Par Hassan Bentaleb, 29/9/2014
Trois activités associatives interdites en moins d’un mois
Les participants à la
«Caravane de solidarité avec les Subsahariens» ont dû rebrousser chemin
samedi dernier.
Il leur a été interdit de mettre le pied à Tanger et
ils ont été bloqués à l'entrée de la ville par les agents de la sûreté
nationale qui ont dit avoir reçu l'ordre d’empêcher leur accès à la
ville.
«Nous avons été arrêtés à plusieurs
reprises par les éléments de la Gendarmerie Royale. Une première fois à
la sortie de Larache et une deuxième fois à Asilah et, chaque fois, nous
avons été obligés de subir un contrôle d’identité souvent long et
intimidant», a révélé Saïd Tbel de l’Espace associatif.
Une version confirmée par Kamara Lay, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) qui a affirmé que le cortège de voitures participantes a été suivi dès sa sortie de Rabat par les services sécuritaires et qu’il a fait l’objet de surveillance tout au long de la route menant vers la capitale du Détroit. «Pour les gendarmes, ces contrôles n’ont rien d’anormal, il s’agit bel et bien de contrôles ordinaires destinés à assurer la sécurité sur les routes nationales», a indiqué Said Tbel.
Une version confirmée par Kamara Lay, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) qui a affirmé que le cortège de voitures participantes a été suivi dès sa sortie de Rabat par les services sécuritaires et qu’il a fait l’objet de surveillance tout au long de la route menant vers la capitale du Détroit. «Pour les gendarmes, ces contrôles n’ont rien d’anormal, il s’agit bel et bien de contrôles ordinaires destinés à assurer la sécurité sur les routes nationales», a indiqué Said Tbel.
Pourtant, les choses vont s'envenimer
à l’entrée ouest de la ville, précisément à la zone industrielle de
Gueznaya, où les policiers ont interdit au cortège composé de plusieurs
associations nationales et internationales d’entrer dans la ville sans
donner, pour autant, une raison valable justifiant cette interdiction.
«Personne n’a été capable de nous expliquer pourquoi nous avons été
retenus à l’entrée de la ville. Les sécuritaires sur place se sont
contentés d’évoquer des consignes qu’ils ont reçues et qu’ils sont
censés appliquer à la lettre», a raconté notre source.
Des explications qui ont sorti les participants de leur gond. «On ne
peut pas interdire une caravane pour la simple raison que des consignes
dont on ne sait même pas l’origine en ont décidé ainsi», a lancé le
militant de l’Espace associatif en estimant que les vraies motivations
de la décision d’interdiction sont ailleurs. «Les pouvoirs publics
tentent de tourner la page sur ce qui s’est passé au quartier Boukhalef à
Tanger et essaient d’éviter tout ce qui peut attiser la tension entre
les Marocains résidant dans ce quartier et les migrants subsahariens»,
a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’il doit y avoir aussi des arguments
autres que sécuritaires. D’après lui, l’interdiction de cette caravane
s’inscrit dans le cadre du bras de fer entre le ministère de l’Intérieur
et les ONG de défense des droits de l’Homme. « Nous avons constaté que
les autorités locales sont de plus en plus enclines à entraver les
activités et les actions des ONG», a-t-il précisé. Une donne que
confirment plusieurs interdictions constatées dernièrement comme celles
dont la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme a fait les
frais puisqu’elle s’est vu interdire d’utiliser le centre Bouhlal et
comme celle qui a touché l’AMDH qui a vu les portes de la Bibliothèque
nationale de Rabat fermées au nez des personnalités qu’elle a invitées à
sa conférence sur les médias et la démocratie.
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