Le
Parlement européen (PE) vient de jeter un peu plus d’huile sur le feu
au risque de provoquer la rupture du cordon ombilical qui unit de longue
date, l’Union européenne au Royaume du Maroc, un pays considéré comme
un partenaire stratégique à tous les plans.
Après l’arrêt de la Cour de justice de
l’UE (CJUE) qui a annulé partiellement l’accord agricole et de la pêche
conclu en mars 2012 entre Rabat et Bruxelles, ce jeudi à Strasbourg,
l’autre grande institution de l’UE, le Parlement européen a adopté, à
l’instigation d’eurodéputés pro-Polisario, un amendement délibérément
hostile au Royaume introduit dans le rapport annuel 2014 de l’UE sur les
Droits de l’Homme et la démocratie dans le monde.
Le groupe confédéral de la Gauche
unitaire européenne /Gauche verte nordique (GUE/NGL) a réussi en effet à
faire adopter par le PE, une proposition d’amendement prônant
l’élargissement du mandat de la MINURSO au monitoring des Droits de
l’Homme au Sahara marocain, dont le Polisario revendique
l’autodétermination.
Dans cet amendement, il également
demandé que soient respectés les droits fondamentaux des Sahraouis,
notamment leur liberté d’association et d’expression et leur droit de
réunion. Il réclame aussi la libération de tous les prisonniers
politiques sahraouis et le libre accès au Sahara occidental, des
parlementaires, observateurs indépendants, ONG et les médias.
Pour rappel, certaines de ces requêtes
qui sont en fait de vieilles revendications du mouvement séparatiste
sahraoui, le Polisario, comme celle de mandater la MINURSO pour
surveiller les droits de l’homme au Sahara Marocain, a été déjà écartée
par l’ONU et son Conseil de Sécurité, bien qu’elle ait été soumise par
la plus grande puissance mondiale, les Etats-Unis.
Dans une première réaction officielle du
Maroc, la ministre déléguée aux affaires étrangères, Mbarka Bouaida a
affirmé qu’ »il est très étonnant et dommageable de constater qu’il
existe encore des eurodéputés qui méconnaissent encore et à tel point,
la réalité de notre pays ».
Le Maroc est non seulement « surpris et
étonné » par l’adoption de cet amendement controversé, mais il condamne
fermement « l’instrumentalisation de cette affaire dans l’objectif de
porter atteinte à son intégrité territoriale», a martelé la diplomate
marocaine.
« La thèse de ces eurodéputés est
fausse, je les invite à actualiser leurs positions sur le Maroc », a
souligné la ministre déléguée qui a même lancé une invitation aux
députés auteurs de l’amendement, à «visiter notre pays et à constater de
visu qu’on est très loin des mensonges des adversaires » de l’intégrité
territoriale du Maroc qui a réalisé, a-t-elle dit, d’immenses progrès
en matière de respect des droits de l’homme et de développement au nord
comme au sud du pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire