Par Ali Fkir,7/12/2010
- Elles sont veuves avec des orphelin-es à charge
- Elles sont pauvres, et pour raisons de santé, le mari ne peut plus assurer le minimum nécessaire pour survivre
- Elles sont jeunes mais obligées d'abandonner l'école pour assurer un revenu, (de misère) à la famille
- Pour ce genre de travail (très minutieux), les patrons préfèrent le travail de la femme, surtout si elle jeune (la maximisation de la productivité étant assurée)
- L'Etat est complice, sinon il est à l'origine de cette surexploitation à la moyenâgeuse:
* Pour les officiels, Beni Tadjit fait parmi du "Maroc inutile"
* La fonction publique ne recrute plus. Les rares postes budgétaires sont plus au moins réservés (la corruption, le clientilisme, les liens familiaux restent les critères déterminants dans l'opération de "sélection/concours").
* Les services concernés n'interviennent en aucun cas pour faire appliquer la législation de travail
- Elles marchent à pieds du village à la montagne et de la montagne à au village, plus de 10 km par jour (en été la température arrive à 45 degrés, en hiver à moins 7 degrés)
- Elles triment plus de 10h par jour
- Elles touchent un "salaire" journalier moyen de 30 dh (moins de 3 euros par jour), "salaire" moyen mensuel de 780 dh (moins de 71 euros par mois)
- Elles vivent généralement de thé vert et du pain sec
Beni Tadjit, merveilleuse oasis (grâce à la nature et aux qualités exceptionnelles des habitant-es de la région, constitué-es essentiellement de paysans pauvres, de mineurs, et de nomades pauvres). Beni Tadjit est situé dans une région prés-désertique, fait partie de la province de Figuig, pas loin de Bouarfa, pas loin d'Errachidia, pas loin de Missour à 125 km de sinistre bagne de Tazmamrt.
Ses habitants avaient contribué:
- à la résistance contre le colonialisme (se rappeler de la bataille de Boudnib au début du 20ème siècle)
- à la lutte pour l'indépendance ( ne pas oublier les martyrs, tel Ali ou Abbou du ksar Taghannamit, tombé dans le champs de bataille sous les bombes de l'aviation française. Il a laissé derrière lui 7 enfants. Sa veuve, la tante Hadhoum (la chère Bou), proche de 80 ans, vit humblement dans la ville).
Je me rappelle mon enfance, lorsqu'on vivait dans des gourbis au pied de la montagne. 60 ans après rien n'a changé. Les Fassi Fihri, les Ahardane, les Radi, les Elhamma, les Ansear, les Alaouis...ont pris la place des Jacques, des Carlos...pour assurer la pérennité d'un régime mahkzenien moyenâgeux et des rapports de production pré-capitalistes
Mes félicitations ,et surtout mes encouragements à la toute jeune section de l'AMDH qui fai tout son possible pour faire connaître cette amère réalité.
Le dimanche 12 décembre (à l'occasion de la journée mondiale des droits de l'Homme) la section locale de l'AMDH organise un sit in, occasion pour dénoncer cette situation de non-droits de citoyenneté.
Ali Fkir (Ali ou Hmad Ou Mouh)
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