Dans les colonnes du quotidien casablancais Al Massae (dont
l’interview a été traduite par le site agrégateur Panoramaroc), le médaillé d’or des JO de Los Angeles sur 1500m promet des révélations
fracassantes sur le dopage des athlètes qu’il considère comme étant devenue une
véritable industrie du sport au Maroc.
«Il existe plusieurs motifs à cela, la société, la volonté de gagner du temps et de réaliser des acquis plus vite qu’il ne faut, les frustrations personnelles des athlètes qui n’ont rien gagné après des années et leurs difficultés matérielles, l’entourage… plusieurs raisons, donc, conduisent à ce comportement» explique l’ex- champion qui sans dédouaner les sportifs, fustige avant tout la Fédération marocaine dont il souligne «le rôle de promouvoir et de défendre les valeurs du sport, celles de l’olympisme dont le fondement est la saine compétition».
«Et quand j’impute la responsabilité à la Fédération, je ne parle pas dans le vide ; je connais la situation, les faits et je les ai vécus en détail et de l’intérieur. Ainsi, lorsque j’étais revenu au Maroc et que j’avais pris les fonctions de directeur technique après Pékin 2008, j’avais promis de lutter contre le dopage, en ma position de champion olympique, mais le président s’était opposé à moi sur ce point. Nous nous sommes donc affrontés, je lui ai dit que le temps finira par établir les choses et que c’est le temps, et lui seul, qui déterminera celui qui a raison et celui qui a tort. Puis j’ai quitté la Fédération» assène Saïd Aouita dans une charge sans précédent contre le patron de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA).
Dans son interview, Aouita va plus loin dans ses attaques
des instances dirigeantes de la FRMA. Il déclare disposer de nombre de secrets
concernant le dopage et promet de les révéler à l’opinion publique dès le 12
Août, soit immédiatement à l’issue des JO de Londres qui ont vu la
disqualification de trois athlètes marocains pour dopage, dont les stars
montantes Meriem Alaoui Selsouli et Amine Laalou, tous deux alignés sur le
1500m, une course dont le Maroc avait longtemps tenu le haut du pavé des
compétitions mondiales avec notamment Saïd Aouita dans les années 80 et 90 et
Hicham El Guerrouj durant la décennie 2000.
«Je me suis tu longtemps, mais l’heure est venue pour moi de dévoiler ce qui s’est dit entre le président et moi-même à propos de la lutte implacable que j’envisageais de mener contre le dopage, et de dénoncer les obstacles qui ont entravé mon action» a conclut Saïd Aouita qui insiste pour dire que la FRMA «est une instance de triche qui favorise le dopage et le soutient».
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