Quarante professeurs vacataires de la faculté des sciences juridique économique et sociale d’Ain Sebaâ attendent leur salaire depuis deux ans.
Dysfonctionnement ? Laxisme administratif ? Détournement de fonds ? Difficile à savoir. Quarante professeurs vacataires de la faculté des sciences juridique économique et sociale d’Ain Sebaâ travaillent depuis deux ans sans être payés. C’est en tous cas ce que prétend Mehdi Lotfi, lui-même professeur.La faculté a pour habitude de rémunérer ses professeurs non permanents à la fin de chaque semestre. « Avant, il y avait parfois du retard, on se faisait payer huit mois après le début du semestre, mais on recevait quand-même notre argent », nous explique le professeur. Mais là, les enseignants achèvent leur quatrième semestre non rémunéré.
700 000 dirhams débloqués mais toujours pas versés
D’après Mehdi Lotfi, les personnes concernées se sont d’abord plaintes auprès de la doyenne, Jamila Houfaïdi Settar, en vain : « Elles nous disait qu’il n’y avait pas le budget », raconte le professeur. Il y a quelques mois, ils se sont enfin décidés à faire valoir leurs droits directement auprès du président de l’Université qu’ils ont rencontré début avril. D’après les documents consultés par Telquel.ma, celui-ci a bien adressé un ordre de virement de 700 000 dirhams à la faculté. « Cette somme est censée payer le premier semestre de l’année universitaire 2013-2014 », nous explique notre interlocuteur. Les vacataires pensaient donc leur problème résolu.Mais maintenant, la doyenne a terminé son mandat. Elle vient d’être remplacée par un doyen intérimaire, qui va assurer les fonctions seulement jusqu’à la fin de l’année universitaire, c’est-à-dire ces jours-ci (les rattrapages ont lieu en ce moment). Or, il prétendrait ne pas être habilité à signer un ordre de virement d’une somme si importante.
De son côté le doyen Abderrahim Khalidi nous assure que les premiers salaires devraient être remis dans quelques jours : « Jusqu’à présent il n’y avait pas d’argent, nous n’avions pas reçu le budget nécessaire, nous explique-t-il. Certains professeurs n’ont pas de dossier complet mais les autres vont être payés très bientôt. On ne vas pas pouvoir toucher tout le monde mais on va essayer de faire le maximum en attendant de recevoir plus d’argent ». Pour le doyen, il faut surtout éviter que ces enseignants refusent de travailler à la rentrée : « Ils rendent un vrai service à la fac, ont a besoin d’eux », admet-il.
Une action en justice
D’après ce récit, le problème provenait donc dans un premier temps de la présidence, mais il relève maintenant de la faculté. « Peut-être qu’il y a eu de la fraude, je n’en sais rien, je ne peux rien confirmer mais je ne vois pas ce qui bloque », s’attriste le professeur. De son côté, le doyen par intérim n’accuse personne : « Ce n’est ni la faute de l’université ni celle de la faculté, ce sont des procédures administratives » estime-t-il.Heureusement, la plupart de ces personnes enseignent dans d’autres établissements et ne sont donc pas sans revenu depuis deux ans. Mais aujourd’hui, elles ne veulent pas attendre l’arrivée du nouveau doyen en septembre. « Nous avons transmis la liste des quarante vacataires à un avocat et nous allons poursuivre la faculté en justice », assure le chef de fil de ce mouvement contestataire.
Ces professeurs signent des contrats avec l’établissement concerné, et non le ministère de l’Enseignement supérieur. A la direction des ressources humaines du ministère, on nous explique que les enveloppes budgétaires sont envoyées aux universités. Cette administration concède qu’il y a eu à un moment des retards de paiement, liés aux nouvelles assurances contractées par les enseignants. De son côté, la faculté reste injoignable.
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