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vendredi 30 septembre 2011

Soutien au Mouvement du 20 février pour une vraie démocratie au Maroc !


Par  Survie 31, 29/9/2011

Non à la mascarade du référendum au Maroc!

Soutien au Mouvement du 20 février pour une vraie démocratie !

Le discours du 9 mars pour calmer la rue. 
Le roi promet une modification de la constitution dans un sens plus démocratique avec séparation des pouvoirs, le respect des Droits de l'Homme, la réforme de la justice, etc. Pour faire ce toilettage historique, des hommes de son bord constituent le CNDH. Les partis, syndicats et associations qui acceptent de « participer » à ces travaux remettent leurs propositions écrites, mais l’aménagement se fait à huis clos. Pendant que de plus en plus de citoyens marocains rejoignent les marches du mouvement du 20 février La répression policière atteint une violence inouïe. On comptera 7 morts, de nombreux blessés et incarcérés, certains pour dix ans.

Le 17 juin le roi lit les 180 articles - modification illégale de dernière minute
On constate que la commission choisie et téléguidée par le roi s’est bien moquée des aspirations du mouvement du 20 février ! Pas question de libérer les prisonniers politiques, de lutter contre la corruption, contre l’impunité, d’envisager de réduire les écarts de « fortunes » scandaleux entre immensément riches et dramatiquement pauvres, et j’en passe … Comme l’ancienne, la « nouvelle » constitution octroie au roi qui n’a toujours de comptes à rendre à personne tous les pouvoirs qui se trouvent même renforcés. A l’issue de cette lecture le roi appelle à voter oui, sortant de son rôle d’arbitre. Le non et le boycott semblent tout simplement inconcevables. Le 30 juin, un tout dernier changement ôte au chef du gouvernement le droit de regard sur la nomination du président de la cour constitutionnelle. Ce changement n’est pas pris en compte sur le texte voté le lendemain… Ainsi, la nouvelle constitution n’est pas celle qui a été proposée à référendum !

10 jours de simulacre de campagne référendaire hâtive et expéditive
Contrairement à la coutume de prendre son temps pour que les partisans du oui et du non puissent s’exprimer et s’expliquer, le régime choisit d’abréger autant que possible la durée de cette campagne pour ne pas fournir d’alibis aux opposants, menant droit au but recherché, à savoir l’adoption du texte de référendum par tous les moyens légaux ou non.

Répression sous-traitée aux baltagias
Les méthodes policières violentes des forces de l’ «ordre» commençant à être critiquées (un peu…) sur le plan international (EU et UE), le régime fait appel à «une armée de réserve»: marginaux, analphabètes, pauvres des quartiers périphériques des villes et de la population du milieu rural souvent drogués, parfois alcooliques. En contrepartie de quelques sous, ces baltagias qu’encadre le ministère de l’intérieur, deviennent les défenseurs du régime, bandes mobilisées pour jouer la comédie de la liesse populaire, pour casser les manifestations pacifiques du mouvement du 20 février, et attaquer les militants, s’il le faut à l’arme blanche.

Ils organisent des manifestations anti-20 février dans lesquelles les insultes, les provocations et les agressions, vols de portables et d’argent se produisent sous l’œil attentif des forces de l’ordre et sous leur protection.

L’argent des contribuables coule à flot pour financer les partis du makhzen et assurer la logistique en matière de moyens de transport, d’habillement, de nourriture. …

Les moyens audio-visuels sont principalement à la disposition des partisans du oui qui ont totalisé 89,6 % du temps réservé à la campagne. Peu de temps pour les partisans du non (1,8 %) , antennes interdites pour ceux qui prônent le boycott. Le mouvement du 20 février ainsi que la Jamaa Justice et Spiritualité et le parti Al Oumma n’ont pas eu droit à la parole. Le makhzen et ses baltajias ont commencé à faire campagne pour le « oui » le jour même du vote par le biais des agents de l’autorité qui frappaient aux portes des gens pour les inciter à aller voter, de banderoles dans les bureaux, etc…

La religion mise à contribution
Le ministère des affaires islamiques, a appelé tous ses renforts à la rescousse, y compris les zaouias ou confréries Les imams sont obligés de lire un appel à voter oui dans les mosquées.

1er juillet : jour du vote
La possibilité de contrôle du déroulement du scrutin n’existe pas , les listes électorales du temps de Basri sont falsifiées puisqu’on y trouve encore des morts (entre autres cas illégaux) qui peuvent voter. Cette situation a donné lieu à la falsification sous toutes ces formes dont voici quelques unes :

- on ne signe pas après le vote
- on vote sans présenter ni la carte d’électeur, ni la carte d’identité nationale
- le père vote à la place des membres de sa famille
- un enfant vote à la place de sa mère vieille ou malade
- on ouvre les urnes pour falsifier les résultats
- on laisse les bureaux de vote ouverts après l’heure de clôture du vote
- les procès verbaux sont signés à blanc
- les cartes d’électeurs non retirées restent aux mains des autorités
- on transporte des hommes et des femmes pour voter par «oui »
- dans certains bureaux, on ne sert que les bulletins du «oui »

Les résultats du référendum

Officiellement, le référendum s’est passé dans de bonnes conditions. Ces résultats sont les suivants :
-le nombre des inscrits sur les listes électorales s’élève à 13 451 404 personnes
-le nombre de personnes ayant voté: 9 881 922 personnes. Donc, le taux de participation est de 73,46 %.
Lorsqu’on enlève les bulletins nuls et qu’on calcule ce que représente le « oui » par rapport à la somme des votants par « oui » et par « non », on trouve 98,5 %. Pour le « non », le résultat est de 1,5 %.
En fait les irrégularités sont nombreuses: tout est truqué pour dépasser, coûte que coûte, et largement, les 95% de oui. Par exemple pas un mot sur le nombre de personnes ayant boycotté le référendum qui s’élève à 3 569 482 électeurs.

Selon l’Unicef, le nombre de personnes âgées de 18 ans, en droit de voter, et plus s’élève à 20 966 000 personnes en 2009. En partant de ces données, on découvre les résultats suivants :
- le taux d’inscription sur les listes électorales : 64,16 %
- le nombre des non inscrits : 7 544 596 personnes
- le taux de non inscription :35,84 %
- le taux de participation: 47,13 %
- le nombre de personnes non inscrites + ayant boycotté + ayant voté par « non » + bulletins nuls = 11 342 508 personnes. Ce qui représente 54,11 % des personnes en âge de voter.
- le nombre de votes par « oui » : 9653492 voix
- ceux qui ont voté par « oui » ne représentent que 43,89 % de l’ensemble des personnes en âge de voter au Maroc.
( pour plus de détails pour ces calculs réalisés à partir des données du ministère de l’intérieur :

CONCLUSION
Le régime a «fabriqué» une constitution taillée à sa mesure aux antipodes de la démocratie universelle.
Le mouvement du 20 février tient encore le coup. Il continue, en prenant de plus en plus de risques, à organiser les marches non-violentes, à travers tout le pays. L’ampleur des manifestations organisées pour contester les résultats officiels, le dimanche 3 juillet 2011 soit deux jours après le référendum, atteste de sa volonté inébranlable de continuer la lutte pour la liberté, la dignité, la justice sociale.

Ce mouvement doit être soutenu par tous les militants des droits de l’homme à travers le monde et la mascarade du référendum constitutionnel fermement dénoncée!

deux jours après le référendum

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