosité. C'est la recette qui a donné naissance au partenariat entre Un toit pour les abeilles, l'entreprise apicole de Régis Lippinois, et l'ONG Forum Euroméditerranéen Averoes, présidé par M. Mekkaoui.
Le concept est simple mais terriblement efficace. Proposer aux entreprises et aux particuliers de parrainer une ruche installée dans le massif de l'Atlas marocain. En échange, 100 pots de miel sont envoyés et décorés aux couleurs de la société qui s'engage. Le résultat se fera vite sentir. Dans l'esprit du commerce équitable, pour chaque ruche parrainée, 200 euros sont redistribués à la femme qui en aura la charge. Quand le prix moyen de vente du miel en France tourne autour de 4,50 € le kilo, le partenariat franco-marocain assure un rachat aux productrices au prix minimum de 16 euros par kilo.
Commerce équitable
« Dans cette région, le salaire moyen dépasse rarement 150 euros par mois, déplore Régis Lippinois, mais une fois formée, une femme peut s'occuper de plusieurs dizaines de ruches. Nous allons commencer doucement par en installer une trentaine pour autant de femmes. Mais si suffisamment d'entreprises s'engagent à nos côtés, nous pourrons en installer dix fois plus, et multiplier par autant le salaire des travailleuses. »
Il y a bien plus que de l'argent derrière ce projet, car les Marocaines qui se lancent dans l'aventure n'ont pas seulement besoin d'une aide financière. Veuves, mendiantes ou simplement sinistrées par la vie, ces femmes vont recevoir, parallèlement à leur formation d'apicultrice, un enseignement sur la gestion de leurs économies, l'ouverture d'un compte bancaire et tout ce qui peut leur permettre de réintégrer la société.
Offrir de la visibilité
« Nous voulons permettre à ces femmes de retrouver un projet de vie mais, surtout, une indépendance économique qu'elles n'ont plus, déclare Abderrahmane Mekkaoui. Une veuve au Maroc ne peut plus se remarier et, pour peu qu'elle ait des enfants en bas âge, elle perd rapidement pied dans une société ou le travail est le premier vecteur de socialisation. D'un autre côté, nous offrons également de la visibilité à ces femmes, en espérant que notre initiative puisse faire des petits au sein des entreprises locales marocaines. »
Le père de la société Un toit pour les abeilles est très soucieux de l'environnement dans lequel il va faire évoluer ce projet. « Nous avons traversé le pays à la rencontre des apiculteurs marocains. Le miel de ces contrées est incroyable et très réputé. Pour être certain de ne pas influencer les pratiques traditionnelles, nous avons choisi une région dans laquelle la production de miel est inexistante. Notre but n'est pas d'implanter le savoir-faire apicole français au Maroc, mais d'apporter notre contribution à un projet de réinsertion social et solidaire. »
Renseignements : www.untoitpourlesabeilles.com.
Bonjour,
RépondreSupprimerLongtemps après la publication de cet article, je me permets tout de même quelques réserves.
Travaillant depuis plus d'un an au Maroc sur l'apiculture, je connais assez bien le sujet. J'aurais seulement deux remarques:
- une zone de l'atlas sans apiculture est un constat qui me parait très incertain.
- le prix du miel au Maroc est très supérieur au prix du miel français: le miel de thym pouvant atteindre les 40 voir 50 €...ces 16€ qui paraissent importants ne le sont donc pas forcément...
à bon entendeur
pas toujours vraie parfois on trouve le miel de thym moins cher cela dépend de la précipitation des pluies.
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