Le Maroc dénonce le fait qu’il n’ait pas eu son mot à dire dans le rapport d’Amnesty portant sur la persistance de la torture au Maroc et accuse l’organisation d’avoir « basé son enquête sur des données tronquées ».
Le Maroc n’a pas tardé à répondre au rapport d’Amnesty International sur « la torture au Maroc et au Sahara occidental ».
Une heure après la fin de la conférence organisée par l’organisation
qui milite pour les droits de l’Homme, la Délégation interministérielle
aux droits de l’Homme a tenu un point de presse afin de livrer sa
version des faits.
Dans la conférence tenue par la délégation, le Maroc appuie une nouvelle fois son « refus d’être épinglé parmi les cinq pays choisis par Amnesty dans le cadre de cette enquête ». « Le Maroc est le pays le plus avancé en matière des droits de l’Homme dans la région »,
a estimé Abderazzak Rouane, le secrétaire général de la délégation.
Pour lui, les méthodes employées par Amnesty dans le cadre de cette
enquête « ne sont pas claires et ont tiré des conclusions générales à partir de cas particuliers ». La délégation a également réfuté le nombre de personnes sur lesquels s’est basée l’enquête d’Amnesty. « Le Maroc a été interrogé sur 76 cas de torture uniquement concernant 60 personnes », a déclaré Rouane, remettant en question le chiffre de 173 cas avancé par Amnesty.
« Des indicateurs forts prouvent que nous avons rompu avec ces méthodes » a expliqué le secrétaire général de la délégation. Abderrazak Rouane accuse Amnesty de « ne pas avoir respecté le contrat moral qui la lie au Maroc ». « Après
10 mois de réunions, le 19 mars 2015, Amnesty a remis un mémorandum
contenant un certain nombre d’observations. Nous avons apporté des
réponses malgré le délai fixé par l’organisation qui était de quatre
semaines et nous avons obtenu la garantie que ces réponses seraient
intégrées au niveau du rapport », raconte Abderrazak Rouane qui juge « insuffisant » le fait qu’Amnesty ait « relégué les réponses officielles du Maroc dans les annexes du rapport ».
Dans la version officielle du Maroc, Amnesty n’a fait que « tirer
des conclusions préparées en amont qui n’ont pas pris en compte les
conclusions des parties défendant un avis différent ». Le rapport Ombre de l’impunité : torture au Maroc et au sahara occidental ignore « le parcours du Maroc en la matière des droits de l’Homme » et est basé sur « des idées préconçues sur la torture au Maroc », a conclu Abderrazak Rouane.
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