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vendredi 3 juin 2016

Après le décès du Président Mohamed Abdelaziz : Quels lendemains pour le Sahara occidental ?

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Ban Ki- moon avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d'«occupation»Ban Ki-moon avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d'«occupation»

Son successeur aura comme mission de continuer à prôner la voie du dialogue pour parvenir à mettre fin au conflit qui oppose le Front Polisario au Maroc comme il n'exclura pas le recours aux armes afin d'y parvenir.
L'héritage est lourd à porter. Mohamed Abdelaziz s'est donné corps et âme pour que sa patrie recouvre sa liberté. Une liberté confisquée par la colonisation marocaine. A lui seul, il aura incarné la résistance contre les forces d'occupation du Royaume et le combat pour l'indépendance. Quarante années durant, il n'aura eu de cesse d'alerter et de sensibiliser l'opinion internationale sur les exactions, la torture, les brimades subies par son peuple. Acteur emblématique de la cause sahraouie, il sera aussi son interlocuteur incontournable en se forgeant au fil des années une stature d'homme d'Etat charismatique qui optera pour la voie pacifique afin de faire aboutir son combat pour la liberté. Son successeur aura comme mission de continuer à prôner la voie du dialogue pour parvenir à mettre fin au conflit qui oppose le Front Polisario au Maroc comme il n'exclura pas le recours aux armes pour y parvenir.
Les bruits qui courent avancent que celui qui devra assumer cette charge sera son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Ce favori en puissance pour la magistrature suprême, proche de la ligne représentée par le président Mohamed Abdelaziz aura l'avantage d'avoir défendu et porté la voix de son peuple à travers la planète depuis près de deux décennies (1998). Il a été un observateur attentif du bras de fer qui a opposé le souverain marocain au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. Il s'est soldé par l'expulsion de 84 des membres de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental sur décision de Mohammed VI en représailles à la déclaration de Ban Ki-moon qui avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d'«occupation».

Il aura donc à gérer la question du rétablissement de la Minurso pour qu'elle puisse accomplir pleinement son mandat. Il est l'une des personnalités sahraouies la plus indiquée pour le règlement de cette affaire dont dépend la suite à donner au dossier du Sahara occidental. Cette mission des Nations unies pour la paix est chargée en outre d'organiser un référendum qui puisse permettre au peuple sahraoui de se prononcer librement quant à son avenir comme le garantit d'ailleurs la dernière résolution, 2285, votée le 29 avril 2016 par le Conseil de sécurité. Ne pouvant plus fonctionner depuis que sa composante a été décapitée, le processus de négociations que Christopher Ross, le représentant personnel du SG de l'ONU tente de relancer se retrouve de facto, dans l'impasse.
Le Front Polisario s'en est inquiété et s'est légitimement posé la question du retour à la lutte armée pour faire valoir le droit du peuple sahraoui à l'indépendance. «L'état-major de l'Alps (Armée de libération populaire sahraouie, Ndlr) a ordonné le début des exercices militaires au niveau de toutes les Régions militaires...» à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à Bir Lahlou (territoires libérés où doit reposer pour l'éternité Mohamed Abdelaziz) les 20 et 21 mars sous la direction du ministre sahraoui de la Défense, Abdellah Lehbib, avait indiqué l'agence de presse officielle sahraouie SPS. Une situation qui découle directement de la crise qui a envenimé les rapports entre le Maroc et l'Organisation des Nations unies et des mesures de rétorsion prises par Rabat contre la Minurso. L'option est donc déjà sur la table. Que décidera le successeur de feu Abdelaziz? Il est pratiquement acquis que la voie pacifique sera de toutes les façons privilégiée.
A moins que le Maroc ne s'entête et qu'il ne décide de jouer la carte du pourrissement, dans ce cas-là le recours aux armes représentera l'unique alternative pour le mettre au pas. Une décision qui ne sera pas prise de gaieté de cœur, mais qui résonnera comme un baroud d'honneur pour la mémoire du leader sahraoui prématurément disparu...

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