• Aucune unité médicale opérationnelle sur place
• Hygiène, santé, entretien… Encore des griefs
• Le tourisme médical, un segment encore inexploité
LA station pilote du plan Azur vient de boucler sa première année en ce mois de juin. Après la période de rodage, des ajustements ont été opérés: extension de la marina, station-service pour l’approvisionnement du port de plaisance en carburant, renfort de sécurité, hypermarché et commerces, station d’épuration… Mais ces efforts ne doivent pas occulter les points noirs au tableau de cette station: les odeurs nauséabondes des eaux usées, des sacs noirs en plastique amoncelés non loin des parcours de golf, des lézards, des scorpions et même, tenez-vous bien… des serpents dans la broussaille entre les lots de villas et le port de plaisance!
Plus encore, l’inexistence d’une clinique revient sur toutes les langues. «Il est inadmissible de développer et lancer une station touristique de dernière génération sans y intégrer une clinique avec des équipements de dernier cri», relevait le président de la chaîne Iberostar, Miguel Fluxa Rossello, lors d’une rencontre sur l’investissement dans le tourisme à Casablanca, en présence de patrons de banques d’affaires internationales, du ministre de tutelle et de dirigeants de fonds d’investissement. «C’est un volet important qui a été jusque-là omis ou ignoré délibérément, le temps d’avoir de la visibilité sur ce business», s’accordent à dire de nombreux touristes sur place. De l’avis de plusieurs médecins, la spécificité du site fait que des milliers de touristes sont exposés au quotidien à des risques certains tels que les intoxications, brûlures, méningites, fièvres, turista, déshydratation… D’où l’obligation de mettre en place des unités d’urgentistes et de soins intensifs, suggère un médecin urgentiste.
Mieux, d’autres installations sont nécessaires pour les interventions d’urgence en chirurgie en plus de blocs pour les pathologies gynéco-obstétricales (accouchements prématurés, complications...), la réanimation, les urgences pédiatriques, l’hémodialyse...
D’ailleurs, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’un des risques récurrents chez les populations âgées. Idem pour les infarctus du myocarde, la cardiomyopathie, les anévrismes, les insuffisances rénales ou encore les traumatismes crâniens et œdèmes suite à des accidents… Ce qui requiert l’équipement en ambulances médicalisées bien équipées. Aujourd’hui par exemple, l’évacuation d’un cas grave devra se faire en trois quart d’heures au minimum. L’hôpital le plus proche de la station, de surcroît public est El Farabi d’Oujda. Il est à trois quarts d’heures du site, à une soixantaine de kilomètres. L’autre hôpital Derrak, public lui aussi, mais encore plus petit et moins équipé, se trouve à Berkane (soit à une trentaine de km de la station). Pour l’heure, le seul projet médical de la station porte sur une clinique, en chantier depuis plusieurs mois. Interrogé sur l’absence d’une offre médicale dans la station, le management de Groupe Fadesa Maroc (GFM devenue Excelia, qui est une filiale du groupe Addoha) précise qu’un chantier est lancé dans ce sens. Mais pour qu’il devienne opérationnel, il va falloir que des praticiens manifestent de l’intérêt.
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