Bruxeles,1/7/2016 (SPS)
L’eurodéputée espagnole Paloma Lopez a exhorté la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini à "condamner" l’expulsion, début avril, de Rabat dune délégation de juristes et avocats internationaux qui étaient partis rencontrer les avocats de prisonniers politiques sahraouis.
Dans une question écrite adressée à la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l’eurodéputée espagnole a invité Mogherini à "condamner l'expulsion du groupe de juristes internationaux par les autorités marocaines", s’interrogeant sur les dispositions prises par ses services pour "veiller à ce que les observateurs et les juristes internationaux accèdent librement aux prisons marocaines, y compris celles où sont détenus des prisonniers politiques sahraouis".
Le 7 avril dernier, une délégation de juristes, dont le professeur Eric David, président du Centre de droit international de l’Université libre de Bruxelles, a été expulsée au motif de "menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc".
Les huit juristes, 5 espagnols, 2 français et un belge, se rendaient au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés pour certains à perpétuité pour avoir manifesté contre l’occupation du Sahara occidental.
Ils devaient également rencontrer des délégations diplomatiques de différents pays et faire une conférence de presse à Rabat, dans les locaux de l’Association marocaine des Droits de l'Homme qui avait subi des pressions pour empêcher cette rencontre.
Paloma Lopez a réaffirmé, à ce titre, la "détermination" de ces avocats et juristes à poursuivre leur lutte pour faire respecter le droit international et garantir la justice pour les prisonniers de Gdeim Izik, "cinq ans et demi après leur arrestation arbitraire et trois ans après leur condamnation par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines, allant de 20 ans à la perpétuité pour leur résistance pacifique contre l'occupation marocaine".
Le 8 novembre 2010, les forces marocaines de sécurité ont démantelé le camp de protestation installé par des Sahraouis un mois auparavant à Gdeim Izik pour revendiquer les droits économiques, sociaux et politiques des populations sahraouies, procédant à l’arrestation de centaines de protestataires.
Défiant toutes les dispositions des normes internationales relatives aux droits humains, les autorités marocaines ont déféré 25 d’entre eux devant un tribunal militaire qui les a condamnés à de lourdes peines, allant de 20 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité.
Parmi eux figurent, Naâma Asfari, Ahmed Sbaï et Mohamed Tahlil, tous membres d’organisations sahraouies de défense des droits humains qui œuvrent pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
La chef de la diplomatie européenne a assuré, à ce titre, que l’UE suit "de près" la situation des droits de l'homme au Maroc et au Sahara occidental à travers ses contacts avec les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et le Conseil national marocain des droits de l'homme (CNDH)* auquel lUE a demandé des informations sur les conditions de détention des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik.
"Dans le cadre de son dialogue politique avec les autorités marocaines, l'UE soulève régulièrement les cas de violations des droits de l'homme", a-t-elle affirmé dans sa réponse à Paloma Lopez, soulignant que l’UE a suivi l’affaire de l’expulsion des juristes internationaux à travers ses contacts avec les Etats membres concernés.
Mogherini a rappelé, par ailleurs, le soutien de l’UE aux efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.(SPS)
* CNDH : organisation créée par le palais (ndlr)
093/090/700
L’eurodéputée espagnole Paloma Lopez a exhorté la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini à "condamner" l’expulsion, début avril, de Rabat dune délégation de juristes et avocats internationaux qui étaient partis rencontrer les avocats de prisonniers politiques sahraouis.
Dans une question écrite adressée à la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l’eurodéputée espagnole a invité Mogherini à "condamner l'expulsion du groupe de juristes internationaux par les autorités marocaines", s’interrogeant sur les dispositions prises par ses services pour "veiller à ce que les observateurs et les juristes internationaux accèdent librement aux prisons marocaines, y compris celles où sont détenus des prisonniers politiques sahraouis".
Le 7 avril dernier, une délégation de juristes, dont le professeur Eric David, président du Centre de droit international de l’Université libre de Bruxelles, a été expulsée au motif de "menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc".
Les huit juristes, 5 espagnols, 2 français et un belge, se rendaient au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés pour certains à perpétuité pour avoir manifesté contre l’occupation du Sahara occidental.
Ils devaient également rencontrer des délégations diplomatiques de différents pays et faire une conférence de presse à Rabat, dans les locaux de l’Association marocaine des Droits de l'Homme qui avait subi des pressions pour empêcher cette rencontre.
Paloma Lopez a réaffirmé, à ce titre, la "détermination" de ces avocats et juristes à poursuivre leur lutte pour faire respecter le droit international et garantir la justice pour les prisonniers de Gdeim Izik, "cinq ans et demi après leur arrestation arbitraire et trois ans après leur condamnation par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines, allant de 20 ans à la perpétuité pour leur résistance pacifique contre l'occupation marocaine".
Le 8 novembre 2010, les forces marocaines de sécurité ont démantelé le camp de protestation installé par des Sahraouis un mois auparavant à Gdeim Izik pour revendiquer les droits économiques, sociaux et politiques des populations sahraouies, procédant à l’arrestation de centaines de protestataires.
Défiant toutes les dispositions des normes internationales relatives aux droits humains, les autorités marocaines ont déféré 25 d’entre eux devant un tribunal militaire qui les a condamnés à de lourdes peines, allant de 20 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité.
Parmi eux figurent, Naâma Asfari, Ahmed Sbaï et Mohamed Tahlil, tous membres d’organisations sahraouies de défense des droits humains qui œuvrent pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
La chef de la diplomatie européenne a assuré, à ce titre, que l’UE suit "de près" la situation des droits de l'homme au Maroc et au Sahara occidental à travers ses contacts avec les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et le Conseil national marocain des droits de l'homme (CNDH)* auquel lUE a demandé des informations sur les conditions de détention des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik.
"Dans le cadre de son dialogue politique avec les autorités marocaines, l'UE soulève régulièrement les cas de violations des droits de l'homme", a-t-elle affirmé dans sa réponse à Paloma Lopez, soulignant que l’UE a suivi l’affaire de l’expulsion des juristes internationaux à travers ses contacts avec les Etats membres concernés.
Mogherini a rappelé, par ailleurs, le soutien de l’UE aux efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.(SPS)
* CNDH : organisation créée par le palais (ndlr)
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