(photo de l'article dans Le Vif)
Luk Vervaet
Après les louanges du monde politique belge pour "l'efficacité" des
services antiterroristes marocains, il y a les médias qui se joignent à
la chorale.
Comme en témoigne l'article de Marie-Cécile Royen dans le Vif L'express de cette semaine (18-24 décembre 2015).
Comme en témoigne l'article de Marie-Cécile Royen dans le Vif L'express de cette semaine (18-24 décembre 2015).
Marie-Cécile a fait le
déplacement au Maroc et a pu entrer dans le cœur même de l'appareil de
répression marocain, en faisant "un reportage et interview exclusifs"
de responsables de ces services. Cet appareil de répression
impressionnant s'est constitué pendant cette dernière décennie comme un
état au sein de l'État.
Dans son article on apprend entre autres que "le Maroc est là pour aider les autorités belges à mettre en place une véritable politique de déradicalisation...". Que le Maroc a réussi à démanteler "rien qu'en 2015, une vingtaine de cellules terroristes.."
Que toute la communauté marocaine à l'étranger est "suivie par la Dgèt, la Direction générale des études et de la documentation (DGED) dans non moins qu'une cinquantaine de pays; un service 'offensif', qui pratique la collecte de renseignements, à l'étranger, parfois aussi au Maroc.."
Que "les services marocains sont performants. Du côté belge, certains les comparent à la CIA et au Mossad, soulignant la sophistication de leurs labos et leur système d'espionnage des télécommunications.."
La comparaison avec la CIA et le Mossad est tout à fait à sa place. Non seulement au niveau de l'équipement sophistiqué, mais surtout au niveau des pratiques et méthodes : enlèvements et extraditions illégales, torture, mensonges. Ainsi, il suffit de lire dans l'article la déclaration suivante du patron du nouveau Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) sur l'affaire Belliraj et Ali Aarrass. Une déclaration qui doit certainement rassurer Juan Mendez, les organismes de l'ONU, les organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty international ou Human Rights Watch, qui dénoncent depuis des années la torture aussi bien d'Abdelkader Belliraj que d'Ali Aarrass.
Dans son article on apprend entre autres que "le Maroc est là pour aider les autorités belges à mettre en place une véritable politique de déradicalisation...". Que le Maroc a réussi à démanteler "rien qu'en 2015, une vingtaine de cellules terroristes.."
Que toute la communauté marocaine à l'étranger est "suivie par la Dgèt, la Direction générale des études et de la documentation (DGED) dans non moins qu'une cinquantaine de pays; un service 'offensif', qui pratique la collecte de renseignements, à l'étranger, parfois aussi au Maroc.."
Que "les services marocains sont performants. Du côté belge, certains les comparent à la CIA et au Mossad, soulignant la sophistication de leurs labos et leur système d'espionnage des télécommunications.."
La comparaison avec la CIA et le Mossad est tout à fait à sa place. Non seulement au niveau de l'équipement sophistiqué, mais surtout au niveau des pratiques et méthodes : enlèvements et extraditions illégales, torture, mensonges. Ainsi, il suffit de lire dans l'article la déclaration suivante du patron du nouveau Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) sur l'affaire Belliraj et Ali Aarrass. Une déclaration qui doit certainement rassurer Juan Mendez, les organismes de l'ONU, les organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty international ou Human Rights Watch, qui dénoncent depuis des années la torture aussi bien d'Abdelkader Belliraj que d'Ali Aarrass.
Voici la citation : "..le BCIJ est le nouveau visage de la police
marocaine, celle qui balaie les critiques de l'extérieur à propos de
deux célèbres détenus belgo-marocains condamnés, en 2011 et 2012, pour trafic d'armes et terrorisme : "J'ai fait toutes les enquêtes sur
Abdelkader Belliraj et Ali Aarrass", déclare Khiame. "Je peux témoigner
que leurs droits ont été totalement respectés. J'ai toujours été
partisan d'une enquête judiciaire rigoureuse et scientifique, je ne me
contente pas d'aveux".
Pas un mot de commentaire de la journaliste. A-t-elle l'intention de donner la parole aux familles d'Ali Aarrass et de Belliraj ? La parole à la défense ? La parole aux organisations de défense des droits de l'homme ?
Ou, dans le cas contraire, sera-t-elle la future attachée de presse de la police antiterroriste marocaine, qui, elle, prendra service dans les communes de Bruxelles à partir de 2016 ?
Pas un mot de commentaire de la journaliste. A-t-elle l'intention de donner la parole aux familles d'Ali Aarrass et de Belliraj ? La parole à la défense ? La parole aux organisations de défense des droits de l'homme ?
Ou, dans le cas contraire, sera-t-elle la future attachée de presse de la police antiterroriste marocaine, qui, elle, prendra service dans les communes de Bruxelles à partir de 2016 ?
Luk Vervaet
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