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lundi 17 août 2009

Le Maroc de Mohammed VI, 10 ans après...un siècle en arrière

Par sim3an, 15/8/2009
Les cérémonies ont été peu poussées pour la 10ème fête du trône du roi Mohammed VI, et pour cause, le souverain n’aime pas beaucoup s’exprimer, il parait plus occuper à ses affaires économiques... privées... En attendant, je me proposes d’éclairer les rédacteurs français sur la situation actuelle du royaume, et de son peuple.
Il y a 10 ans, le dernier Sultan, Hassan fils de Mohammed fils de Youssef, héritier d’un Etat centralisé concédé clef en main par la résidence française en 1961 était mort, des suites de ses excès...
10 ans plus tard, beaucoup de choses ont changé, mais pas forcément dans le sens qu’on imagine.

Tout d’abord, il y a eu un changement d’alliance mafieuse entre le clan Alaouite Yousoufide (descendant de Youssef bn Al-Hassan (1912-1927)) et les groupes de pression principaux. Après 20 années de domination du clan des arabes de la Chaouia et de ses marges, derrière le puissant El Basri, ce dernier a du fuir le pays, l’ensemble de ses alliés ont été pourchassés, ou se sont murés dans le silence, de nombreuses propriétés ont été saisies, le nouveau Roi s’est progressivement rapproché du parti Istiqlal, tenu par l’aristocratie commerçante issue de la ville de Fès, laquelle a pris le contrôle des entreprises coloniales, juives et étrangères au cours des années 70 à Casablanca avant d’être écrasée par la mafia arabe.

Les Fassis (de Fès) ont alors obtenu un pouvoir sans équivalent dans les régions soumises au contrôle électoral (provinces sahariennes) et se sont organisées au point de progresser vers un contrôle total du gouvernement après les élections de 2007 (37% de participation, la moitié dans les provinces sahariennes, l’autre moitié constituée de la bourgeoisie urbaine socialiste (c’est à dire occidentalisée, istiqlalienne (c’est à dire chauvine et conservatrice), et PJDiste (c’est à dire la même chose pour les nouvelles élites issues des campagnes).

Entre temps, ils ont marié une fille de leur sang au souverain en 2003, et se sont accaparés les biens du clan précédent. Le régime Fassi-Mohammedien de ces 10 années a également changé le jeu, jusqu’en 2003, le déficit commercial, maintenu vers 30% par le régime Basriste, tendait à se résorber, depuis, il est reparti à la hausse, et atteint 45% en 2008, sans doute plus cette année.

Ils ont vendu à peu près toutes les prérogatives de l’Etat, c’est à dire qu’ils les ont mis en régies, dans lesquelles la famille royale, la firme monopolistique ONA (qui appartient au Roi) et les intérêts alaouites et fassis ont profité d’investissements étrangers, souvent en pure perte pour ces derniers.

Ils ont ouvert toutes les vannes de l’importation, au risque d’un effondrement des changes (uniquement compensé par la vente au plus offrant du pays, par l’investissement occidental et arabo-pétrolier dans des secteurs sans réelles retombées à moyen terme pour l’économie et la population marocaine, ce qui a entraîné une bulle immobilière, qui a permis d’engranger encore plus de devises en vendant notamment aux retraités et classes moyennes européennes paupérisés.



Le tourisme est devenu une industrie rentière sans nom, qui doit atteindre le chiffre de 10 millions d’entrées en 2009.

Pour financer les importations, les banques ont reçu toute latitude de proposer des crédits à toutes les couches de la populations (tous les ménages au dessus du seuil de pauvreté (180 euro/mois), et ont entraîné un surendettement considérable qui a largement réduit la consommation et limité les ménages modestes quand il n’est pas tout simplement une arnaque, pour vendre plusieurs fois les même appartements.

Parallèlement, la production s’est effondrée, autant au plan industriel que dans le secteur exportateur, seuls les IDE industriels de basse qualification, usant du bon niveau de français de petites diplômée payées à 90ct de l’heure, ont freiné cette tendance.

90% des marocains vivaient du secteur informel, commerce, corruption, commissions et compagnie, tout ce secteur a été largement freiné par la modernisation, les nécessités d’un Etat dépensier, décidé à goudronner pour se faire bien voir, a entraîné une véritable chasse routière qui a augmenté la rapacité des forces de l’ordre.

L’institution scolaire s’est effondrée sans aucun rapport avec la place dans une société où quiconque a un capital devient richissime et ou les autres vivent à la limite de la misère, et où la bonne société de Casablanca et Rabat ou Tanger, Agadir insère ses enfants dans des écoles privées dont le marché est loin d’avoir atteint ses limites, et qui importe également, comme dans le tourisme moderne, une main d’œuvre occidentale qualifiée ; pour les enseignants, le bon salaire a finit par être seulement un rente, l’idée de faire progresser les science a disparu, l’intérêt du peuple ou de l’Etat est devenu vieux jeu face au consumérisme et au libéralisme, plus à la mode. La fracture scolaire est donc énorme entre 90% des enfants et les privilégiés.

