Nad Iam (Mémorial 98)
De manière très prévisible, puisqu'aucune arrestation n'a été faite hier, puisque les ratonneurs sont légitimés par un discours médiatique qui évoque sans cesse l'agression de pompiers comme si cela avait un rapport avec le fait d'attaquer toute la population d'un quartier, l'émeute raciste continue.
Très étrangement, pour une fois, personne n'utilise le terme de "zone de non-droit", alors qu'on assiste à l'éloquent spectacle de civils assiégés par deux fois dans leur domicile par des milices pogromistes qui ont des bouteilles d'acides et des engins incendiaires.
Très étrangement, aussi, personne au plus haut niveau de l’État n'a eu l'idée d'employer les armes de l'état d'urgence, dont on a fait si couramment usage ces dernières semaines : pas de perquisition cette nuit, pas d'assignation à résidence des dirigeants de la milice parfaitement connus.
Va-t-il falloir des morts pour que le pogrom soit enfin empêché ?"
De manière très prévisible, puisqu'aucune arrestation n'a été faite hier, puisque les ratonneurs sont légitimés par un discours médiatique qui évoque sans cesse l'agression de pompiers comme si cela avait un rapport avec le fait d'attaquer toute la population d'un quartier, l'émeute raciste continue.
Très étrangement, pour une fois, personne n'utilise le terme de "zone de non-droit", alors qu'on assiste à l'éloquent spectacle de civils assiégés par deux fois dans leur domicile par des milices pogromistes qui ont des bouteilles d'acides et des engins incendiaires.
Très étrangement, aussi, personne au plus haut niveau de l’État n'a eu l'idée d'employer les armes de l'état d'urgence, dont on a fait si couramment usage ces dernières semaines : pas de perquisition cette nuit, pas d'assignation à résidence des dirigeants de la milice parfaitement connus.
Va-t-il falloir des morts pour que le pogrom soit enfin empêché ?"
Le
calme aura été de courte durée dans la ville corse. Après le saccage
d'une salle de prière, des manifestants investissent à nouveau un
quartier sensible.
lepoint.fr|Par Le Point, magazine
Jean-Claude Lefort
Corse : des violences racistes et islamophobes insupportables. Les Grecs avait appelé la Corse "Kallisté", c'est à dire "La plus belle". Basta cette image donnée de cette île qui a subi tant de dominations dans son histoire !Jean-Luc Mélenchon
Qu’est-ce
qui nous arrive dans ce pays ? On voudrait se réveiller et retrouver la
France sans avoir honte de ses compatriotes. Évidemment, au début,
c’était une manifestation de solidarité avec des pompiers agressés. Puis
les petits malins du style « on est chez nous » se sont emparés de la
situation pour déchaîner une manifestation raciste. Le premier pogrom en
France aura donc eu lieu en Corse.
Ce quartier terrorisé, ce kebab saccagé, ce lieux de culte incendié, viennent après des centaines d’inscriptions injurieuses et racistes aussi impunies que la plupart des autres délits sur l’île. Sur ce territoire déjà, on peut assassiner dans la nuit un préfet désarmé en lui tirant dans le dos et passer pour un héros pour ce genre d’exploit. On peut aussi tuer au milieu de soixante personnes qui affirment n’avoir rien vu, un apprenti pâtissier qui voulait témoigner en justice à propos d’un autre crime, et ainsi de suite. Tel est le fruit pourri d’une situation où l’État a de longue main laissé tout se dégrader par démagogie et complaisance.
Ce quartier terrorisé, ce kebab saccagé, ce lieux de culte incendié, viennent après des centaines d’inscriptions injurieuses et racistes aussi impunies que la plupart des autres délits sur l’île. Sur ce territoire déjà, on peut assassiner dans la nuit un préfet désarmé en lui tirant dans le dos et passer pour un héros pour ce genre d’exploit. On peut aussi tuer au milieu de soixante personnes qui affirment n’avoir rien vu, un apprenti pâtissier qui voulait témoigner en justice à propos d’un autre crime, et ainsi de suite. Tel est le fruit pourri d’une situation où l’État a de longue main laissé tout se dégrader par démagogie et complaisance.
Voilà où mènent le nationalisme exacerbé et la culture de la violence,
le mépris des lois et des valeurs républicaines, et cette incroyable
ivresse ethniciste jusqu’au point où le président d’une assemblée refuse
de faire son discours inaugural dans la langue commune de la République
avec un total mépris pour tous ceux qui ne comprennent pas ce qu’il
dit. Sur I-Télé, une enragée qui participe au siège du quartier
stigmatisé dit que c’est le « peuple corse qui parle » et ainsi de
suite. Je ne suis pas dupe. Je connais l’appétit des médias pour jeter
du feu sur les braises. Et j’aimerai bien que ce ne soit pas vrai.
JLM
JLM
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