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mardi 30 septembre 2014

Le bras de fer entre l’Intérieur et les ONG des droits de l’Homme se poursuit à l'occasion de la caravane de solidarité

 Par Hassan Bentaleb, 29/9/2014


Trois activités associatives interdites en moins d’un mois



Trois activités associatives interdites en moins d’un mois
Les participants à la «Caravane de solidarité avec les Subsahariens» ont dû rebrousser chemin samedi dernier. 

 Il leur a été interdit de mettre le pied à Tanger et ils ont été bloqués à l'entrée de la ville par les agents de la sûreté nationale qui ont dit avoir reçu l'ordre d’empêcher leur accès à la ville.
«Nous avons été arrêtés à plusieurs reprises par les éléments de la Gendarmerie Royale. Une première fois à la sortie de Larache et une deuxième fois à Asilah et, chaque fois, nous avons été obligés de subir un contrôle d’identité souvent long et intimidant», a révélé Saïd Tbel de l’Espace associatif. 
 Une version confirmée par Kamara Lay, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) qui a affirmé que le cortège de voitures participantes a été suivi dès sa sortie de Rabat par les services sécuritaires et qu’il a fait l’objet de surveillance tout au long de la route menant vers la capitale du Détroit. «Pour les gendarmes, ces contrôles n’ont rien d’anormal, il s’agit bel et bien de contrôles ordinaires destinés à assurer la sécurité sur les routes nationales», a indiqué Said Tbel. 
Pourtant, les choses vont s'envenimer à l’entrée ouest de la ville, précisément à la zone industrielle de Gueznaya, où les policiers ont interdit au cortège composé de plusieurs associations nationales et internationales d’entrer dans la ville sans donner, pour autant, une raison valable justifiant cette interdiction. «Personne n’a été capable de nous expliquer pourquoi nous avons été retenus à l’entrée de la ville. Les sécuritaires sur place se sont contentés d’évoquer des consignes qu’ils ont reçues et qu’ils sont censés appliquer à la lettre», a raconté notre source. 
Des explications qui ont sorti les participants de leur gond. «On ne peut pas interdire une caravane pour la simple raison que des consignes dont on ne sait même pas l’origine en ont décidé ainsi», a lancé le militant de l’Espace associatif en estimant que les vraies motivations de la décision d’interdiction sont ailleurs. «Les pouvoirs publics tentent de tourner la page sur ce qui s’est passé au quartier Boukhalef à Tanger et essaient d’éviter tout ce qui peut attiser la tension entre les Marocains résidant dans ce quartier et les migrants subsahariens», a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’il doit y avoir aussi des arguments autres que sécuritaires. D’après lui, l’interdiction de cette caravane s’inscrit dans le cadre du bras de fer entre le ministère de l’Intérieur et les ONG de défense des droits de l’Homme. « Nous avons constaté que les autorités locales sont de plus en plus enclines à entraver les activités et les actions des ONG»,  a-t-il précisé. Une donne que confirment plusieurs interdictions constatées dernièrement comme celles dont la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme a fait les frais puisqu’elle s’est vu interdire d’utiliser le centre Bouhlal et comme celle qui a touché l’AMDH qui a vu les portes de la Bibliothèque nationale de Rabat fermées au nez des personnalités qu’elle a invitées à sa conférence sur les médias et la démocratie. 

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