Greenpeace, 28/8/2010
En agissant de la sorte, au cœur de l’été, le Gouvernement a sournoisement ouvert la porte aux OGM.
Si une société décide de planter cet OGM demain, elle en a le droit, alors même qu’aucune réglementation de coexistence (entre cultures OGM et non OGM) n’est en place aujourd’hui.
Cette décision, prise dans l’incertitude la plus totale pourrait donc engendrer des catastrophes pour les agriculteurs, comme pour les consommateurs. Face à ce risque, Greenpeace demande le retrait immédiat du maïs OGM T25 du catalogue ainsi que l’adoption par la France d’une clause de sauvegarde sur cet OGM.
Une culture dangereuse en France : un enjeu de santé publique
Ce maïs OGM a pour seule caractéristique d’être tolérant à un herbicide très toxique, le glufosinate. Ce dernier est d’ailleurs interdit d’utilisation sur les cultures de maïs dans l’UE.
La culture du T25 n’est donc à l’heure actuelle d’aucune utilité : le glufosinate étant interdit, une culture de maïs y resistant est totalement superflue ! De plus, la culture du T25 peut s’avérer très dangereuse : la tolérance du T25 à un herbicide aussi toxique que le glufosinate représente un vrai risque de santé publique. Les preuves de sa nocivité sont si évidentes qu’il figure parmi les 22 produits agrochimiques qui vont bientôt être retirés du marché en Europe !
Le glufosinate représente un risque considérable pour les agriculteurs, il est nuisible pour les insectes des zones environnantes et est potentiellement dangereux pour les consommateurs qui ingèrent des aliments contenant des résidus de cet herbicide…
Le MON810 en embuscade
Le 20 juillet la France ne s’est pas arrêtée au T25 : elle a également inscrit au catalogue des plantes autorisées plus de 30 variétés de maïs MON810 de Monsanto.
La France ayant une clause de sauvegarde sur cet OGM (le 9 février 2008, alors que se déroulait le Grenelle de l’environnement, la France avait notifié à Bruxelles une ordonnance de suspension valant sur la culture des semences provenant de la variété de maïs génétiquement modifié MON810), cette inscription va permettre aux industriels français du maïs de cultiver le MON810 et de vendre à l’étranger.
Le gouvernement français cède à la pression des industriels avec ces inscriptions au catalogue. Aujourd’hui l’État a une attitude inconcevable : d’un côté il reconnaît que le MON810 représente un danger et applique une clause de sauvegarde sur son territoire et d »e l’autre il permet la culture de ce dernier à l’étranger ! Cela voudrait donc dire que pour le Gouvernement, ce qui est dangereux en France ne l’est pas dans les autres pays ?
Cette attitude est scandaleuse vis à vis de nos voisins européens et si le gouvernement français admet que les OGM sont dangereux, il doit assumer son choix jusqu’au bout et retirer immédiatement du catalogue ces variétés de MON810.
Rappelons que les OGM T25 et MON810 sont autorisés en Europe depuis 1998 et que leur processus de ré-autorisation est en cours (une autorisation étant valable pendant 10 ans). Mais les processus sont extrêmement lents et en attendant la décision de l’Union européenne, les cultures restent permises et légales jusqu’au renouvellement des autorisations …
Le principe de précaution ne s’applique donc pas dans ce cas et des cultures OGM qui ont plus de douze ans sont toujours cultivées !
En savoir plus :
La fiche thématique Qu’est-ce qu’un OGM ?
La fiche thématique Menaces et dangers des OGM
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