Par Le Point, 25/8/2009
La dissidente ouïghoure Rebiya Kadeer a affirmé lundi soir, en se fondant sur des informations émanant d'un policier ouïghour, que près de 200 détenus membres de sa communauté avaient été "torturés" à mort dans une prison chinoise.
Mme Kadeer a dit avoir reçu un fax de ce policier qui s'est enfui au Kirghizstan voisin depuis le Xinjiang, région autonome du nord-ouest de la Chine, majoritairement peuplée de musulmans ouïghours et marquée par des troubles ethniques meurtriers en juillet.
Il a rapporté que 196 Ouïghours, emprisonnés par les autorités avaient été "torturés et tués" dans la prison d'Urumbay, au sud d'Urumqi, la capitale du Xinjiang.
"L'un des Ouïghours, nommé Erkin, ne supportait plus la torture et s'est tué lui-même", a dit Mme Kadeer lors de l'enregistrement d'une émission sur la chaîne américaine C-Span, consacrée à ses mémoires "Dragon Fighter" publiés en mai.
Elle a affirmé qu'il était impossible de vérifier ces informations car les communications téléphoniques ont été coupées.
"Je suis sûre que dès que ce sera rendu public, la Chine va dire que ce n'est pas vrai", a-t-elle dit. "Nous ne pouvons pas le prouver parce que tout est en panne".
Les autorités chinoises accusent la dissidente de 62 ans d'avoir provoqué les violences du 5 juillet dans le Xinjiang, qui ont fait au moins 197 morts, principalement des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine.
Ancienne femme d'affaires qui a passé plusieurs années dans les prisons chinoises avant de s'exiler aux Etats-Unis en 2005, Mme Kadeer a nié ces accusations.
Source : AFP
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