Pendant ce temps, les nouvelles générations ne cessent de conspuer leurs anciennes croyances, ce qui mêle un effondrement des mœurs à un mouvement réactionnaire salafiste, un islam désincarné, totalitaire et absurde, qui conforte l’individualisme et la consumérisme.
Les anciens n’ont plus aucune écoute, les jeunes sont devenues "libres" c’est à dire que désormais, la règle de l’argent a été étendue à toutes les classes de la société, la morale mise derrière la réussite ou la sunna.

La prostitution des hommes et des femmes à un régime économique immoral est devenu monnaie courante (d’ailleurs l’exportation des femmes comme prostituées est une source non négligeable de devises).

On ne cesse de pourchasser le secteur informel, avec le développement des supermarchés, qui sont plus chers, et appartiennent à l’ONA, donc au Roi. Les vendeurs de fruits, légumes, poisson de rue sont sans cesse saisis par les agents de l’Etat, et tout ça pour aider les supermarchés royaux, les petits marchés traditionnels reçoivent des avis d’expulsion parce qu’ils sont en terrain domanial (donc du Roi).

Parallèlement, le foulard est interdit dans le secteur formel pour les femmes, et même pour les hommes, il faut avoir un comportement laïc, car la mafia socialiste et istiqlalienne se rejoignent sur leur adoration de la "modernité". Une nouvelle classe moyenne urbaine superficielle et consumériste, adepte du crédit (l’intérêt est interdit en droit musulman) apparait, alors qu’une autre classe moyenne se radicalise dans un sunnisme salafiste sans faille.

Le Maroc vit uniquement de son surplus d’IDE et du prix du phosphate qui compensent le déficit commercial sans fond. L’ensemble de l’économie a été vendue à l’étranger, et profite à la famille royale, au Roi et aux fassis.

Les Marocains sont devenus roublards, menteurs et voleurs, l’économie promeut la mendicité, il faut donc bien attraper les devises au vol...

Je suis désespéré, je voudrais que tout le monde se rende compte de ce que signifie cette modernisation sans réflexion autre que l’apparence de la richesse elle même..

Toutes mes amitiés à ceux qui croient encore au Tiers Monde libre et ne crachent pas sur les valeurs de nos pères, la liberté et la démocratie des communuatés tribales primitives...



Source : Agora Vox

4 commentaires:

  1. Enfin quelqu'un qui ne renie pas ses origines suite à une analyse rationnelle des faits. D'où cette nostalgie des "valeurs de nos pères, la liberté et la démocratie des communautés tribales primitives" .A mon avis elles ne sont pas primitives mais qualifiées ainsi depuis le début du protectorat et voilà le résultat final :cette absence de repères , ce chaos et cette errance désormais dans un desert sans fin face à toutes les mafias dites nationales et internationales.Jusqu'à quant cher ami ?

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  2. salut alors ça gaz au Maroc à ce que je vois.

    sandokan.

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  3. @ Mohamed Hifad : "ne renie pas ses origines suite à une analyse rationnelle des faits"
    Rationnelle ? ces chiffres, cités sur cet article sont balancés sans sources : 90% des Marocains vivent de l’informel , La fracture scolaire est donc énorme entre 90% des enfants et les privilégiés, payées à 90ct de l’heure...Alors que je vous défie de montrer une seule source qui confirme vos dires.

    C'est ça le rationnel pour vous, ou c'est le fait qu'il critique un système et qu'il vous fait entendre -lire- ce qui correspond à vos idées ? ça réconforte de trouver des gens qui pensent comme nous, mais ne poussons pas le bouchon trop loin : Il n y a rien de rationnel ici

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  4. Cher Enurgumen

    Les sources que vous cherchez ne sont pas fiables.Nos universités ne sont pas autonomes et sont soumises aux ordres de l'Etat ou des sociétés privées qui financent leurs recherches.C'est comme si vous demandez aux Etats aujourd'hui de donner les chiffres exacts de leurs déficits , des vrais problèmes que pose la crise , des vrais taux de chômage etc .La prémisse de votre syllogisme est faux.J'ai parlé d'une analyse rationnelle car ce qui est dit par l'auteur est raisonnable et d'une évidence qui n'a pas besoin d'être démontrée comme l'electricité est admise longtemps avant sa démonstration.cela correspond au bon sens.L'objectivité , la démonstration, les preuves scientifiques , tous ces gros mots vides de sens constituent le coup qu'on nous afait à l'école au point de mépriser notre culture , nos valeurs , notre civilisation et nous-mêmes.Cette époque là est révolue:je me fie à mon bon sens et celui de mes concitoyens comme le valeureux auteur de cet article.Le formel ne représente que 5 § et l'auteur a admis 10 % et correspond à moins de 5 % de la population.Si vous recensez le nombre de sociétés exerçant dans le formel il y a un grand nombre mais appartenant à une poignée de personnes sous divers noms.C'est là que réside la rationalité de l'analyse de l'auteur impossible à retrouver chez un chercheur aux mains liées et qui travaille pour d'autres et leurs intérêts.Ayez le courage de vos idées en donnant votre nom et prénom pour donner plus de rationalité et de crédibilité à vos propos.

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