Par Guillaume MAZEAUD, 17/5/2015
Militant de la cause sahraoui, l’athlète couvert de médailles est aussi le seul à son niveau de son pays
« Par sécurité, je ne
reste jamais plus de 48 heures au même endroit », explique Salah Amaidan
qui arborait samedi à l’Hôtel du Département un sarouel éclatant de
blancheur, faisant ressortir son teint pain d’épice ses yeux noirs à la
fois doux et étincelants, ses traits fins qui doivent faire chavirer
plus d’une admiratrice de cet athlète surdoué… et célibataire.
Pour comprendre cette vie étrange, il faut remonter en arrière. « Je suis né à El Ayoun, la capitale de l’ex-Sahara occidental. En 1975, il y a eu la Marche verte d’un million et demi de Marocains jusque chez nous. Les Espagnols en quittant le pays s’étaient arrangés avec les Marocains pour nous absorber ; nous, nous étions 500.000. »
Quarante ans après, il y a 190.000 Sahraouis dans les camps de réfugiés installés sur le territoire algérien et les autres sahraouis, comme sa famille sont toujours minoritaires. « Ils ne le seraient plus si l’on ôtait les 37 casernes militaires et les treize postes de police qui contrôlent notre pays ».
L’histoire particulière de Salah commence le jour où à l’arrivée d’une course à pied, il a brandi le drapeau du Front Polisario, le drapeau sahraoui, affichant de manière spectaculaire son engagement. « Ce fut une prise de conscience progressive. Au départ, comme j’avais gagné une course à 14 ans, les autorités sportives marocaines m’ont fait venir à Rabat pour m’entraîner au plus haut niveau. » Très vite, il gagne plein de courses et plusieurs titres dans les divers championnats d’Afrique. Jusqu’à ce jour où le mûrissement de ses idées lui fait franchir le pas. Il devient alors un exilé. « Je suis retourné cinq jours à El Ayoun grâce à l’entremise de l’ONU, et c’est tout. Mon père se meurt. Et quand je suis arrivé là-bas, j’ai été refoulé. Un de mes frères, exilé en France comme moi est mort ici, dans des conditions qui me semblent suspectes. Après beaucoup de démarches, l’État marocain a accepté qu’il soit enterré dans les territoires occupés, mais à 300 km de sa famille ».
Aujourd’hui, Salah continue de courir et fait toujours d’excellents chronos dans toutes les compétitions internationales en fond ou en demi-fond. Et il en profite pour parler de son petit pays dont il est le seul athlète de haut niveau. « Je me suis habitué à cette vie de nomade. Après tout, c’est que nous sommes, nous les Sahraouis ».
En présentant aussi le film « The Runner » tourné par une équipe de documentaristes britanniques qui raconte sa vie. C’est ce qu’il a fait une fois de plus samedi soir, lui qui se souvient avoir remporté un semi-marathon à Dombasle il n’y a pas si longtemps…
Pour comprendre cette vie étrange, il faut remonter en arrière. « Je suis né à El Ayoun, la capitale de l’ex-Sahara occidental. En 1975, il y a eu la Marche verte d’un million et demi de Marocains jusque chez nous. Les Espagnols en quittant le pays s’étaient arrangés avec les Marocains pour nous absorber ; nous, nous étions 500.000. »
Quarante ans après, il y a 190.000 Sahraouis dans les camps de réfugiés installés sur le territoire algérien et les autres sahraouis, comme sa famille sont toujours minoritaires. « Ils ne le seraient plus si l’on ôtait les 37 casernes militaires et les treize postes de police qui contrôlent notre pays ».
L’histoire particulière de Salah commence le jour où à l’arrivée d’une course à pied, il a brandi le drapeau du Front Polisario, le drapeau sahraoui, affichant de manière spectaculaire son engagement. « Ce fut une prise de conscience progressive. Au départ, comme j’avais gagné une course à 14 ans, les autorités sportives marocaines m’ont fait venir à Rabat pour m’entraîner au plus haut niveau. » Très vite, il gagne plein de courses et plusieurs titres dans les divers championnats d’Afrique. Jusqu’à ce jour où le mûrissement de ses idées lui fait franchir le pas. Il devient alors un exilé. « Je suis retourné cinq jours à El Ayoun grâce à l’entremise de l’ONU, et c’est tout. Mon père se meurt. Et quand je suis arrivé là-bas, j’ai été refoulé. Un de mes frères, exilé en France comme moi est mort ici, dans des conditions qui me semblent suspectes. Après beaucoup de démarches, l’État marocain a accepté qu’il soit enterré dans les territoires occupés, mais à 300 km de sa famille ».
Aujourd’hui, Salah continue de courir et fait toujours d’excellents chronos dans toutes les compétitions internationales en fond ou en demi-fond. Et il en profite pour parler de son petit pays dont il est le seul athlète de haut niveau. « Je me suis habitué à cette vie de nomade. Après tout, c’est que nous sommes, nous les Sahraouis ».
En présentant aussi le film « The Runner » tourné par une équipe de documentaristes britanniques qui raconte sa vie. C’est ce qu’il a fait une fois de plus samedi soir, lui qui se souvient avoir remporté un semi-marathon à Dombasle il n’y a pas si longtemps…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire