Le 23/10/2009, nous, 67 habitants, y compris moi-même de douar Foulouste , commune de Sidi Kaouki , Province d'Essaouira , avons envoyé une demande avec l'intention de créer une coopérative des usufruitiers des arganiers.
Rejet de la demande
Lettre au délégué de l'Office régional du Développement des Coopératives agricoles à Marrakech.
Je ne sais comment faire face à notre situation. J’ai reçu hier la réponse mitigée du délégué de l’office du développement des coopératives agricoles de Marrakech qui rejette notre demande sous prétexte que la majorité des membres proposés n’exercent pas le métier d’agriculteurs. Voilà une manière de détourner le problème à cause de l’inadéquation des lois avec la réalité sociale des habitants.
C’est vrai qu’ils ont sur leurs cartes, pour la majorité, des métiers de pêcheurs, de maçons, de fonctionnaires etc. mais ils continuent tous sans exception à labourer eux-mêmes leurs petites parcelles de terre et à cueillir les noix de leurs arganiers ou bien à payer ceux qui le font à leur place durant de toute l’année selon les activités nécessaires des saisons. C’est ce que je fais personnellement en tant qu’enseignant depuis la mort de mon père en 1982 et la réception de ma part d’héritage.
Monsieur le délégué sait très bien que nous voulons créer une coopérative agricole pour les usufruitiers des arganiers pour faire face aux spéculateurs étrangers et nationaux qui nous exploitent en imposant les prix de notre matière première , nos noix d’arganiers , sur le marché et en créant des coopératives dites de femmes pour prendre les gens par les sentiments et s’enrichir sur le dos de milliers de paysans grâce à qui cette forêt subsiste encore de nos jours.
La France a exproprié nos parents en leur imposant par la force des armes le domaine forestier alors que nos agdals étaient des domaines privés, des terres cultivées, clôturées et des vergers d’arganiers travaillés, soigneusement protégés et taillés de façon à faciliter la cueillette des fruits. Chaque habitant ou originaire du douar connaît parfaitement ses arbres, c’est mon cas depuis que j’ai reçu ma part d’héritage. Aujourd’hui, après cinquante trois ans d’indépendance, nos propres concitoyens sont en train de nous exproprier d’une manière indirecte par des lois inadaptées ou faites exprès pour nous spolier du dernier droit qui nous reste sur nos usufruits. Comment faire face à un subalterne qui n’a droit à aucune initiative et qui applique aveuglément ces lois complètement dépassées par la réalité sociale et le quotidien des citoyens ?
Je fais appel à toutes les consciences vives de cette région, aux élus locaux, aux parlementaires , aux autorités locales , aux médias , aux organismes des droits humains , à tout habitant propriétaire d’un agdal d’Essaouira jusqu’à Taroudant et Bizakaren , à toute personne éprise de justice, pour faire face à cette déplorable situation !
Bonjour
RépondreSupprimercet homme à raison, le marché de l'argan est maintenant entouré non seulement par des ambitions économiques venant des autres pays, mais aussi par cette recrudescence de coopératives locales qui ont pignons sur route pour en plus abuser des touristes et des petites femmes berbères. 0 voir le prix du litre de cette huile multipliée par 4 ou 10 chez certains revendeur au maroc, et atteignant jusqu'a 300 euros en france ces familles berbères ne voent pas vraiment un retour personnel il me semble...sauf par quelques projets sérieux et plus humains que commerciaux.
Mr Delesalle. Français sur Agadir.
Mr Delesalle
RépondreSupprimerJe vous remercie pour ce geste de solidarité et ce témoignage objectif .Pour la création de cette coopérative des usufruitiers des arganiers , hommes (41)et femmes(26),tous propriétaires d'un agdal ou plusieurs hérités de leurs parents et ancêtres , des vergers d'arganiers soigneusement taillées pour permettre de ramasser facilement les noix tombées en dessous .J'ai mis des mains et des pieds pour convaincre les paysans qui n'oseraient jamais signer une demande pour quelqu'un d'autre par crainte de perdre leurs arganiers.Je leur avais aexpliqué que le seul moyen de contrôler notre matière première du reboisement jusqu'au produit fini et sa commercialisation , c'est d'avoir notre propre coopérative dont les objectifs sont les suivants:
1/Principal objectif: la sauvegarde et le développement de l'arganeraie .
2/Toutes les activités relatives au reboisement.
3/Toutes les activités relatives à la cueillette .
4/Toutes les activités relatives à la production de l'huile d'argan et ses dérivés .
5/Commercialisation des produits finis.
Quelle est la différence entre notre projet et les coopératives dites de femmes existantes et dont profite une horde de spéculateurs sans scrupules ?
Nous envisageons d'acheter les produits au prix du marché en plus de notre récolte en cas de besoin et de payer ceux ou celles qui travailleront avec nous également au prix du marché. La différence , c'est que nos membres et ceux ou celles qui travailleront avec nous auront droit à leur part des bénéfices.Par exemple si nous achetons l'équivalent d'un litre d'huile d'argan pour la cuisine , deux kilogrammes d'amandes , au prix maximum dernièrement de 200 dh , lorsque nous revendrons ce litre à un prix entre 550 et 600 dh par réference aux prix des unités de production sur place à Essaouira et région , cela fera une valeur ajoutée entre 350 et 400 dh et sans les frais 250 à 300 dh.. Disons que sur les 300 dh nous pouvons toujours laisser 150 dh pour le développement de la coopérative et le reste le partager entre les membres propriétaires , les locataires des agdals par procuration et ceux ou celles qui travailleront avec nous , le tout selon notre réglement intérieur.Nous envisageons de faire un contrat avec un medecin pour qu'il vienne ne serait-ce qu'une fois par trimestre donner des consultations , à la charge de la coopérative , pour les membres et tous les habitants du douar qui en ont besoin, un autre contrat avec un avocat pour défendre les droits de la coopérative et de ses membres.Nous comptons payer des gardiens pendant les deux mois que dure effectivement l'agdal , l'interdiction de paturage tant que les gens n'ont pas ramassé leurs noix.Nous envisageons de payer des cours de rattrapage pour les enfants du village et donner des cours d'alphabetisation fonctionnelle pour les adultes hommes et femmes.Nous envisageons également avoir notre propre site commercial et participer à toute manifestation nationale et internationale sur les produits agro-alimentaires , la protection de l'environnement et tout ce qui est relatif au développement durable .Nous envisageons des activités touristiques autour de l'arganier , , des recettes de cuisine à base d'huile d'argan et faire participer les touristes aux activités de la cueillette , du reboisement ou autres.
Et puis , quelque part , un monsieur bien installé dans son fauteuil ignorant tout de notre réalité , rejette froidement notre demande car la majorité des membres n'ont pas sur leurs cartes d'identités la fonction de fellah brisant ainsi le rêve de la population de tout un douar C'est digne du théâthre de la dérision!
Bonjour Mr Hifad
RépondreSupprimerNotre Blog http://www.legroupement.com vient de publiez ce jour un article sur l'Argane et repris sur notre Journal facebook.
http://www.facebook.com/note.php?created&&suggest¬e_id=184774378430#
Bien à vous
Philippus / Mr Delesalle.