Par Santiago Fischer, Commission Justice et Paix Belgique francophone , 13/1/2016
Au Sahara Occidental, le peuple lutte depuis plus de 40 ans pour obtenir son indépendance. Au terme de 16 années de guerre, un accord de cessez-le-feu avait pourtant été signé en 1991 entre les deux parties, en vue de mettre en place un référendum d’autodétermination. Mais le Maroc bloque encore sa mise en place ce qui explique que le peuple sahraoui continue toujours de lutter pour son indépendance, sous occupation et dans l’exil.
Au Sahara Occidental, le peuple lutte depuis plus de 40 ans pour obtenir son indépendance. Au terme de 16 années de guerre, un accord de cessez-le-feu avait pourtant été signé en 1991 entre les deux parties, en vue de mettre en place un référendum d’autodétermination. Mais le Maroc bloque encore sa mise en place ce qui explique que le peuple sahraoui continue toujours de lutter pour son indépendance, sous occupation et dans l’exil.
Récemment, de nombreux rapports d’organisations des Droits de l’Homme
tels qu’Amnesty International et Human Right Watch ont alerté les médias
et les décideurs politiques sur une intensification des violations des
droits de l’Homme au Maroc ainsi que dans les territoires occupés du
Sahara Occidental. Ce sont des centaines de cas de torture, de
discrimination et d’arrestations arbitraires qui sont répertoriés. Il
est important de signaler que la MINURSO est la seule mission des
Nations Unies qui n’a pas, dans son mandat, la protection des droits de
l’Homme. En effet, la mission avait été déployée pour surveiller le
cessez-le-feu et mettre en place le référendum d’autodétermination.
La situation s’est pourtant prolongée et les violations des droits de
l’Homme à l’encontre des sahraouis sont quotidiennes et multiples.
Depuis plusieurs années, des réseaux de solidarité se mobilisent en vue
d’obtenir du Conseil de Sécurité des Nations Unies l’extension du
mandat. Cependant, le Maroc compte sur le soutien des pays présents au
sein même du Conseil afin d’empêcher l’extension de celui-ci.
Le Maroc exploite illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental et viole ici encore le droit international [1].
En effet, étant considéré comme territoire non autonome, le peuple
sahraoui devrait, d’une part, être consulté pour décider du sort de ses
ressources et, d’autre part, pouvoir bénéficier des avantages liés à
l’exploitation. Ni l’un ni l’autre ne sont respectés.
Il faut savoir que l’Europe est le premier bénéficiaire de cette
exploitation illégale par le biais d’accords de pêche et d’accords
agricoles. Plusieurs procès sont en cours pour dénoncer ces accords
illégaux et un récent arrêt de la Cour de Justice européenne a
d’ailleurs annulé le 10 décembre 2015 un accord commercial portant sur
les produits agricoles [2].
Les populations ont faim
La situation dans les camps de réfugiés se dégrade depuis 2008, date du
début de la crise en Europe qui s’est intensifié ces trois dernières
années. Les sahraouis dépendent uniquement de l’aide humanitaire venant
des ONG et de la solidarité internationale. Là où auparavant les stocks
alimentaires tournaient sur base d’une réserve de 3 mois, cette réserve
n’est plus que d’une semaine et chaque fois incertaine.
Après 40 ans d’attente, le peuple sahraoui a perdu confiance en la
communauté internationale et dans le processus référendaire proposé par
les Nations Unies. Si le statut quo perdure, le peuple sahraoui ne
risque-t-il pas d’avoir recours à la lutte armée pour exercer son droit à
l’autodétermination ?
Au Sahara Occidental, personne ne souhaite rompre le silence des armes
en reprenant la guerre. Aucun Sahraoui ne souhaite voir la vie de son
frère, son père, son ami ou même la vie des citoyens marocains en
danger. Cependant, aucun Sahraoui n’est disposé à perdurer plus
longtemps dans ce statut de « ni guerre ni paix » [3].
Mission de solidarité belge dans les camps
Dans le désert algérien, aux confins entre le Sahara Occidental et le
Maroc, non loin de Tindouf, les réfugiés sahraouis vivent et militent
pour la décolonisation de leur terre depuis 40 ans. C’est là qu’une
délégation belge de solidarité est arrivée fin octobre 2015. Le désert
Algérien était alors proie à de terribles inondations.
À l’initiative du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, cette
mission a rassemblé des organisations francophones, néerlandophones et
des représentants de la société civile belge. Cette semaine en compagnie
des Sahraouis en exil a permis de mieux comprendre pourquoi ils se
trouvent dans ces camps de réfugiés, comment ils vivent et, après 40 ans
d’attente, quelles sont leurs espoirs et aspirations pour le futur.
Santiago Fischer Commission Justice et Paix Belgique francophone
Envie de s’engager pour cette cause ? Contactez le Comité Sahraoui -ophelie.ingarao@westernsahara.org (+32 2 231 01 74) et visitezhttps://www.facebook.com/comitebelge.so/
Lire l’analyse complète sur le site web de Justice et Paix
[1] Voir le rapport de Human Rights Watch :https://www.hrw.org/sites/default/files/reports/wsahara1208frsumandrecs.pdf
[2] Voir l’article du journal « Le Monde » : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/10/le-front-polisario-parvient-a-faire-annuler-l-accord-agricole-entre-le-maroc-et-l-ue_4829326_3212.html
[3]
Témoignages recueillis lors de la mission belge de solidarité organisée
en octobre 2015, à l’initiative du Comité de soutien au peuple
sahraoui.
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