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mardi 30 juin 2009

Paris : les bonnes affaires immobilières du Consul du Maroc

par Catherine Graciet, bakchich.info, 5/5/2009

Homme à tout faire de la famille royale à Paris, le Consul général du Maroc, M. Jaïdi, a réussi un tour de passe-passe : convaincre le Royaume d’acheter l’appartement parisien où il réside.

Le Consul général du royaume enchanté du Maroc à Paris, Abderrazak Jaïdi, qui a rang d’ambassadeur, se fait du mouron pour son logement de fonction dans la capitale française. Il occupe actuellement un somptueux 203m agrémenté d’une terrasse de 16m, de deux parkings, de deux box, de quatre chambres de service de 13m chacune et d’une cave. Le tout en location à Neuilly-sur- Seine et pour un loyer de 8 300 euros par mois.



Hélas, le sieur Jaïdi a eu une mauvaise surprise en mars dernier. Il s’en est ouvert le 26 mars par écrit (cf. doc 1) à son ministre de tutelle, Taïeb Fassi Fihri : « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que ce Consulat a été avisé par lettre recommandée par le biais d’un huissier de justice, représentant légal de la société Foncière du Rond Point demandant de rendre libre les lieux de toute occupation en date du 28 février 2010, fin du bail de l’appartement servant de résidence à S.E. l’Ambassadeur chargé du Consulat Général du Royaume du Maroc ». L’heure est grave mais le Consul a plus d’un tour dans sa manche .


Le Consul général invoque des excuses bidon

Trop occupé à acheter des savonnettes
Dans ce même courrier, Abderrazak Jaïdi, précise que « depuis la réception de la “notification” de quitter les lieux, a commencé la recherche d’un nouvel appartement en location ». Las ! La tâche semble insurmontable pour le Consul qui, il est vrai, passe l’essentiel de son temps (cf. encadré) à acheter des parfums et autres savonnettes pour la famille royale. À moins qu’il ne renâcle à fureter comme il se doit pour se dénicher un toit en location.


Toujours est-il que Jaïdi se justifie en ces termes larmoyants auprès de son ministre de tutelle : « 1. Le loyer des appartements visités jusqu’à ce jour tourne autour de 12 000,00 et 15 500,00 euros. 2. Les Agences à Paris imposent des critères de garantie presque impossibles (prélèvement automatique sur le compte du consulat…) ». Rien, en réalité, que le royaume enchanté du Maroc ne pourrait surmonter, mais Jaïdi a une autre idée en tête : « l’opportunité d’achat de l’actuelle résidence est fort possible si votre Département donne son accord. La Société gérante vient de nous confirmer par lettre du 20 mars 2009 son souhait de passer cette transaction immobilière avec le Royaume du Maroc ». Elle en a eu du flair, l’agence immobilière…

Le ministère des Affaires étrangères est grand prince : 2,2 millions d’euros pour l’appartement du Consul


Le Maroc ne mégotte pas sur les prix
Le 28 avril dernier, le chef de la Division du budget et des affaires financières du ministère marocain des Affaires étrangères, Nour Eddine El Alaloui, écrivait en effet à son copain le Consul Jaïdi (cf. doc 2) : « j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir négocier le prix d’achat du bâtiment, des dépendances et des parkings à partir de 2.200.000,00 euros ».
Le ministère des Affaires étrangères est grand prince : 2,2 millions d’euros pour l’appartement du Consul


Accord de principe décroché en 20 jours
Des clients qui fixent un prix plancher aussi élevé pour entamer des négociations ne courent pas les rues par ces temps de disette. Dans une lettre envoyée au Consul Jaïdi et en date du 20 mars 2009 (cf. doc 3), la Foncière du Rond-Point, qui se dit très honorée de vendre cette propriété au Maroc, en évalue le prix de vente « occupé » à 2,78 millions d’euros. Dépendances incluses.
Une chose est sûre, les Affaires étrangères se sont empressées de satisfaire le caprice du Consul. Alors que la dépense conséquente liée à l’achat de ce nid douillet n’était sûrement pas budgétée, il a obtenu gain de cause auprès de sa hiérarchie en vingt jours top chrono.
Horaires et honoraires du consul marocain à Paris
Si le Consul Abderrazak Jaïdi sait faire acheter des appartements au ministère des Affaires étrangères marocains, il est un peu moins prompt à remplir ses missions de consul. Bakchich ne résiste pas au plaisir de republier un article sur le bonhomme paru en juin 2006.
« Rien ne va plus entre les autorités marocaines et la Préfecture de police de Paris, où siègent les commissions chargées de décider de l’éventuelle reconduite à la frontière des étrangers indésirables.
Les flics français reprochent à leurs homologues marocains de ne pas délivrer les précieux laissez passer qui rendront l’expulsion possible. « Les Algériens, eux, jouent parfaitement le jeu, comme le faisaient les Marocains au début des années 90, explique-t-on à la PP (diminutif de la Préfecture de Police), on a le sentiment que du côté des autorités consulaires marocaines, rien ne va plus ». Au point d’ailleurs que le service du protocole des affaires étrangères a transmis une note à ce sujet à l’Ambassade du Marc à Paris.
Fournir cravates, parfums, costumes : un travail de consul
Gabegie… Corruption… Ces mots reviennent dans la bouche des employés des services marocains à Paris quand ils évoquent la mission du consulat général. À la tête de ce dernier, Abderrazzah Jaidi, qui a rang d’ambassadeur, est l’homme à tout faire du Palais royal à Paris, tout comme son frère qui a les mêmes fonctions aux États-Unis. À lui de fournir aux proches de sa Majesté les cravates, parfums et autres costumes dont ces derniers peuvent avoir besoin. À en croire ses vantardises, il est beaucoup plus prompt à aider les puissants de Rabat pour leurs menus emplettes qu’à coopérer avec le ministère français de l’Intérieur.
C’est à lui que revient aussi la mission humanitaire de trouver de bons hôpitaux à Paris pour les amis du pouvoir, alors que la situation sanitaire marocaine, elle, confine au désastre. »

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