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mardi 18 août 2009

Titouan Lamazou, le Gascon de Tétouan, artiste navigateur





Par Valérie Terrée, 18/8/2009

Titouan a depuis longtemps troqué la barre contre les pinceaux. Titouan Lamazou se destinait à l'art. Il a 17 ans lorsqu'il intègre l'École nationale des beaux-arts d'Aix-en-Provence. Mais quelques mois plus tard, déçu par un enseignement jugé trop conventionnel, il préfère laisser ses études derrière lui pour s'aventurer sur les flots.


À la poursuite du temps
Titouan Lamazou décide d'embarquer la première fois pour faire le tour du monde afin de constituer un carnet de voyage. Il propose alors ses services d'équipier à des bateaux en escale. C'est comme ça qu'il fait la connaissance d'Yvon Fauconnier en 1975, avec qui il embarque sur « Vendredi 13 ». Puis il rencontre Éric Tabarly et passe avec lui deux ans à bord du « Pen Duick VI ». En 1985, il baptise son premier navire « Écureuil d'Aquitaine ».
Très attiré par le monde de la course, il se lance à la poursuite du temps dans toutes les épreuves internationales de courses au large, dans lesquelles il se fait rapidement un nom. Après quelques années, il a sa place parmi les plus grands navigateurs.
En 1986, il est deuxième du BOC Challenge, puis il accède au podium dans plusieurs transats en 1988 et 1989. Mais surtout, il gagne le premier Vendée Globe, la course en solitaire autour du monde sans escale, en 1990-1991, ainsi que la Route du rhum en monocoque la même année. Ses succès rapides lui valent le titre de champion du monde de course au large pour la période 1986-1990.
L'année suivante, il s'associe à Florence Arthaud pour fonder le Trophée Jules-Verne. Cette première course sans limite de taille pour les navires lui permet la construction du plus grand monocoque de course jamais réalisé en matériaux composite, le « Tag Heuer ». Mais des problèmes matériels à répétition causeront finalement son naufrage en 1993, qui marquera la fin de la carrière de Lamazou comme navigateur professionnel.
Carnets de voyage
Il revient alors à sa première vocation d'artiste, tout en gardant sa passion du voyage. Durant ses nombreuses traversées, parmi lesquelles celle du Groënland avec Jean-Louis Étienne ainsi que celle du désert marocain, Lamazou remplit de nombreux carnets de croquis, de dessins ou de notes. Et c'est avec ces « Carnets de voyages » ou « Rêves de désert » qu'il nous fait partager son parcours et les rencontres qui l'accompagnent.
« Durant vingt ans, j'ai sillonné la planète de port en port. Lorsque j'ai mis un terme à ma vie de navigateur professionnel, j'ai poursuivi cette itinérance selon un mode plus ''terrestre'' et culturel. Cette existence vagabonde m'a révélé à quel point les rencontres avec chaque individu à travers le monde m'importaient plus que la traversée des nations et de leurs frontières. »
Titouan Lamazou ne cessera de concilier ses deux passions, la navigation et l'art. Il lance ainsi en 1997 son projet de bateau atelier (retenu par la Mission française pour la célébration de l'an 2000). Un symbole de sa vie.
source : Sud Ouest (Pied marin)



en savoir plus :Titouan Lamazou et le Maroc

Nom : Lamazou, la maison en gascon.

Prénom : Antoine pour l’état civil, devenu Titouan – mélange de titou, petitou, diminutifs affectueux donnés aux enfants dans notre sud-ouest, et de Tétouan, la plus andalouse des villes marocaines. Identité d’un citoyen du monde…

Profession : artiste nomade.

CV : né à Casablanca ; lecteur fasciné de Cendrars, Stevenson, London et Melville, plumes voyageuses ; lycéen initié aux livres d’art par son professeur de dessin ; étudiant aux Beaux-arts de Marseille, puis d’Aix-en-Provence… Titouan a dix-huit ans lors de sa première traversée de l’Atlantique, en bateau-stop.

Son projet, déjà : un carnet de voyage.

Il met sac à terre aux Canaries, puis deux ans aux Antilles. Il y rencontre le skipper Yvan Fauconnier et Éric Tabarly. C’est avec ce dernier, et un équipage qui compte notamment Jean-Louis Étienne et Philippe Poupon, que le jeune Lamazou prend le large vers les mers du Sud. La route de Pen-Duick VI croisera celles de Jacques Brel, marin des mots, et du vagabond des mers Bernard Moitessier… “Tabarly m’a tout appris. Non seulement la navigation, mais aussi une manière de vivre vrai en allant jusqu’au bout de ses idées” : ainsi Lamazou résume-t-il ces deux années passés à bonne et rude école. Le jeune marin a repris alors le crayon pour illustrer le guide pratique de manœuvre rédigé par le navigateur breton. Épisode symbolique des deux amours de l’artiste de haute mer…
Qui séjournera longuement dans le Haut Atlas marocain, où il écrit un roman et illustre plusieurs livres avant de réaliser qu’il n’en a pas fini avec la mer. Celui que la presse comparera plus tard au pilote et dessinateur Saint-Exupéry, quitte le rôle d’équipier pour prendre sa course en solitaire. Deuxième au Bock Challenge ; vainqueur de la Québec-Saint-Malo en monocoque ; deuxième de la Lorient-Saint-Barth ; vainqueur du Vendée Globe Challenge, première course en solitaire sans escale… Titouan Lamazou est proclamé champion du monde de la course au large. Il crée, avec Florence Arthaud, le Trophée Jules-Verne : un tour du monde à la voile en équipage, en moins de 80 jours. Le goût des mers, le goût des mots…
Il met fin à sa carrière maritime quand le Tag Heuer, le plus grand monocoque du monde, fait naufrage dans l’Adriatique trois mois après avoir quitté les chantiers italiens. Cinq ans plus tard, en 1998, le terrien publie ses premiers

Carnets de voyage : croquis, aquarelles, collages, montages photo et mots y racontent ses rencontres. Titouan Lamazou a souvent évoqué le séjour de Delacroix au Maroc pour appuyer son ambition de faire revivre le carnet de voyage ; l’un de ses grands projets prévoit d’accueillir à bord d’un catamaran-atelier une sorte de villa Médicis flottante, où des artistes séjourneraient pour réaliser leurs carnets… Lamazou continue de noircir les siens. Il en publie de nouveaux en 2000 qui, comme les précédents, font l’objet d’expositions en France et à l’étranger. À la fois artistique et humanitaire, le projet de Femmes du monde qu’il a entrepris en 2001 a valu à Titouan Lamazou le titre d’artiste pour la paix, décerné par l’Unesco, qui le parraine. Shakiba, Koutchougou, Kobra, Lia, Juana… Quelques prénoms de ces femmes qu’il a regardées, dessinées, écoutées, interrogées - les trois premières questions sont signées Gauguin : “d’où viens-tu, qui es-tu, où vas-tu ?”. La longue course de Titouan apporte quelques réponses : voilà comment vivent des femmes dans le monde… Et plus de questions encore, sur ces femmes si loin, si proches, sur ces vies courant sur leur erre, vies d’errance ou de survie, de courage et de combat, gouttes d’eau dans l’océan.

Source : Titouan Lamazou.doc




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