COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Par l'ABCDS, Oujda, 30/8/2010
La vague de répression à l’encontre des migrants se poursuit : Plus d’une centaine de migrants d’origine subsaharienne interpellés à Oujda
Le dimanche 29 août, sans précédent à 12h1, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de plus d’une centaine de migrants subsahariens, lors d’une opération de ratissage de grande envergure menée au niveau d’Oujda et ses environs, peu après que le Ministre de l’intérieur espagnole eut rendu une visite officielle au Maroc.
Cette descente musclée mobilisant des éléments de la gendarmerie royale, de la sûreté nationale et des forces auxiliaires, a ciblé principalement, le campus universitaire d’Oujda, les forêts avoisinantes et les refuges de migrants dans la zone frontalière.
Les abris des migrants se trouvant dans les forêts ont été démantelés, et ceux se situant au campus et à la zone frontalière ont été incendiés, mêmes les biens personnels n’ont pas été épargnés. Plusieurs personnes blessées et des femmes et des enfants en bas âge, dont un d’un mois et un autre de 4 mois, font partie de ceux qui ont été appréhendés lors des descentes menées ce matin-ci.
Les personnes arrêtées ont été mises en cellules de détention surpeuplées destinées aux migrants, aménagées au sein de la Préfecture de Police et au sein de la Brigade de la Gendarmerie Royale d’Oujda. Des photos d’identité et des empreintes digitales ont été prises pour l’ensemble des interpellés, ils ont été conduits dans la soirée du dimanche aux frontières Maroc/Algérie.
Les témoignages de ces migrants ayant réussi à rentrer à Oujda le lundi après un « ping-pong » entre militaires marocains et algériens, font état d’une violence et brutalité démesurées lors des interpellations. Les témoignes rapportent aussi l’utilisation de chiens policiers, de caméras et appareils photos pour documenter l’opération.
Ces arrestations font partie de mesures de répression annoncées contre les migrants dans le but de « gonfler » les chiffres. La majorité des personnes arrêtées à Oujda sont déjà des victimes de refoulements depuis El Hoceima après leur interception dans la mer par la marine royale marocaine la semaine dernière.
L’ABCDS dénonce fermement l'absurdité de cette politique du chiffre, devenue seul indice de la lutte contre la migration dite « clandestine ». Dans le but de satisfaire les exigences de l’UE et celle de son « allié stratégique » l’Espagne, notamment l’accélération du processus de son intégration à l’UE, le Maroc s’est engagé dans une guerre accentuée, très accélérée, contre les migrants sur son territoire. Au nom de cette guerre, les autorités marocaines ont décidé, sous l’impulsion européenne, de rendre les empreintes digitales obligatoires, en sus de l’image faciale des migrants interpellés, visiblement, une réponse à la demande de garanties qu’exigeait le Maroc pour signer les accords de réadmission. Le Maroc deviendra responsable des migrants qui franchissent ses frontières. La base de données Eurodac2, qui rassemble les empreintes des migrants en sera le témoin, si ces migrants débarquent en Europe, elles seront automatiquement renvoyées vers le Maroc.
Contact :
Hicham Baraka, Tél. : +212 (0) 667 71 65 24, E-mail : hicham.baraka@gmail.com
1- D’habitude ce genre d’opérations s’effectue entre minuit et 6h du matin
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