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samedi 31 décembre 2011

Ce que je dois au mouvement 20 février

Par Larbi  31/ 12/2011

Une note un peu plus personnelle pour achever cette année 2011. Je ne peux pas y échapper je dois évoquer en deux ou trois mots le mouvement 20 février.

Mes proches sont les premiers à me le dire, le M20 m’a profondément changé. C’est un constat. Plus de 40.000 kilomètres parcourus en avion en quelques mois, moi qui suis aviophobe, un nombre incalculable de manifestations, moi qui ai manifesté si peu dans ma vie, des amitiés avec des gens que je n’aurais jamais rencontrés s’il n’y avait pas de contestation. On en sort forcément un autre homme.

Début décembre 2010, j’écrivais sur ce blog que « malgré tout l’optimisme du monde, le pari d’une démocratisation du Maroc est renvoyé aux calendes grecques. Il faut être réaliste. » . Je n’y croyais plus, j’étais résigné, las de remonter le courant. Et s’il y a une chose que je dois au mouvement c’est celle-là : m’avoir donné la force d’y croire à nouveau. Et tant pis si on y est pas arrivé en 2011

M’avoir aussi donné le courage de ne plus jamais renoncer. Malgré les obstacles qui se sont dressés sur sa route, malgré l’acharnement médiatique, malgré la répression, malgré la prolifération de ses procureurs, le mouvement a continué, a tenu bon et a brisé la principale caractéristique du combat politique au Maroc : le renoncement et la soumission. Je dois ça à ceux avec qui j’ai manifesté, des jeunes et des moins jeunes, à ceux qui y étaient dès le départ, à ceux qui l’ont rejoint en cours de route et également à ceux qui l’ont quitté pour des raisons qui les concernent .

Je lui dois aussi le fait de réhabiliter des valeurs qui n’avaient plus la côte dans la pratique politique marocaine. Quand tout ce que compte le royaume de politiciens et élites, il est vrai sans prise avec les réalités sociales, était en campagne pour des strapontins administratifs, parlementaires et ministériels, le M20 s’est range du côté des laissés-pour-compte avec abnégation et dévouement. Là où le mur de silence, la politique du renoncement et de la lâcheté sont monnaies courantes, le courage c’est le M20 ! La passion de la politique et sa quête par des gens qui en étaient éloignés, c’est encore le M20 !

Je lui dois le fait de m’avoir arraché à ma culture technocratique. M’avoir soustrait de la dictature technocratique moi qui y baignais durant toutes ces dernières années pour des raisons professionnelles. Que les simples mots d’un simple homme valent souvent plus que les conceptualisations d’un technocrate.

Je lui dois de m’avoir concilié avec la culture des doutes et d’interrogations, d’avoir assumé que l’amateurisme et le peu de rigueur ne sont pas toujours des défauts. Que l’impertinence, la dérision, l’insolence et parfois les inutiles provocations ne sont pas toujours malvenus.

Je lui dois beaucoup de rencontres formidables qui ont enchanté cette année. Beaucoup de belles âmes, qui m’ont donné des raisons d’y croire.

Je lui dois aussi des échanges parfois drôles et parfois durs avec des amis, qui resteront des amis, d’en dehors du mouvement : « Nom d’un chien ce Larbi, il m’énerve avec son M20 à tout bout de champs ».

En décembre 2010, ce blog allait définitivement fermer. Après des années d’écriture sur le sable j’en suis arrivé à me dire à quoi bon ? Vient alors le M20 qui m’a donné des raisons de continuer et en rencontrant les gens sur le terrain je me suis rendu compte que ce blog s’est installé tellement dans le paysage que je me dois de continuer.

Ce blog continuera en 2012. Pour quelques mois et peut-être pour quelques années encore. Il reprendra son cours normal à mi-janvier avec un rythme de publication plus régulier et la réouverture de l’espace commentaires.

A tous les amis du M20, et d’en dehors du M20, bonne fin d’année. A Mouad L7a9d, et à tous les prisonniers du mouvement, j’espère vous voir bientôt libres !

Reprise le 15 janvier. To Be Continued…and continued…and continued.
La discussion continue ailleurs

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